Du coup
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Catégorie : Global
Thèmes : Contrôle social
Du coup
Lille, 2014 – 2019 : Insultes, rumeurs et calomnies consécutives aux débats sur la PMA
Post-scriptum à mon passage en milieu ridicule
Mises bout à bout, les petitesses des individus révèlent un milieu, ses fins et ses moyens. Voici quelques épisodes de mon passage dans ce qui s’auto-désigne noblement comme le « milieu radical ». S’il s’agit bien d’un « milieu », par sa structure lâche et ses juges officieux, il fonctionne néanmoins comme un parti – supposément « libertaire », mais un parti quand même. S’il se prétend « radical », c’est pour son verbe haut, son esthétique et ses postures détèr, son goût du coup de poing. Rarement pour ses idées. Le terme qui convient est donc « extrémiste ». Quant aux idées, disons « libérales-libertaires ». Les insultes et menaces que l’on m’a adressées depuis le débat sur l’ouverture de la PMA aux lesbiennes et aux femmes seules à partir de 2014 en constituent une illustration.
Si je publie ce témoignage aujourd’hui, c’est en raison du calendrier. Il me plaît de rappeler aux « radicaux » que la PMA est sur le point d’être votée par une assemblée « République En Marche », sur proposition d’Emmanuel Macron, le même qui a éborgné gilets jaunes et K-ways noirs tous les samedis de l’année écoulée. Ce retour de la PMA dans l’espace public me valant une nouvelle salve d’insultes et de calomnies depuis cet été, des tags « Tomjo gros mascu », une BD sur le net, une interdiction de participer à une conférence.
Ce témoignage, chacun l’entendra à sa guise, mais les pires sourds, désormais, ne pourront faire comme si je n’avais rien dit, ni porté les faits à la connaissance de tout un chacun.
TomJo, Lille, octobre 2019.
La suite est à lire en pièce jointe ou à cette adresse : http://hors-sol.herbesfolles.org/2019/10/08/du-coup/
p*** mais les argus des antimodernes sont aussi pitoyables que ceux des inclusivistes à la fonctionnalité hétérolandienne ; et réciproquement ; la seule question étant de savoir qui aura ou n’aura pas accès à une normalité repro et familialiste spontanée jamais remise en cause ; classe comme nous convergeons dans la fermeture de toute option de sortie de ce monde !
mort à tous les « milieux », à tous les fantasmes de « milieux »
Je le met en débat le temps de le lire et qu’on voit ce qu’on en fait.
On peut (on doit?) contester le conformisme familialiste de la revendication PMA pour toutes, comme on pouvait (devait) contester la revendication du « mariage pour tous ». Mais sans jamais oublier que les motivations de PMO Escudero et co sont bien loin de celles des anti natalistes et anti familialistes. Et ce sont ces motivations que nous devons combattre avant tout.
Alors que ce mec joue les martyrs ça fait quand même mal au cul, quand on sait ce qu’il y a derrière en réalité.
« Les « individus politiques » grenoblois de Pièces et main d’œuvre [1] (qu’on abrègera ici en « PMO ») ont publié un texte au contenu antiféministe, homophobe et transphobe qui n’est pas passé inaperçu dans les milieux militants. Intitulé « Ceci n’est pas une femme. À propos des tordus queer », ce texte méprisant est une violente charge contre des personnes et des groupes (femmes, lesbiennes, gays, trans, intersexes…). Mal dissimulée derrière une critique en apparence sophistiquée du Queer [2], ce pamphlet n’est en réalité rien d’autre qu’une attaque des fondements de la pensée féministe contemporaine qui a mis en évidence le fait que la naturalisation des « différences » entre femmes et hommes sert à justifier la domination de ces derniers. Si l’anti-féminisme de PMO n’était pour beaucoup qu’un secret de polichinelle, ce texte marque une étape de plus dans sa dérive réactionnaire. Malheureusement, toucher le fond n’aide pas toujours à remonter à la surface. »
(In Le Coming out masculiniste de PMO):
https://grenoble.indymedia.org/articles-4/locaux/2015-01-31-Le-coming-out-masculiniste-de?q=%2F2015-01-31-Le-coming-out-masculiniste-de&lang=fr#nb1
OK pour la critique et le refus de PMO qui dérive sérieusement depuis un bon moment, mais il me semble que le texte proposé ne dis pas autre chose que le premier paragraphe du commentaire précédent sur le fond de la question PMA, etc.
Ce que montre ce texte surtout c’est comment s’est mise en place une démarche harceleuse dégueulasse qui ne traite pas le fond en question mais préfère utiliser des rumeurs et médire pour exclure, ce qui est inquiétant et de plus en plus présent dans ces petits milieux. Les gens préfèrent s’allier avec des militants des Verts plutôt que de affronter honnêtement des divergences politiques… C’est minable.
Ce pauvre « harcelé » prétend que les féministes « harceleuses » n’ont pas lu trois lignes du bouquin de Escudero. Eh bien allons y, lisons quelques lignes;
« Selon Alexis Escudero, ces prétendues «féministes libertaires-libérales» ne sont que des «consommatrices», pour qui un enfant serait un simple objet : «Le droit de propriété comprend l’abusus, la possibilité de disposer d’un objet en le vendant, en le modifiant, voire en le détruisant. Si l’objet est livré mal à propos, la liberté du consommateur est de pouvoir le supprimer» (p.131).
