Une partie des ensei­gnant.e.s est contre cette réforme du bac­ca­lau­réat, entre autres à cause de ce contrôle continu qui rompt l’égalité  sur le ter­ri­toire, puis­que les élèves pas­sent ces épreuves, dif­fé­ren­tes selon les lycées, dans leurs établissements. Donc dès le départ, le prin­cipe n’est pas accep­ta­ble. Mais en plus, comme on pou­vait s’y atten­dre, les sujets sont mis par avance sur inter­net, cer­tains pro­fes­seurs, peu sou­cieux de déon­to­lo­gie, don­nent les sujets aux élèves avant les épreuves, etc. De plus, les pro­fes­seurs n’ont pas for­cé­ment eu le temps de bou­cler le pro­gramme. Bref, l’égalité de trai­te­ment est bafouée et le bac­ca­lau­réat n’est plus un diplôme natio­nal.

A cela s’ajoute la manière dont les choses se sont pas­sées ces der­niè­res semai­nes. Les ensei­gnant.e.s ont fait usage de leur droit de grève, des élèves s’y sont asso­cié.e.s. Ce genre de choses s’est tou­jours vu dans le passé. Mais la grande « nou­veauté », c’est que les forces de l’ordre ont été envoyées devant les lycées, voire dedans, bafouant scan­da­leu­se­ment les droits des citoyens et bafouant le droit tout court en met­tant en garde à vue des ado­les­cents. De mémoire de prof, cela ne s’était jamais vu.

Monsieur Blanquer sou­tient que seu­le­ment 15% des lycées ont été per­tur­bés, alors que le syn­di­cat des pro­vi­seurs, le SNPDEN avance le chif­fre de 43%. Les élèves et les pro­fes­seurs sont mena­cés de sanc­tions, la rec­trice de Rouen veut main­te­nir les zéros pour les élèves qui ont « cons­ciem­ment » refusé de passer les épreuves, alors que la loi inter­dit de mettre des zéros pour sanc­tion­ner les com­por­te­ments. Le pou­voir n’hésite pas à exer­cer auto­ri­ta­risme et vio­lence à un niveau jamais atteint.
Les ensei­gnant.e.s récla­ment le retour à un bac­ca­lau­réat natio­nal, ano­nyme et ter­mi­nal, et ils ont bien raison. Il en va de l’égalité de trai­te­ment .