– LE GOUVERNEMENT FREINE DES CENTAINES DE MILLIERS DE TESTS

Les rares pays qui ont mis en œuvre des campagnes massives de dépistage ont fait reculer l’épidémie, et ont pu lever ou se passer du confinement. Depuis le 13 mars, le gouvernement dispose d’une solution pour augmenter considérablement les capacités de tests en France. Mais il bloque tout. La France compte 75 laboratoires vétérinaires d’analyses sur le territoire, des laboratoires habitués à dépister les virus, et prêts à tester massivement la population. Ils comprennent un personnel de pointe, formé, disponible pour réaliser les tests, des chaînes capables de travailler à grande échelle, et des fournisseurs capable de mettre à disposition les produits nécessaires. Ces laboratoires ont proposé dès le 13 mars – avant même le confinement – au gouvernement de réaliser ces tests de dépistage massivement. Leur capacité : entre 150 000 et 300 000 tests PCR par semaine. Selon un acteur de terrain : « Si la décision avait été prise dès le départ, le 15 mars, nous serions déjà en train de réaliser ces tests». Mais le gouvernement, pour des raisons inexplicables, n’a toujours pas donné le feu vert. «Je n’ai pas l’impression qu’ils réalisent, au ministère, les conséquences concrètes de leur blocage.» Le conséquences : des milliers de morts, et des centaines de milliers de malades.

– LES CLINIQUES N’ONT PAS ÉTÉ RÉQUISITIONNÉES

En plus des hôpitaux publics, la France compte des centaines de cliniques privées, bien équipées, prêtes à soigner des malades du Coronavirus. Dès le début de l’épidémie : «ces établissements ont déprogrammé plus de 100 000 opérations non urgentes et augmenté leurs capacités en lits afin de pouvoir accueillir des patients Covid-19. Ils ont également libéré 4 000 places en réanimation et soins critiques. Or, même dans les régions très exposées, alors que les hôpitaux publics y sont saturés, ils sont pour l’heure loin d’être utilisés à leur pleine capacité» selon un médecin.

Le 22 mars, le président Fédération de l’Hospitalisation Privée demandait même explicitement au gouvernement que les cliniques privées soient mobilisées contre la pandémie. «Alors que les capacités publiques sont dépassées, les établissements privés restent sous-utilisés. Un grand nombre de nos lits qui ont été libérés restent vides», déplorait-il. Y compris dans le grand Est où la situation est catastrophique. Le gouvernement préfère transférer des patients vers le sud et l’ouest de la France par TGV ou par hélicoptère plutôt que de les emmener dans les cliniques vides, juste à côté ! Un médecin explique : «Une infirmière que je connais, exerçant en clinique, a été placée en chômage partiel. Toutes les opérations non urgentes ont en effet été annulées, mais AUCUN patient Covid-19 ne leur a été adressé ! […]» Depuis, lentement, certaines cliniques commencent à être utilisée, avec un retard qui a causé de nombreux morts. A quoi joue le gouvernement ?

– LA PRODUCTION DE MASQUES DÉLOCALISÉE

Ce n’est plus un secret : la France est en pénurie de masques face à l’épidémie. Pourtant, jusqu’en 2018, une entreprise bretonne pouvait en fabriquer des centaines de millions. Un salarié raconte « Nous avions une capacité de production de 220 millions de masques par an, quatre millions par semaine, en cas de crise ». Lors de l’épidémie de grippe aviaire, l’État s’était engagé à « commander à cette entreprise plusieurs millions de masques chaque année. Et puis il y a eu un désengagement de l’État. La chute des commandes a été catastrophique pour l’usine. » Dès 2011, les plans de licenciement s’enchainent, le chômage partiel devient la règle. Eté 2018, les derniers salariés de l’entreprise sont licenciés pour des motifs « économiques », et la production délocalisée en Tunisie. En septembre 2018, l’usine de Plaintel ferme ses portes. Un mois plus tard, les chaines de production sont détruites. Macron était au pouvoir depuis plus d’un an.

– UNE USINE D’OXYGÈNE FERMÉE

Dans le Puy de Dôme, une usine fabriquait des bouteilles d’oxygène médical : l’usine Luxfer. Une production vitale pour les patients en détresse respiratoire. « Nous étions la seule usine d’Europe à en fabriquer, l’Italie en manque, en France, nous n’avons aucune information sur l’état des stocks… mais quand on se rendra compte que nous en manquons, il sera déjà trop tard ! » explique un ancien salarié. L’usine était bénéficiaire, mais les propriétaires ont décidé de la fermer pour faire plus de profits, suite aux ordonnances de 2017 du gouvernement Macron. Des licenciements économiques injustifiés, selon l’inspection du travail. 138 ouvriers laissés sur le carreau. L’usine a fermé ses portes en 2019. Quelques mois plus tard, la pandémie se déclarait. Les anciens salariés demandent la réouverture de l’entreprise. Jeudi 2 avril, le ministre de économie opposait une fin de non-recevoir à la demande de nationalisation de l’entreprise Luxfer

– CONFINEMENT ?

Mise bout à bout, cette série de mesures donne le tournis.

Incompétence totale ?

Volonté de nuire ?

Mépris des vies humaines ?

Quoiqu’il en soit, cessons de culpabiliser la population, celles et ceux qui questionnent ou contournent ce confinement imposé. Celles et ceux qui aspirent à retrouver un minimum de liberté dans ce climat autoritaire. Si nous sommes assignés à résidence, c’est bien à cause de l’incurie criminelle des gouvernants. A cause de leurs choix. De la destruction du système de santé, de leurs mensonges. Les saboteurs qui sont au pouvoir nous interdisent de nous promener en forêt, de courir, d’aller à la mer, de sortir boire un verre, et même d’enterrer nos proches. Ne l’oublions pas.

Sources :

lepoint.fr liberation.fr francebleu.fr bastamag.net