Commentaire des féministes « libérales libertaires »:
« Le droit des femmes à disposer de leur corps et à décider pour elles-mêmes d’interrompre une grossesse non voulue est remis en cause… Pourquoi doit-on encore rappeler à des personnes «de gauche» que l’avortement est un droit fondamental qui conditionne tous les autres droits et l’accès des femmes à leur autonomie, à leur choix de vie, à leur liberté et non un caprice consumériste? »
« Avec l’insémination artificielle tout est tellement plus simple! Un coup de téléphone et le sperme est livré à domicile. L’abolition du coït entre mâle et femelle supprime du même coup les risques de maladies sexuellement transmissibles. Plus besoin surtout d’entretenir un mâle à l’année, ce qui est contraignant et coûte trop cher pour le peu de fois qu’on s’en sert (et imaginez en plus s’il ne fait pas la vaisselle) (p. 89) »
« Plutôt que de s’inquiéter du déficit de naissances masculines, la gauche progressiste préfère réclamer le droit pour les femmes célibataires de recourir à la PMA, un moyen commode de combler le manque de partenaires disponibles. (p. 34). »
Commentaire des « harceleuses »:
« Rassurez-vous, messieurs PMOniens, si on manque de partenaires disponibles, c’est soit parce que certaines sont lesbiennes et ne cherchent donc pas de partenaires « masculins », soit parce ces derniers sont trop occupés à se percher sur leurs grues, à fuir leur pension alimentaire et leurs taches ménagères… »
https://paris-luttes.info/retour-sur-le-passage-d-alexis-1978
Alors quand même quelques questions, pourquoi des antinatalistes s’intéresseraient particulièrement aux homos hommes et femmes qui font des enfants? L’auteur de cet article défend PMO et le journal « La Décroissance », qui fait l’amalgame entre transhumanisme et transexualité (genre « pendant qu’on y est puisque des mecs veulent se transformer en femmes et vice versa pourquoi ne pas se mélanger à des animaux, des légumes, des machines? »
Voir l’article publié sur Indymédia Nantes en juillet 2019:
https://nantes.indymedia.org/articles/46160
Toujours dans la série contre attaque des masculinistes, ce passage de Du Coup est à vomir:
« Ça me rappelle cette histoire d’un dessinateur de la scène punk accusé de viol en 2008. Huit ansaprès une coucherie de fin de soirée, dans l’ivrognerie partagée, la fille s’estime victime d’un viol.Le mot est lâché. Une brochure circule dans les squats et salles de concert et finit en ligne(Indymedia, Paris-luttes.infos, Infokiosques). Sans remettre en cause le récit de la nana, le mecdevenu le «punk violeur» estime quant à lui qu’il ne s’agissait pas d’un viol. Mon histoire nemérite pas un procès au pénal, et la qualification de viol n’est pas ici mon propos. Je m’intéresse auxcoutumes du «milieu radical».Le mec se fait donc virer des salles de concert qu’il fréquente (le CCL par exemple). Il se faitagresser, présenté partout comme un «prédateur sexuel». L’affaire prend de l’ampleur quand il signel’affiche d’un festival antifasciste à Lyon en 2013. Plusieurs communiqués s’en prennent alors au«violeur» et à ses «complices» qui reproduiraient les «projets de société prônés par lesfascismes» – toujours cette finesse d’analyse. L’accusation de viol est entérinée, sans que jamais laversion de monsieur ne soit confrontée à celle de madame. Aucun des sites précédemment cités n’aaccepté de publier sa réponse. C’est de toute façon inutile, selon les «anarkaféministes»: «Nous ne cautionnons pas la justice bourgeoise et patriarcale et c’est pour cette raison que laparole de la victime nous suffit! […] La parole de la victime n’a jamais à être remise en question.»Mais la «victime» n’a que sa parole, huit ans après les faits, pour établir sa qualité de victime. Et sitous les «plans cul» un peu éthyliques et foireux peuvent se transformer, à plus ou moins longueéchéance et sans confrontation avec les faits, en «affaires de viols», ô combien croustillantes pourles bignoles du milieu et pour la «victime» qui se rend si intéressante, la fête va tourner au goûter sous la surveillance des chaperons ».
Il faut publier. Mettre « en debat » est une technique d’invisibilisation qui fait usage d’un pouvoir autoritaire, celui de moderateur.
« Et sitous les «plans cul» un peu éthyliques et foireux peuvent se transformer, à plus ou moins longueéchéance et sans confrontation avec les faits, en «affaires de viols», ô combien croustillantes pourles bignoles du milieu et pour la «victime» qui se rend si intéressante, la fête va tourner au goûter sous la surveillance des chaperons ». »
Et les victimes de viol traitées de menteuses « qui se rendent si intéressantes », et le viol, et le déni du viol, ça ne peut pas pousser au suicide? Le minimum serait de prévenir l’auteure du blog « combien de fois quatre ans », qui a eu tant de mal à parler enfin de ce qu’elle a subi, de ce texte dégueulasse qui après ce qu’elle a subi la traîne dans la boue. Adresse du blog, pour avoir la version de la victime (sans guillemets) de viol:
https://combiendefois4ans.wordpress.com/
Et courage à toutes les victimes de viol.
