Nous devons nous souvenir que le Statut de Rome et la création de la CPI sont des outils de la justice internationale récents (juillet 1998), que l’entrée en vigueur de la CPI date de Juillet 2002.
Nous souvenir également du peu d’empressement des États occidentaux – de la France particulièrement – à coopérer avec la CPI, lorsqu’il s’agit de porter un jugement critique sur les exactions israéliennes commises en Palestine.

Nous souvenir enfin que jamais les criminels auteurs des pires crimes de guerre n’ont avoué leurs forfaits que contraints et forcés ; que les criminels israéliens – politiques, militaires et religieux – ne dérogeront pas à cette règle.

Cette déclaration historique qui mérite d’être saluée et soutenue – lorsque on sait la nature et l’ampleur des pressions exercées sur la CPI toute entière, sur la procureur particulièrement – revêt à nos yeux une importance politique précieuse, elle confirme les rapports des éminents experts internationaux, chaque fois dénoncés par Israël au prétexte d’être de parti pris et, plus généralement, d’être antisémites.

Elle confirme enfin la pertinence des analyses palestiniennes réunies dans l’Appel de 2005 de la société civile Palestinienne à la société civile internationale au Boycott, au Désinvestissement et aux Sanctions – BDS – contre Israël tant que cet État ne respectera pas le Droit international.
Aujourd’hui, avec cette déclaration, le S de Sanctions acquiert toute sa lisibilité, devient compréhensible au-delà du cercle traditionnel de la solidarité, ouvre de nouvelles perspectives.
Elle renforce notre détermination à continuer de nommer et de dénoncer les crimes commis, leur véritable nature, en Cisjordanie Occupée, à Jérusalem-Est, à Gaza.

Nous le savons, le chemin est encore long avant que l’on puisse voir les criminels israéliens déférés et jugés à la Haye, si par exemple l’État d’Israël contre attaque en affirmant vouloir lancer sa propre enquête, celle de la Cour sera retardée ainsi que le prévoit le principe de complémentarité appliqué à la CPI.

Par ailleurs, la précaution prise par Madame Bensouda de demander à la chambre préliminaire de la Cour de se prononcer sur le territoire concerné instaure une possibilité de délais de plusieurs mois ou années, alors que ce sont clairement la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza qui sont les territoires en cause, personne n’en doute.

Mais nous le savons également, la nature des nombreux crimes de guerre évoqués au travers de cette déclaration historique seront requalifiés – nous n’en doutons pas – en crimes contre l’humanité – crimes par essence imprescriptibles.

Porteuse d’espoirs, cette Déclaration de la procureur de la Cour Pénale Internationale ne peut que conforter et élargir notre combat pour la justice et la paix en Palestine, aux côtés des résistants palestiniens et de nos courageux camarades anticolonialistes israéliens.
Nous attendons de la France qu’elle soutienne le travail de la CPI, qu’elle soutienne la procureur pour que la Justice puisse enfin s’exercer.

Nous appelons – ici en France – toutes celles et tous ceux épris de justice et de paix à développer et à amplifier la campagne BDS et exiger que la France cesse de coopérer et de soutenir sans vergogne Israël tant que celui-ci ne reconnaîtra pas les droits légitimes du peuple palestinien.
Non ! Israël n’est pas un État place au dessus du Droit International.
Un jour – comme tout État – Israël devra mettre fin à sa politique criminelle vis à vis du peuple palestinien tout entier et en répondre devant la Justice Internationale compétente.
Le droit et la justice triompheront !

La Commission Israël Palestine
Pour la Coordination Nationale de l’UJFP.
Le 28 Décembre 2019.

http://www.ujfp.org/spip.php?article7603

 

RÉPARER UN CRIME CONTRE L’HUMANITÉ PAR UN AUTRE, L’ŒUVRE DE L’OCCIDENT EN PALESTINE OCCUPÉE

L’histoire est là pour le prouver, l’Occident a lavé hier sa conscience du sang des juifs innocents versé pendant la Shoah, avec le sang des arabes palestiniens innocents qui coule encore aujourd’hui.

Oui, les dirigeants occidentaux sont les principaux fossoyeurs des droits du peuple palestinien, car ils sont à la base de l’installation de l’État sioniste d’Israël sur les terres de ce peuple, chassé de sa terre en 1948 par l’armée israélienne, pour y permettre l’installation des colons juifs venus de toute l’Europe et de l’Amérique, avec l’aide et la complicité de ces mêmes dirigeants occidentaux, qui cinq ans auparavant envoyaient par milliers ces mêmes juifs dans les camps de la mort nazis en Pologne, en Hongrie et ailleurs en Europe.

