Les fascistes se frottent les mains depuis des années de trouver en Eric Zemmour l’incarnation d’un révisionnisme qui, sous prétexte qu’Eric Zemmour est d’origine juive, deviendrait acceptable et respectable.

Toutes les minorités nationales sont partagés par des courants politiques divers, des contradictions sociales (de classe, de genre notamment). Toutes comptent leurs révolutionnaires mais aussi leurs fascistes et leurs réactionnaires, dans leur version spécifique, ou ralliés au nationalisme de la majorité nationale, c’est à dire la nationalisme français. Ce ralliement se fait en embrassant ses mythes, mais aussi en en assumant les massacres. La revendication par Eric Zemmour de la violence coloniale en est la traduction.

Mais le renforcement de l’idéologie suprémaciste qu’est le nationalisme français ne peut se faire qu’au détriment des minorités nationales : la minorité musulmane, qui subit de plein fouet la violence des propos racistes qui tournent en boucle. Mais aussi la minorité juive, qui si elle n’apparaît pas comme la cible directe de ces discours, l’est néanmoins  :

Car il n’y a pas que les propos de Marine Lepen réclamant la double interdiction « du voile et de la kippa » dans l’espace public qui trace ce continuum. La théorie du « grand remplacement », dont Eric Zemmour se fait le promoteur à côté de Renaud Camus et bien d’autres, est une théorie portée par les suprémacistes blanc-he-s qui désigne les juives et les juifs, associéEs aux termes « d’élite cosmopolite » dans le discours antisémites, comme les responsables du prétendu remplacement « des blancs » par les musulmans, les noirs et les arabes. C’est cette théorie qui a armé les bras des terroristes suprémacistes blancs à Pittsburgh, Christchurch, Halle, contre des juifs, des juives, des musulmans et des musulmanes ou désignées comme telLEs.

Pour la minorité nationale juive, comme pour la minorité nationale musulmane, s’unir face au suprémacisme blanc et ses incarnations y compris dans nos minorités est une nécessité vitale. Combattre le discours raciste, le discours islamophobe, le discours antisémites, et leur articulation au sein de l’idéologie du « grand remplacement » est un impératif de survie pour chacun et chacune d’entre nous.