Si encore les commentaires c’était « l’accusé pourrait avoir le bénéfice du doute »… ce serait dur pour les victimes mais on pourrait encore croire à une position de bonne foi. Mais se foutre de la gueule d’une femme – des femmes – qui osent parler de leur viol? Affirmer que cette femme « a voulu se rendre intéressante »? Que si d’autres femmes et aussi des hommes (tous ne sont pas des salauds machos!) expriment soutien et empathie c’est parce que ce sont des « bignoles » (commères…) pour qui ces récits poignants seraient des « ragots croustillants »?
Pas étonnant que tant de femmes aient peur de parler de ce qu’elles ont subi.
Encore une fois, cet article, comme les commentaires (peut-être le violeur lui même?) ne se contentent pas de défendre la « présomption d’innocence ». Ils se foutent ouvertement de la gueule de la femme qui raconte son histoire, ils AFFIRMENT que c’est « une fausse victime » (donc une menteuse et une garce) ils AFFIRMENT qu’elle n’a PAS été violée, ils AFFIRMENT que la victime aurait voulu « se rendre intéressante », ils AFFIRMENT que celles et ceux qui expriment du soutien quand une femme se décide à s’exprimer ont des motivations pourries – ce seraient juste des « bignoles » aimant les « ragots croustillants ».
Qu’en est-il alors de la présomption d’innocence pour les femmes?
Tomjo n’a PAS UN MOT d’empathie pour des femmes qui sont réellement violées dans les milieux militants (comme si c’était juste impossible?). Sa seule crainte c’est que les soirées de beuveries où c’est si facile de violer en prétendant ensuite que la fille était consentante (de toute façon elle ne pourra rien prouver, n’est-ce pas?), se transforment en « goûters sous la surveillance de chaperons »! Comme si la seule alternative c’était le viol ou les goûters cucul? Et pourquoi les mecs ne s’interrogeraient pas juste un peu sur la notion de consentement, et même de désir?
Au fait, combien d’hommes se sont suicidés suite à des accusations de viol?
Y en a marre que les mecs arrivent toujours à se poser en martyres…
Ca leur éviterais d’écrire et de dire autant de conneries.
Pourquoi le texte remet sans arret en question la parole de la personne qui dit avoir subit un viol ?
« Mais la «victime» n’a que sa parole, huit ans après les faits, pour établir sa qualité de victime. »
Alors quoi, ça veut dire qu’il se pourrait que finalement la personne mente, simplement parce qu’elle veuille se rendre « intéressante » comme le texte le suggère ? Ah oui C’est vrai que pour les meufs, le viol c’est finalement un sujet pas si sérieux, avec lequel on peut jouer et s’amuser, ou utiliser à loisir pour griller des gens.
Du coup il faudrait « confronter » la personne qui dit avoir été violée. Alors ça par contre Tomjo sera content, c’est déjà la pratique habituelle de la police (quand elle accepte de recevoir la personne). Et puis il faudrait le faire avec des faits, qu’on se demande bien d’ou ils viendraient et qui les connaitraient. Ah suis-je bête, l’agresseur il sait lui.
Tu as beaux dire que les personnes n’ont pas lu le texte, il y a quand même un certain nombre de citations dans les commentaires. Et elles ne sont pas reluisantes.
En fait ce texte est indéfendable. Si l’idée c’était de dénoncer une culture de ragots dans un milieu (qui d’ailleurs n’est qu’un fantasme, le milieu, pas les ragots), pourqoi pas. Mais là les exemple et les positions prises par rapport à ceux ci sont au mieux maladroit (mais Tomjo se targue de savoir réfléchir et écrire, pas comme les autres), au pire montrent effectivement le masculinisme de l’auteur. Quand le texte en est à remettre en cause le fait que le patriarcat ne soit pas millénaire, la balance penche du côté du pire.
C’est en tout cas pas ce texte qui va dédouanner escudero et PMO, et les gens comme l’auteur qui les soutiennent. On comprend mieux pourquoi il ne comprend pas le sexisme et l’homophobie des premiers.
Moi je crois que c’est Tomjo qu’il faudrait confronter avec les faits.
En tout cas c’est super qu’il ne souhaite pas revenir dans le « milieu » « radical », il ne manquera pas.
Comme le dit TomJo (« la qualification de viol n’est pas ici mon propos »), il n’est pas question de savoir ici s’il s’agit d’un « viol » ou d’un « plan cul éthylique et foireux », mais de considérer ce qui a été fait de cette affaire (seule la parole de la victime suffit), puis de sa montée en mayonnaise (sous l’effet des sites Internet du milieu), et enfin de ses conséquences sur tout le monde (le goûter de bonne famille).
Le reste est un faux procès.
« Comme le dit TomJo (« la qualification de viol n’est pas ici mon propos »), il n’est pas question de savoir ici s’il s’agit d’un « viol » ou d’un « plan cul éthylique et foireux », mais de considérer ce qui a été fait de cette affaire (seule la parole de la victime suffit), puis de sa montée en mayonnaise (sous l’effet des sites Internet du milieu), et enfin de ses conséquences sur tout le monde (le goûter de bonne famille).
Le reste est un faux procès. »
C’est trop mignon cette solidarité masculine, malheureusement il suffit de lire ce texte (voir plus haut…) pour comprendre qu’il accuse bel et bien une femme qui témoigne de son viol (« croustillant »…) d’être une menteuse « qui veut se rendre intéressante », ceux et celles qui la soutiennent d’être des « bignoles ».
