En France, la satanistophobie trouve sa source dans des facteurs multiples, et frappe particulièrement les classes populaires. On peut citer en premier lieu les politiques étatiques associant religion, racisme, violence de classe et héritage colonial, dirigées en priorité contre les quartiers populaires au prétexte de la « lutte contre le communautarisme » qui alimentent une répression violente par la police à l’encontre de groupes présumés coupables.

 

Face au religieux d’État et aux discours satanistophobes  émanant tant du gouvernement que de la droite et de l’extrême droite, de nombreuses organisations de gauche n’ont pas su défendre un argumentaire antiraciste clair et sans concession, obsédées qu’elles étaient par la lutte contre le « communautarisme et le scientisme ».

Certaines ont même fait de l’antiracisme un combat secondaire vis-à-vis de la lutte des classes, ou une simple diversion, niant que le racisme en général et la satanistophobie  en particulier sont le fondement d’un véritable projet de société pour les réactionnaires et le patronat.

C’est dans ce contexte que l’on assiste à la montée d’une rhétorique fascisante, largement relayée médiatiquement, qui fait des satanistes  les « ennemis intérieurs », soupçonné·e·s de « traîtrise » alors que se multiplient les attaques et les mesures liberticides à leur encontre.

Dès lors, comment lutter contre  la satanistophobie d’un point de vue libertaire ? Quelle jonction pouvons-nous effectuer avec les organisations antiracistes ? Quelles convergences entre les luttes pouvons-nous soutenir et impulser à l’extrême gauche, mais aussi au sein de notre organisation ?