Parce qu’elles polluent
« Contrairement à leur image de mode de déplacement « doux » et « vert », les trottinettes électriques sont une catastrophe écologique. En raison de leur production très énergivore, de leur faible durée de vie, et de la nécessité de les transporter tous les soirs pour les recharger, elles émettent en moyenne 202g de CO2 [1] par passager et par km parcouru.
Leurs batteries au lithium sont produites dans des conditions destructrices pour la nature et les êtres humains [3], et ne sont pas forcément recyclées.

Parce qu’elles ne résolvent aucun problème de circulation
La trottinette électrique en libre-service permet-elle au moins de limiter les déplacements en voiture ou en scooter pour décongestionner les centre ville ? Même pas ! Les études à ce sujet montrent qu’elle remplace majoritairement les trajets effectués à pieds [4].

Parce qu’elles sont un acteur de la précarisation du travail
Les trottinettes électriques en libre service doivent être rechargées tous les soirs. Elles sont collectées en fin de soirée en camion, rechargée pendant la nuit et replacées au petit matin à l’endroit indiqué par l’application. Les petites mains travaillant la nuit, appelé.e.s « juicer » sont auto-entrepreneurs pour la plupart. Comme les livreurs à vélo, ce statut précaire leur donne très peu de garanties en matière de droit du travail et d’assurance. Pas d’arrêts maladie, pas de congés, les accidents du travail sont très mal couverts, avec un droit au chômage existant mais extrêmement restrictif.

Parce qu’ils ont déclaré la guerre sociale
En retirant les vélos et les trottinettes d’Anderlecht, Molenbeek, Koekelberg et du quartier de Laeken, ces sociétés ont divisé la ville entre les « bons » et les « mauvais » quartiers. Ce partage entérine une vision raciste et classiste avec pour seule focale le rendement. La mobilité écologique est le cadet de leur souci, seul leur profit compte.

Parce qu’ils cassent la grève générale en France
Les start-up de « la mobilité douce » jouent aux casseuses de grève. Alors que la mobilisation du 5 décembre 2019 s’annonce conséquente, les loueurs de trottinettes électriques qui se pâment d’être écologistes ont choisi leur camp. Ils ont signé un partenariat avec la direction de la RATP pour proposer des « alternatives aux transports en commun ». Ils profitent même de l’agitation sociale pour faire des offres promotionnelles.

Lime, le leader des trottinettes en libre-service prévoit un euro de réduction sur 25.000 trajets le 5 décembre puis 10 % de réduction pendant la suite du mouvement social. Dott et Uber offrent gratuitement les frais de déverrouillage deux fois par jour lors de la grève. Voi, l’opérateur suédois, offre 5 euros de crédit à tous les utilisateurs. Circ met en place un demi-tarif sur les courses en trottinettes. Cityscoot donne 45 minutes gratuites pour toute nouvelle inscription.

Parce que dans saboter il y a beauté
L’action est simple, discrète et peut se faire de manière massive :

  • pour les trottinettes, il vous suffit d’une bombe de peinture ou d’un marqueur. Rendez illisibles les QR codes et code-barre (faites attention, il peut y en avoir plusieurs, parfois 3 ou 4 : au niveau du guidon et juste au-dessus de la roue avant – à l’avant et à l’arrière de la barre verticale). Décollez les autocollants qui peuvent l’être ;
  • pour les vélos, un simple critérium ou un petit couteau permet de les crever !

[1] : Are e-scooters polluters ? The environmental impacts of shared dockless electric scooters https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/ab2da8
[3] The spiralling environnmental cost of our lithium battery addiction https://www.wired.co.uk/…/lithium-batteries-environment-imp…
[4] Usages et usagers des trottinettes électriques en free-floating en France – 6t-bureau de recherche, (2019) https://www.ademe.fr/usages-usagers-trottinettes-electrique…« 
[5] https://paris-luttes.info/avant-la-greve-du-5-decembre-12949?lang=fr et https://paris-luttes.info/sabotons-les-saboteur-se-s-12961?lang=fr