Le propos de Tomjo, le propos du ou des commentateurs, ce n’est même pas de mettre en doute la parole de la victime mais carrément de l’accuser de mensonge! Et de croire le mec sur parole, d’appeler « des faits » (« confronter avec les faits! ») la parole de ce mec!
Le propos de Tomjo c’est ne s’intéresser qu’aux problématiques des mecs (surtout ne jamais être mis en cause, quoi qu’on fasse…). Et s’il arrive que lors de ces soirées si amusantes une femme soit violée?
Parce que quand même, toutes les femmes qui témoignent d’un viol par des militants ne peuvent pas être toutes des menteuses « qui veulent se rendre intéressantes »?
Ou bien si, toutes ces femmes sont des menteuses « qui veulent se rendre intéressantes »?
Puisque c’est la seule chose qui vous préoccupe, rassurez-vous les mecs, y a encore des fêtes dans les squats et lieux militants qui n’ont rien à voir avec des « goûters de bonne famille ». Et pourtant aucun mec ne s’y est comporté comme un salopard!
Car la plupart des mecs, même bourrés comme des vaches, sont incapables de coucher avec une femme qui n’en a pas clairement envie. Alors « j’étais bourré » ce n’est pas une excuse.
Alors on fait quoi pour qu’il n’y ait plus de femmes violées? On fait comme si ça n’existait pas, comme si ça n’avait jamais existé, parce que ça « fout une sale ambiance »?
Je me demande pourquoi Tomjo s’en prend justement à l’auteure du blog « Combien de fois quatre ans »? Parce que l’accusé est un pote? Parce que ce blog est justement consacré aux témoignages (pourtant anonymes) de victimes d’agressions sexuelles? Parce qu’il lui est arrivé, à lui aussi, de « bousculer » une fille lors d’une soirée, en faisant semblant de ne pas voir qu’elle n’avait pas envie?
Evidemment « Combien de fois quatre ans » ne doit pas être le site préféré des masculinistes et des violeurs:
« Ceci est un blog personnel qui a pour but la publication et diffusion de textes sur les violences sexistes en milieu punk/alterno/militant de gauche/LGBT…
LES VIOLENCES SEXISTES NE SONT PAS PLUS FREQUENTES DANS CES MILIEUX QUE DANS TOUS LES AUTRES MILIEUX. LES LUTTES CONTRE LE SEXISME ET LE PATRIARCAT CONCERNENT TOUT LE MONDE. »
https://combiendefois4ans.wordpress.com/a-propos/
On a bien compris, Tomjo et ses soutiens s’en branlent du viol en général, la seule chose qui intéresse vraiment Tomjo c’est son propre cas: il s’estime injustement accusé et ostracisé, alors qu’il se prend pas pour de la merde (son article: plus de vingt pages de vantardises et d’injures gratuites pour ses détracteurs, tous et toutes très bêtes alors que lui est super intelligent.
Donc pour illustrer l’injustice d’un supposé « milieu » il a pris comme exemple de « calomnie » et de victime de fausses accusations un mec accusé de viol.
Et désolée, mais les femmes ne s’en foutent pas de savoir si dans ce cas ou dans n’importe quel autre il s’agit ou non d’un viol.
Même si la victime n’a que sa parole, le mec n’a également que sa parole. Si Tomjo et ses soutiens n’étaient pas dans le ressenti et l’émotion ils pourraient dire que l’accusé aurait du avoir le bénéfice du doute.
Au lieu de quoi, emportés par leur propre ressenti (les féministes sont des pétasses qui accusent forcément à tort) ils en sont absolument sûrs et certains, ce sont « des faits » auxquels l’auteure du blog « combien de fois quatre ans » devrait être « confrontée »: cette femme est une menteuse, c’est une « fausse victime », ce n’était pas du tout un viol, mais « un plan cul foireux ».
Que la « rumeur » qu’un homme est un agresseur sexuel soit dommageable s’il est innocent (sachant que les cas d’accusations mensongères sont rarissimes, le plus fréquent c’est que les femmes n’osent pas parler et souffrent en silence…), on peut l’envisager en effet.
Mais on devrait se préoccuper également du problème du viol en milieu militant. Et si cette femme a réellement été violée? Si ce mec malgré ses dénégations était bel et bien un agresseur sexuel? Comment ressentirait-elle ces accusations (pas ces « doutes », mais ces affirmations…) d’être une menteuse qui « a voulu se rendre intéressante »?
Peut-on au moins se poser la question du point de vue, non des mecs, mais des femmes victimes de viol?
Parce que des viols de femme, il y en a forcément, comme partout, chez les militants, et c’est largement aussi grave que les « rumeurs » concernant les mecs.
Même si on ne sait pas quoi faire, au minimum on peut éviter d’injurier une femme qui se dit victime de viol. Et la question du viol n’est pas plus secondaire que les problèmes d’ego de Tomjo.
Ce Tomjo va jusqu’à se foutre de la gueule des femmes violées dans un texte où il se demande ce qu’on peut bien avoir à lui reprocher…
En fait le lien vers le blog « Combien de fois quatre ans » ne permet pas de lire le témoignage de la femme que Tomjo accuse de mensonge. En revanche il contient pas mal de textes sur les violences sexistes dans les milieux alterno punk anar etc.
Le témoignage peut se trouver sur Infokiosque
https://www.infokiosques.net/spip.php?article631
Oui que faire pour que cessent les violences sexuelles? Alors que les femmes commencent enfin à en parler, il faut qu’elles soient conscientes que certains hommes sont prêts à tout pour leur faire fermer leur gueule.
