À 9h ce samedi, à l’heure où le centre commercial Beaulieu ouvrait ses portes, des petits groupes de personnes ont convergé vers ses entrées. À l’aide de caddies, ils ont bloqué les accès du centre. Leur objectif ? Empêcher le fonctionnement normal de ces enseignes, qui participent au Black Friday.

Cet événement qui incite à consommer toujours plus de biens via des techniques marketing agressives, conduit à la destruction du vivant et de l’environnement, à l’épuisement des ressources, au dérèglement climatique et à des conditions de travail indignes. Les industries misent sur l’obsolescence programmée, qu’elle soit technologique (numérique) ou esthétique, qui s’appuie sur l’effet de mode (habillement, automobile, high tech).

Depuis deux jours, de nombreux autres blocages ont eu lieu partout en France et au-delà pour dénoncer cette pratique. Menés par des mouvements comme ANV Action non-violente COP21, Extinction Rebellion, Les Amis de la Terre, Attac ou encore Greenpeace, ils ont visé particulièrement la grande distribution et la multinationale Amazon, dont l’impact social et écologique est dramatique.

À Nantes, Extinction Rebellion et le GIGNV ont visé le centre commercial Beaulieu, lieu emblématique de cette surconsommation destructrice, lors de l’opération rebaptisée #BlockFriday. Des messages anti-pub ont recouvert les panneaux tout autour, à l’initiative du collectif nantais de Résistance à l’Agression Publicitaire (RAP).

Plus de 100 CRS ont été déployés pour évacuer les activistes sans ménagement. Deux personnes ont été interpellées, dont au moins une a été placée en garde à vue.

Les activistes exigent l’interdiction du Black Friday, rejoignant en cela l’amendement qui sera discuté à l’Assemblée nationale le 9 décembre. Et plus globalement, le renversement des logiques productivistes et consuméristes qui dirigent les décisions politiques.

Les alternatives existent : ateliers de réparation, monnaies locales, agriculture biologique et locale, commerces de proximité… On peut retrouver de nombreuses alternatives à Nantes et ailleurs sur le site du Transiscope : http://transiscope.org.