FACE A LA REPRESSION, UNE SEULE SOLUTION : LA LUTTE !

Après le golf, le licenciement, nouveau sport des patrons

Vous avez remarqué ? Ces derniers temps, le licenciement est devenu le
nouvel outil à la mode pour gérer les ressources humaines. Au moindre
frémissement, à la première insolence, et c’est la porte.
A Auchan, des caissières réutilisent des bons d’achat abandonnés par les
clients : virées. Au Carrefour Le Merlan de Marseille, Florent rachète à
prix réduit des produits périmés : viré.
Chez Quick, cinq licenciements en un mois au restaurant de Barbès, sous les
prétextes les plus divers. Du travail d’amateur, toutefois, à côté de ce que
Virgin sait faire : en un an, 120 personnes, soit 10% des employés, y ont
été rayées des listes du personnel, pour « absence injustifiée » dans deux
cas sur cinq.
Et dans ce contexte de purge, un délégué syndical combatif devient une cible
de choix. La loi est censée le protéger, mais les patrons savent éplucher le
droit du travail quand ça les arrange.
Au Quick de Barbès, ils ont tout juste attendu l’expiration du temps légal
de protection des délégués pour virer Lotfi et Chloé. A Virgin, ils ont
licencié Cédric, délégué CGT en activité, pour « harcèlement envers son
supérieur hiérarchique ». Et quand les prud’hommes tranchent en faveur du
salarié, eh bien on remet ça, jusqu’à ce que ça passe : chez Fi-System puis
Transiciel, deux boîtes d’informatique, c’est de quatre procédures de
licenciement en treize mois dont on a fait l’honneur au délégué CGT Claude
Besnainou.
Et surtout ne vous avisez pas de vous tourner vers le ministère du travail.
Messieurs Fillon et Borloo sont déjà intervenus plusieurs fois pour
confirmer des licenciements qui avaient été refusés par l’inspection du
travail. On se croirait en Colombie. Pour ces politiques, flinguer du
syndicaliste c’est bon pour la croissance.

Dans la fonction publique, le licenciement ne fait pas partie des armes
habituelles de la hiérarchie, mais c’est le même vent mauvais qui souffle.
Les sanctions disciplinaires pleuvent sur ceux qui osent l’ouvrir. Roland
Veuillet, vous vous souvenez ? Ce militant syndical de base, convaincu et
actif, a été muté loin de chez lui quand le mouvement des enseignants
commençait à prendre forme en 2003. Il fallait faire peur. Il fallait un
exemple. Et Roland a, en effet, été exemplaire. Il a couru des centaines de
kilomètres avec ses pieds entre rectorat, ministère, Cour européenne des
Droits de l’homme. Puis il a mené une grève de la faim de 40 jours devant le
ministère, pour qu’enfin on lève la sanction.
Licenciements, recours politiques, mutations., la liste n’est pas close. On
allait presque oublier notre bonne vieille Justice.
En Guadeloupe, ce bout de France si loin de chez nous : début 2004, c’est 27
mois de prison ferme, 75 mois de prison avec sursis et 120 160 euros
d’amende que l’on a distribué à treize militants du syndicat UGTG, pour
participation à des manifestations et à des grèves. Comparé à cela, les 6
mois de prison dont 15 jours ferme et les 2000 euros d’amende pour
subornation de témoin dont le tribunal a gratifié Mohammed Bedhouche, le
délégué CGT qui a pris la défense de Florent à Carrefour paraissent presque
cléments.
Mais il y a mieux ou pire. La justice vient aussi au secours des patrons
pourris, en étouffant la colère dans des procès bidon après la fuite des
bandits. A Longwy, Daewoo a abandonné trois usines après avoir empoché des
subventions colossales. En janvier 2003, quand la liquidation s’annonce, les
salariés occupent le site de Mont-Saint-Martin, afin de peser dans les
négociations sur le contenu du plan social. Au troisième jour de
négociation, un incendie se déclare, qui détruit l’usine et le stock de
produits finis qui leur servait de trésor de guerre. Et qui la justice
désigne comme coupable ? Un ouvrier rebelle bien sûr, Kamel Belkadi. Le
témoin à charge est incohérent ? Les preuves de sa présence dans d’autres
lieux au moment du départ de l’incendie sont irréfutables ? Qu’importe, il
fait trop bien l’affaire : 36 mois de prison dont 18 ferme et 30 000 euros
d’amende. Il passera en appel le 5 avril.

Un collectif pour unir nos colères et nos énergies

Tous ces coups portés doivent être autant d’encouragements à leur rendre la
pareille car eux, les patrons, la « Justice », les gouvernements ne
s’arrêteront pas. Après la retraite, c’est la sécurité sociale, puis
l’assurance chômage, aujourd’hui les 35 heures, et dans les entreprises le
fouet continue de claquer. Or il n’y a pas de fatalité. Quand il y a
réaction collective, ils font machine arrière.
Mc Do a reculé sur le licenciement de Tino à Strasbourg-Saint-Denis après
avoir eu droit à une nouvelle grève avec occupation, même s’il a fallu tenir
un an pour cela. Auchan a supprimé les sanctions quand les caissières ont
alerté les médias.
S’il est difficile de lutter seul à seul avec la direction d’une entreprise,
l’intervention d’un collectif de solidarité extérieur et invulnérable aux
menaces de licenciements peut permettre de rétablir la balance du côté des
travailleurs. Le collectif de solidarité avec Faty et les licenciés de Quick
est ouvert à tous ceux qui veulent inverser la vapeur sur le terrain, dans
la lutte. En ce moment, le collectif travaille sur deux chantiers de
revendications :

· Quick : chaque semaine, nous intervenons devant des restaurants du groupe
en encourageant les clients à manger ailleurs. Dans la restauration, c’est
la loi de l’argent vite fait, alors nous nous en prenons à leur chiffre
d’affaire. Notre but : la réintégration des licenciés (parce qu’adhérents ou
sympathisants de la CGT) de Barbès et des Halles.

· Accor : chaque semaine, nous organisons un pique-nique dans le hall d’un
hôtel du groupe, avec force discussions et distributions de tracts auprès
des clients. Là nous visons le capital image. Notre but : la réintégration
de Faty Mayant et la fin du recours à la sous-traitance. Faty avait conduit
la grève des femmes de ménage du sous-traitant Arcade, en 2002-2003. Elle
s’est battue ensuite pour le respect du protocole de fin de grève, et pour
cette raison, a été licenciée en mai 2004.

Le collectif n’est inféodé à aucune chapelle, nous ne suivons aucun drapeau.
Mais nous sommes prêts à travailler avec toute organisation qui a besoin
d’aide dans sa lutte. Nous ne sommes pas là pour faire de l’agitation. Notre
but reste la victoire. Aussi, nous réfléchissons à des actions qui soient en
accord avec le contexte qui les motive.
Ce sont des combats de longue haleine, mais la ténacité finit toujours par
payer.

Collectif de solidarité avec Faty et les licenciés de Quick

Contact : fatysolidarite@hotmail.com
Chèques à l’ordre de ADC c/o Maison des associations 35-37 avenue de la
Résistance, 93 100 Montreuil, en indiquant au dos du chèque « solidarité
avec Faty » ou « solidarité avec Quick » Infos sur le site :
http://www.ac.eu.org/article.php3?jd_article=73
Rendez-vous tous les mercredis, 18h30, à la Bourse du travail, 64 rue de
Turbigo (métro Arts et métiers) et tous les vendredi, 18h30, devant le siège
d’Arcade, 80 rue du Faubourg Saint Denis,(metro Château d’Eau)