Pour savoir de quoi l’on parle :
http://punxforum.net/viewtopic.php?t=16031
Il y a quelques années une personne du milieu militant a publié un texte « Combien de fois 4 ans » (http://infokiosques.net/IMG/pdf/2008_Combien.pdf) dans lequel elle évoque une nuit qu’elle et moi avons passée ensemble, il y a 14 ans, en Juin 2000. Elle raconte que durant cette nuit un viol s’est produit. Ensuite, elle prolonge sa réflexion sur le reste de notre histoire, lorsque quelques semaines plus tard, elle débarqua chez moi pour venir passer ses vacances.
Lorsque cette brochure a été rendue publique, il y a 5 ans, j’avais écrit un premier texte, sous le coup de l’émotion. Probablement maladroit, sûrement incomplet, il a depuis disparu dans les limbes du net. On m’a ensuite conseillé de laisser l’histoire suivre son cours. Le fait est que je reconnais que le déroulement de la soirée et de notre rapport est plutôt honnêtement relaté. Ensuite, les conclusions ou le reste de l’analyse étaient pour moi assez claires. Je pensais sincèrement que les gens pouvaient se faire leur idée en la lisant. Et c’est ce que je conseillais à tous les gens qui venaient me demander des informations ou qui voulaient entendre ma version des faits. « Lisez la brochure et dites-moi ce que vous en pensez ».
Dans sa brochure elle relate les faits ainsi :
« On y va. J’avais un peu la pression mais je le trouvais beau et marrant. Et puis chez moi, on s’est déshabillés, tripotés, je n’osais pas lui dire que j’avais un peu peur ; je voulais que la « première fois » se passe vite, sans chichi, parce que beaucoup de mecs tirent une gloire ou une fierté de dépuceler une fille. Et je ne voulais pas ça. J’étais angoissée, et puis à cette époque je connaissais très mal mon corps, surtout mon vagin, j’étais incapable de me détendre. Il met une capote. Elle était mal lubrifiée et ça me faisait mal avant même qu’il rentre. Je lui ai demandé d’enlever la capote, ça m’irritait trop. Il l’a fait.
On s’est frottés un peu, lui me serrait (j’étais écrasée sous lui), je ne savais pas trop quoi faire, je lui disais d’aller doucement, je gémissais pas mal, le repoussais mais l’embrassais. J’attendais que ça arrive. Mais quand j’ai senti que ça allait arriver, j’ai eu très peur, je ne voulais plus, j’aurais voulu qu’il s’arrête. J’ai dit non, sans grande conviction, mais je l’ai dit. Pas très fort, mais plusieurs fois.
Et puis il m’a pénétrée, sans que je m’y attende, un peu comme quand un médecin fait une piqûre en disant « tu vas voir, tu vas rien sentir » ; j’ai eu assez mal. Je crois qu’il a joui pas très longtemps après. Je crois qu’après on s’est endormis. J’étais soulagée, enfin dépucelée ! On s’est réveillés, j’aurait voulu qu’on discute, qu’on soit peut être potes…
Il est parti après avoir mangé un yaourt, m’a dit un truc genre « salut c’était sympa, à la prochaine ». Je l’ai vu se barrer dans les escaliers, me laissant toute seule comme une conne, dégoûtée de me faire planter si vite…
J’ai été au toilettes pisser, j’avais trop mal, comme si j’avais eu des bleus autour du vagin. Je me suis sentie trop nulle et trop seule. L’idée que j’avais été violée m’a traversé l’esprit, mais je me disais que ce genre de chose ne pouvais pas m’arriver, moi si forte et grande gueule et vigilante. Et puis lui était cool et anti sexiste et végan, alors… »
Plus loin dans la brochure elle revient sur ce moment et écrit :
« Ce garçon, je l’ai dragué, je l’ai ramené chez moi, et je me suis mise au lit avec lui. Oui j’avais envie, mais « je ne l’avais jamais fait », bref j’étais vierge et je lui ai dit. J’avais pas envie d’en faire un tout un plat, parce que je n’ai jamais cru dans une histoire de prince charmant, qui vient cueillir ma fleur, mais j’avais un peu peur que ça me fasse mal. Bon, il met une capote, et je ne sais pas si elle était pas assez lubrifiée, ou si c’était moi, mais ça me faisait mal. Genre ça chauffait. Je lui dis de l’enlever. Ce qu’il a fait. En y repensant, je me dis que je n’ai même pas osé dire : j’ai mal, on arrête ; j’avais mal mais je ne voulais pas me dégonfler, j’ai préféré me mettre en danger. Finalement, il m’a pénétrée, sans la capote, alors que j’étais sous lui et que je lui disais « attend, attend, aïe, aïe ». Je ne sais plus si je lui ai dit non, mais j’étais assez paniquée, et ça m’a fait très mal quand il est entré. Heureusement ça n’a pas duré très longtemps, il s’est très vite retiré, juste avant d’éjaculer. Je crois qu’on a du s’endormir juste après, vu qu’on était bourrés. »
Ma version des faits est relativement similaire. Cette jeune fille m’a dragué à un concert, que je venais de faire avec mon groupe, puis m’a ramené chez elle. Nous nous sommes mis au lit, nous nous sommes enlacés, nous nous sommes frottés. Elle m’embrassait et m’a dit qu’elle préférait que je la pénètre sans capote. Nous avons donc couché ensemble. C’était maladroit, mais à aucun moment je n’ai entendu « non ». A aucun moment cette personne m’a fait comprendre ce qu’elle ressentait, son angoisse et son désir de ne pas aller plus loin.