L’histoire est là pour le prouver, l’Occident a lavé hier sa conscience du sang des juifs innocents versé pendant la Shoah, avec le sang des arabes palestiniens innocents qui coule encore aujourd’hui, lesquels ont servi de bouc émissaire et de victimes expiatoires pendant la Nakba, la grande catastrophe, qu’a consisté la perte de leur pays en 1948 au profit des juifs, que l’Occident se sentait en devoir de consoler pour le crime contre l’humanité perpétré contre eux pendant la seconde guerre mondiale.

Un crime contre l’humanité pour en réparer un autre, tel est l’œuvre et la responsabilité que l’histoire retiendra de l’Occident en Palestine occupée.

Aussi, il ne faut pas s’étonner aujourd’hui de l’attitude des dirigeants occidentaux sur leur silence complice et leur collaboration avec le projet colonial du sionisme israélien dont ils ont été les parrains hier, et les soutiens aujourd’hui, sans même plus s’en cacher, comme le démontre chaque jour l’attitude de l’administration américaine et de son président Donald Trump en la matière.

Et ce n’est certainement pas avec la méprisante proposition de paix, qualifiée cyniquement « d’Accord du Siècle », initiée en juin dernier par Jared Kouchner, le propre gendre du président américain, que les droits bafoués du peuple palestinien vont être aujourd’hui rétablis.

Cet énième plan de diversion, est le plus injuste et le plus humiliant qui n’ait jamais été proposé aux palestiniens, il est mort-né de l’avis même de tous les experts sérieux qui réfléchissent au drame du peuple palestinien.

Quant aux médias censés éclairés les citoyens sur les sujets et les enjeux du monde, ils sont aux mains d’une oligarchie qui soutient de l’Amérique à l’Europe les intérêts israéliens, et de ce fait, entretiennent depuis des décennies, une campagne honteuse de désinformation sur la lutte légitime du peuple palestinien, présentant la résistance héroïque de son peuple contre la colonisation israélienne comme des actes de terrorisme, tout en fermant toute honte bue, les yeux sur le terrorisme d’État d’Israël, ses crimes de guerre et ses crimes contre l’humanité perpétrés depuis plus de 70 ans contre le peuple palestinien, notamment dans la Bande de Gaza sous blocus de l’armée coloniale israélienne depuis 2007.

Cependant, le pire dans l’histoire de cette tragédie du peuple palestinien, n’est pas tant la trahison de ses valeurs de liberté, d’égalité, de droits de l’homme et de démocratie par l’Occident sur le terrain, que celle des dirigeants du monde arabe et musulman, qui ont instrumentalisé pendant des décennies la cause du peuple palestinien pour détourner l’attention et la colère de leurs propres peuples contre leurs règnes infâmes et catastrophiques.

Mais là aussi, les masques tombent, et les soulèvements populaires du Printemps Arabe de 2011 ont mis à nu le vrai visage de ces régimes honnis, qui n’ont pas hésité à tirer sur leurs peuples et à écraser dans le sang leurs aspirations à la liberté, à la justice et à la démocratie, avec là également, la complicité et la collaboration des démocraties occidentales.

Cette ligne de trahison dans le monde musulman à l’égard de la cause palestinienne, et de répression violente contre les aspirations démocratiques des peuples, comme l’illustrent si bien les exemples égyptien, yéménite, syrien et soudanais, est aujourd’hui incarnée par l’Axe du Mal, constitué de l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes-Unis et l’Égypte, qui utilisent de concert toutes leurs capacités de nuisance financière, militaire et diplomatique pour empêcher l’avènement d’une société démocratique dans le monde musulman, qui représente à leurs yeux une menace et un danger pour la survie de leurs régimes et pour les intérêts de leurs alliés occidentaux, lesquels du coup leur laissent carte blanche pour maintenir « l’ordre ».

Comme l’a si bien décrit Gramsci, « quand l’ancien monde disparaît et que le nouveau tarde à apparaître, naissent les monstres », à nous citoyens d’aujourd’hui, particulièrement au camp des alliés de la paix, de nous mobiliser massivement pour sauver la paix dans le monde, en établissant des solidarités partout où les droits légitimes des peuples sont bafoués, en reprenant à notre compte, comme le soldat ramassant l’étendard de la nation tombé sur le champ de bataille, les valeurs et les principes de la démocratie et des droits de l’homme, pour faire triompher la justice et la liberté dans le monde, notamment en Palestine, théâtre aujourd’hui de la plus grande injustice contre les droits d’un peuple sur la surface du globe, et du plus grand mépris pour le droit international.

« Le monde ne sera pas détruit par la faute de ceux qui font le mal, il le sera à cause de ceux qui les regardent agir sans rien faire. »
(Albert Einstein)

Avec affection, espoir et détermination

AbdouRahmane

https://blogs.mediapart.fr/abdourahmane/blog/150719/un-crime-contre-lhumanite-par-un-autre-loeuvre-de-loccident-en-palestine-occupee