Manifestation contre le projet sur la pr évention de la délinquance

Manifestation le 3 février

Depuis plus d¹un an, un projet de loi sur la prévention de la délinquance
est annoncé. L¹avant-projet de Sarkozy, parmi toute une série de mesures,
exaltant les valeurs patriotiques projetait tout simplement de considérer
comme potentiellement délinquante toute « personne présentant des difficultés
sociales, éducatives, ou matérielles » En conséquence, il fallait la signaler
à la police via le maire intronisé pilote de la prévention, et cette
injonction s¹étendait à tout professionnel de l¹action sociale, au mépris du
droit des usagers en matière de secret professionnel.

La jeunesse, notamment celle issue de l¹immigration, se trouvait également
montrée du doigt, et l¹absentéiste devenait un délinquant potentiel, lui
aussi à signaler au maire ou au procureur. Une approche sécuritaire,
répressive et stigmatisante tendait ainsi à se substituer à une approche
éducative ou sociale des difficultés de la population.

Par milliers, le 17 mars 2004, les travailleurs sociaux (notamment) ont
marqué leur refus de voir ainsi leurs missions instrumentalisées. Depuis
juin 2004, VILLEPIN annonce un projet de loi, dont il parle beaucoup, mais
qu¹il refuse de montrer.

Le gouvernement, relayé par des administrations et certaines collectivités
locales, met en place, tous les jours, sous prétexte d¹expérimentations, des
dispositifs qui constituent, tous, des atteintes aux libertés publiques et
des remises en cause des fondements du travail social, éducatif et
médico-social. (Fichage nominatif des populations, organisation de la
délation…)

Enseignants, éducateurs, tous derrière…le commissaire !
La lutte contre l¹échec scolaire n¹existe désormais plus, tout étant vu à
travers le prisme de la délinquance potentielle : récemment, après avoir
supprimé les surveillants et réduit les effectifs d¹aides éducateurs, le
protocole « police – éducation nationale » a instauré, pour chaque
établissement, un « correspondant – police ».

La mise en oeuvre de ce protocole, sous la forme d¹une opération nationale
largement médiatisée, de fouille de milliers de jeunes, aux abords de
dizaines d¹établissements scolaires, témoigne du projet de VILLEPIN.

Le récent rapport BENISTI remis à VILLEPIN dans le cadre du travail
ministériel autour de ce projet de prévention, confirme toutes les craintes
que nous pouvions avoir et la nécessité de s¹y opposer :
Un seul exemple de la « philosophie » de cette logique sécuritaire : un
graphique pseudo scientifique illustre l¹idée que si l¹on n¹intervient pas
sur certains facteurs, un déterminisme écarte inexorablement du « droit
chemin » et entraîne par un « parcours déviant » vers la délinquance. La mère
non francophone d¹un enfant de 2 ans se trouve désignée comme facteur de
risque, qu¹il faut corriger en… interdisant à cette mère de parler son
« patois » (sic)…. !?!

Le maire doit, bien sur, être au courant de tout cela, et il faut donc
développer « une culture du secret partagé »… avec la police ! Évidemment,
la déviance, si elle persiste, mène tout droit à la case internat ou centre
fermé, avec cours de (ré-)éducation civique intensif…

Ces propositions sont toujours inacceptables : il faut continuer à les
combattre, ainsi que le modèle de société qu¹elles induisent : une société
basée sur l¹exclusion et la criminalisation de la misère.

MANIFESTATION LE 03 FEVRIER 2005 RDV 13h métro Goncourt devant l¹IRTS
Parmentier

Le Collectif National Unitaire : CGT – FSU – SUD – Syndicat de la
Magistrature – SNMPMI ( Syndicat National des Médecins de PMI) – Union
Syndicale G10 Solidaires – CNT – Union syndicale de la Psychiatrie –
Coordination des Etudiants en Travail Social – Collectif de Prévention
spécialisée- AC ! – Ligue des Droits de l¹Homme- APEIS- CFDT Cheminots –
Collectif pour les droits des citoyens face à l¹informatisation de l¹action
sociale – Collectif des formateurs en travail social –