Je ne vais pas faire d’analyse personnelle, je vais simplement reprendre ses termes, elle a voulu « se mettre en danger » et a fait quelque chose qu’elle ne voulait pas faire. Ou, du moins, qu’elle a amèrement regretté ensuite.
En prenant ça en compte je peux entendre qu’elle se soit sentie violée. Comme elle l’explique, elle s’est forcée à faire quelque chose qu’elle ne voulait pas faire, elle s’est mise « la pression » parce qu’elle voulait être « à la hauteur »… Le reste du texte, finalement, n’est qu’une succession de digressions sur le sexisme ambiant ressenti par une jeune fille. Un sentiment visiblement alimenté par mon attitude. Je passerai sur les commentaires sur le fait que je me sois sauvé le lendemain matin, après mangé un yaourt. Elle savait pourtant que j’allais rejoindre mes camarades quelque part dans Paris et qui m’attendaient pour que nous puissions rentrer à Pau, à plus de 800 km de là alors que plusieurs embauchaient le lundi matin. Je passe également sur le fait que je ne l’ai pas, ensuite, accueillie chez moi comme elle l’espérait. A ce moment-là j’avais du travail, j’allais recevoir des gens et j’étais occupé lorsqu’elle débarqua sans prévenir, avec armes et bagages pour s’installer chez moi. Je n’ai jamais considéré qu’il s’agissait d’un vulgaire « trou », mais il était évident dès le départ qu’ils s’agissait d’une relation sans lendemain. J’ai été aussi agacé par le fait qu’elle ait contacté l’autre chanteur du groupe qu’elle avait rencontré au concert et qu’elle ne connaissait pas pour se faire emmener chez moi et me mettre devant le fait accompli.
Je sais que parfois on n’est pas forcément très élégant, et qu’il arrive que certains gestes soient vexants. Ce débarquement chez moi et mon refus de l’accueillir sont une chose. Le sexisme et le patriarcat en sont une autre. Je ne vais pas porter tout le poids du sexisme de notre société sur mes épaules pour cette raison bien que certainEs peuvent penser qu’en tant que garçon, je suis forcément coupable…
« En y repensant, je me dis que je n’ai même pas osé dire : j’ai mal, on arrête »
Lorsque je lis ça, je me demande comment j’aurais pu comprendre ce qui était visiblement encore très confus pour elle à ce moment-là. Si j’entends l’expression d’un traumatisme qui se dégage de cette histoire, je me pose une question sincèrement : qu’aurais-je dû faire ? Comment aurais-je pu comprendre ce qui se passait ? Je ne l’ai pas agressé, mais je lis qu’en se laissant faire, elle se serait laissé agresser. Pourtant je n’ai pas forcé le rapport, je me suis retrouvé au lit avec une jeune fille qui souhaitait coucher et qui a couché avec moi. Qui m’a dit « j’ai mal » et qui en lieu et place d’un « arrête » m’a dit « enlève la capote », tout en continuant à m’embrasser. Alors, est-ce que j’ai manqué d’attention à ce point pour ne pas comprendre que cette fille, finalement, sans me le dire et au-delà de son attitude, était en train de paniquer ?
La situation est compliquée. Je pense à ces gens qui sans vraiment connaître la situation me pointent du doigt et m’accusent d’être un monstre. Ont-ils seulement conscience de la complexité de la situation ? Cette fille décrit le poids du patriarcat et du sexisme ambiant qui l’a amenée à se comporter ainsi pour suivre ces schémas. Faire ce qu’au final la société patriarcale attendait d’elle. Est-ce que je dois endosser cette responsabilité ?
Si sur la première partie de la brochure, en tant que lecteur, je suis le témoin impuissant de la narration d’un trauma, rapidement le ton change. Il devient une charge contre la société et contre le sexisme dans les milieux militants. A partir de ce moment-là, on quitte le ressenti personnel pour verser dans la généralisation et la banalisation d’une accusation aussi grave que sans aucun fondement : « M. Le punk violeur »
Elle explique : « Je me rappelle très très vaguement d’une discussion, une fois. Une copine parle de M., le punk qui m’a violée quand j’avais 18 ans. Elle raconte qu’il a été limite avec sa copine, qu’il est pas clair avec les filles. Je crois qu’elle prononce le mot viol. Je ne me rappelle plus exactement ce qu’elle a dit. Ce que je me rappelle très précisément, c’est d’avoir pensé très fort « ce mec est un violeur, et il m’a violée moi aussi », et juste l’instant d’après « mais non enfin, tu tripe ». Et j’ai fini par lâcher, en me sentant totalement conne : « oh ça craint, t’es sûre que t’es un violeur… c’est le premier mec avec qui j’ai couché ». Point. »
Elle se rappelle très très vaguement une discussion où peut être le mot viol a été prononcé ? Ce que j’ai fait à elle, je l’aurai donc fait à d’autres ? Ce n’est plus « je me suis mise en danger » en couchant avec lui, c’est « je suis victime d’un agresseur, d’un prédateur sexuel qui passe de victime en victime ».
