Nos deux articles précédents:

ont déjà dénoncé la stratégie destructrice que renferme la « construction européenne ». Mais il faut également soligner l’empressement servile avec lequel le monde politique s’exécute pour que nous soyons tondus le plus rapidement possible. Précisons que les quatre articles de loi constitutionnelle à l’étude sont décrits à ce jour (après première lecture par l’AN) par le site de l’Assemblée Nationale comme suit :

{« Article 1er

Possibilité pour la France de participer à l’Union européenne dans les conditions prévues par le Traité établissant une Constitution pour l’Europe.

Complément à l’actuel article 88-1 de la Constitution, cet article entrera en vigueur dès la promulgation de la révision constitutionnelle. A la date d’entrée en vigueur du Traité, il sera repris par le nouveau Titre XV dans la rédaction de l’article 3 ci-dessous.

Articles 2 et 4

Obligation du recours à un référendum pour l’adhésion de nouveaux Etats à l’Union européenne après celles de la Roumanie, de la Bulgarie et de la Croatie.

L’article 2, qui entrera en vigueur dès la promulgation de la révision, crée un article 88-5 au sein de l’actuel Titre XV de la Constitution. A partir de l’entrée en vigueur du Traité, cette disposition est reprise dans un article 88-7 du nouveau Titre XV.

Article 3

A dater de l’entrée en vigueur du Traité, nouvelle rédaction du Titre XV de la Constitution intégrant les deux dispositions ci-dessus aux nouveaux articles 88-1 et 88-7.

Maintien du rôle actuel du Parlement au titre de l’article 88-4 et nouvelles compétences en matière de subsidiarité (nouvel article 88-5) et de révision simplifiée du Traité (nouvel article 88-6). »}

Avec les amendements :

{ » Article 3 : En cas de désaccord entre l’Assemblée et le Sénat, l’Assemblée nationale statue définitivement sur la motion d’opposition à la révision simplifiée du Traité prévue à l’article 88-6.

Après l’article 1er et article 3 : Transformation de l’actuelle possibilité pour le gouvernement de soumettre au Parlement tout document européen au titre de l’article 88-4 en obligation en cas de demande du président de l’Assemblée ou du Sénat, du président d’une commission permanente ou de soixante députés ou sénateurs. »}

C’est donc un texte d’apparence « technique » mais qui en réalité consacre l’abandon de souveraineté dans le cadre de la Constitution Européenne, à laquelle on veut adapter la Constitution française.

Et, avant même le référendum sur la Constitution Européenne, on « pousse » déjà un projet de loi prévoyant sa ratification. C’est très grave, et ça montre bien à quel point on nous prend pour des imbéciles pendant qu’a la TV on nous explique que ce projet de constitution serait « le texte le plus avancé que l’Europe ait jamais eu » (dixit Jack Lang par exemple), etc…

Pourquoi un tel forcing ? La « liberté des prestations » que nous prépare la Constitution Européenne, s’ajoutant à l’entrée dans l’Union Européenne d’un nombre croissant de pays où les salaires sont très bas, se soldera par un effondrement définitif de nos standards sociaux. Quel est le magot à ramasser par l’oligarchie ? Il est énorme, sans précédent. Vous pouvez faire un calcul rapide sachant, par exemple, que la masse salariale annuelle de la France se situe autour de 500 milliards d’euros.

Rien que dans l’Europe « riche », si les capitalistes parviennent à faire tomber nos salaires de moitié, ils en tireront un bénéfice de l’ordre de MILLE MILLIARDS D’EUROS PAR AN : un chiffre colossal, un butin jamais égalé.

Les politiques le savent très bien, mais la soupe est bonne…

Sortir de l’Europe

sortirdeleurope@free.fr