Mais sur quels fondements ? Aucun. Rien. Du vent. Il n’y a strictement rien du tout. Et sur ce rien, on construit une accusation : violeur en série. Le pire ? C’est que je serais, comme elle dit, très bien vu dans les milieux squats et punks… Pire que si j’avais été mal vu ? Non, bien sûr. Ce que ça veut dire c’est qu’une fois entendu le fait que je sois un violeur en série, l’accusation se projette sur la scène. Sur mes proches et mes amis. Ils soutiennent et protègent un violeur en série. Ils protègent l’infâme bras armé du patriarcat.
Depuis quelques années c’est ce que je subis. La plupart des gens que je connais ont lu la brochure et ont tiré leurs propres conclusions. Et ils sont restés mes amis.
Aujourd’hui j’entends des choses un peu partout : à Lyon on explique aux gens pour qui je viens de dessiner une affiche que j’ai violé des filles à Lille, en Rhône Alpes… Avant que la personne ne se rende compte que « oups », elle a confondu avec quelqu’un d’autre. Je me renseigne, je me rends compte que c’est pas la première fois que cette « méprise » arrive. Les gens confondraient les histoires. Je ne vais pas resortir de vieilles histoires, mais certainEs doivent se souvenir qu’à Lyon, il y a déjà eu des précédent à ce niveau là. Il semble qu’aucune leçon n’en ait été tiré.
Mais c’est pas grave, l’idée est là. Je suis un prédateur sexuel, comme si ça avait été démontré, sur des faits précis, clairs. Irréfutables. Bien qu’elle soit complètement infondée, cette assertion veut faire de moi une menace, une ordure finie. Le problème dépasse la soirée racontée au début de la brochure, il devient la préservation du milieu contre les agresseurs. Lorsqu’au CCL à Lille on m’a refusé l’entrée alors que j’étais le chauffeur de la Fraction qui devait jouer ce soir-là, c’est ce qu’une personne m’a dit. « Tu sais, il y a des filles au CCL, on ne peut pas te laisser entrer ».
Pour ceux ou celles qui seraient perdus, je vous invite à revenir au début de ce texte pour vous remettre en tête de quoi on parle et ce qu’on me reproche.
Lorsque cette brochure est sortie, j’avais écrit un texte, peut être maladroit, mais écrit sous le coup de la panique, ne sachant pas vraiment comment réagir devant la détresse et l’animosité de la personne qui m’accusait. Et puis je me suis dit que le mieux c’était peut-être de rester discret. La brochure, finalement, exprimait son ressenti. Même si j’étais outré par certaines conclusions issues d’un cheminement intellectuel que je trouvais plus que discutable, c’était sa parole. Lorsque des gens me demandaient des explications à ce sujet, je les renvoyais donc vers cette brochure. Lis, tu te feras ta propre idée.
Puis j’ai commencé à deviner ici ou là une sorte de gêne. Prendre position contre ce texte, ou me soutenir, ou travailler avec moi, n’est-ce pas aller contre la voix des victimes ? Dans un cas comme un viol, la parole de la victime est sacrée. Elle doit être reconnue, protégée. J’ai eu des amies très proches qui ont subis des violences sexuelles, j’ai vu ce que le déni, l’absence de formulation, la pression familiale ou autres pouvaient provoquer. J’en ai été témoin. Mais là, en l’occurrence, en temps qu’accusé « agresseur », je n’arrive pas à me reconnaître comme un agresseur. Et ce n’est pas ma parole contre la sienne. Car ma parole, dans la description de l’acte, rejoint la sienne.
Depuis que cette brochure a commencé à circuler, je pense que tous les gens avec qui je bossais ou avec qui j’étais en contact en ont pris connaissance. Ils l’ont lu, et ils se sont fait un avis.
Lorsqu’on m’a contacté pour réaliser une affiche pour un festoche antifa à Lyon, j’ai expliqué directement la situation, en renvoyant les organisateurs vers la brochure. C’était trois mois avant le festival, le premier Septembre, contrairement à ce que dit leur texte« d’excuse » publié suite aux pressions qu’ils ont reçus. Les lyonnais se sont concertés, ont contacté des gens ici et là et ont à l’unanimité décidé de garder l’affiche. En pleine connaissance des faits. Aujourd’hui, suite aux pressions qu’ils ont reçues, ils ont dû abandonner le visuel, contraints d’avouer dans un texte qu’ils avaient fait « une erreur politique ». Une fois de plus, je ne peux constater l’hypocrisie d’une partie de la scène qui en privé m’assure de son soutien et de son amitié, mais qui n’ose affronter en public les invectives de certainEs, de peur de rejoindre le camp du bras armé du patriarcat. Je n’ai pas besoin d’expliquer pourquoi ce double discours est gênant pour tout le monde.
« Une erreur politique »… Depuis 2008 j’ai dessiné pour les derniers numéros de Barricata, j’ai fait des affiches pour les antifas rennais (Skuds), brestois (pour qui j’ai réalisé l’affiche d’un festival, une pochette de disque), marseillais (O’bundies), pour General Strike, pour l’orga anarchiste La Digne Rage ou pour des assos normandes comme Punk Shadow. Je m’occupe du site internet de La Fraction, Tapage m’a dessiné dans une BD de Peutit Keupon pour illustrer le journal militant A bloc ! J’ai été invité à faire une fresque aux Tanneries pour Maloka, sans compter les gens que j’ai reçu chez moi ou les groupes pour lesquels j’ai dessiné ou travaillé d’une manière ou d’une autre (Heyoka, Pizzza…)
Tous ces gens, je leur demande sincèrement, vous aussi vous avez fait des erreurs politiques ? Comment vous situez vous lorsqu’on parle de vous dans ces termes : « Laisser un agresseur libre de s’exprimer, dans un contexte patriarcal, équivaut à une caution morale que nous condamnons. Dans les faits, cette liberté d’expression n’encourage pas les agresseurs à se remettre en question et dissuade les victimes de parler. Ce schéma, que nous combattons, reproduit parfaitement celui véhiculé par le système patriarcal actuel et par les projets de société prônés par les fascismes. » Comme des « féministes atterrées » l’ont diffusé récemment sur indymédia ? Vous êtes le bras armé du patriarcat, et défendez-vous, vous aussi, un projet de société prôné par tous les fascismes ?
Si je gueule et nie les accusations, c’est la parole de l’agresseur qui tente d’étouffer celle de la victime. C’est forcément odieux. Si je dis rien et que je laisse couler, j’ai vu que je devenais le bouc émissaire d’une lutte qui visiblement cherche des cibles. Lorsqu’on me raconte que des anarchistes lyonnais expliquent que dans cette situation, coupable ou pas, je dois me taire et disparaître parce que sinon ça reviendrait à mettre en cause la parole de la victime, et que c’est impossible dans une histoire de viol. Est-ce que les gens se rendent compte de ce que ça sous-entend ? Retournez au début de ce texte, relisez ce qu’on me reproche, et posez-vous la question.
De nombreuses personnes m’ont répété la même chose « On comprend, tu n’as pas violé cette fille, mais tu ne peux pas l’empêcher de le dire, il n’y a pas de solution ». Ou alors un jour quelqu’un me dit « on reste des amis, mais tu comprendras que je ne te salue pas en public »…
C’est ça que la scène à a proposer contre le système judiciaire bourgeois ? Après 20 ans à bosser dans la scène, à être ce que je suis, tout est balayé à cause de cette histoire.
Le texte d’indymedia explique que je suis forcément un sexiste, je l’ai été, je le suis, je le resterai à vie. Déterminé, condamné à ne vivre qu’avec cette étiquette… Une poignée de personnes décident ainsi qui est coupable, qui doit être banni. De mon point de vue, j’ai du mal à y voir autre chose qu’une idée étrange de la justice et des rapports entre les gens dans un milieu libertaire.
Lorsque je fréquente une fille, c’est pour un échange sincère, honnête. Alors si, il y a 14 ans, quelque chose à dérapé d’une manière ou d’une autre, si je n’ai pas été capable de comprendre la situation ou de voir ce qu’il se passait, et même si j’ai du mal à imaginer comment j’aurais pu le voir, le savoir ou le comprendre, j’en suis sincèrement désolé. Mais je ne peux me résoudre à la contrition que certainEs demandent. Pas lorsque cette histoire dans ses détails et ses doutes laisse place à la figure monstrueuse du violeur en série.
Les gens que je connais, à Paris, Lyon, Marseille, St Etienne, Dijon, Lille, Bayonne, Rennes… ne m’ont jamais regardé comme un violeur. J’ai eu de nombreuses discussions avec beaucoup de gens, filles ou garçons. Des discussions intéressantes, sur l’acte en lui-même, mais aussi et surtout sur cette brochure et sur ce que ça a provoqué. Ce que ça dit pour notre milieu… Est-ce qu’on n’y gagnerait pas tous à rester sur ce terrain, plutôt que de verser dans la menace, ou l’invective ?
L’année dernière, en allant à un concert au CICP, cette personne et trois amies à elle m’ont sauté dessus par derrière pour me chiper ma casquette en hurlant « A l’agression ! » C’est comme ça que ce genre de problèmes doit se régler ? Cette fille ne veut pas me croiser, fort bien, je comprends. Et j’ai pris mes dispositions. On ne se croise pas, plus… Mais je ne peux pas disparaître purement et simplement.
Lorsqu’est sortie cette brochure, je lui ai envoyé un mail pour lui proposer de se rencontrer [1], d’en discuter. C’était peut-être maladroit, mais j’ai cru que ça pourrait être possible… Je ne sais pas, peut-être par l’intermédiaire d’un ami commun.
J’ai peut-être sous-estimé la portée du traumatisme qu’une fille peut vivre lorsqu’elle s’impose elle même un rapport, alors qu’en fait elle n’en voulait tout simplement pas. Je n’ai jamais eu de réponse. Des gens qui parlent beaucoup, qui m’accusent, jamais personne n’a cherché à m’en parler directement, à me demander comment je voyais les choses, est ce que je reconnaissais les faits… Est-ce que je reconnaissais la douleur ? Est-ce que ça voulait dire quelque chose pour moi ? Les relations entre les gens devraient être basées sur des choses positives. Parfois, ça rate. Mais l’intention de nuire c’est autre chose. Sans intention de nuire, ai-je fait du mal à cette fille ? Si j’écoute ce qu’elle dit ça me semble évident. Pourtant il m’est impossible de repenser à cette histoire comme une agression. J’ai rencontré une fille, elle avait l’air sympathique, on a discuté. Puis on est allé plus loin, on s’est embrassé. Elle m’a ramené chez elle, on s’est déshabillé, elle m’a emmené dans son lit, caressé, embrassé. Lorsque le rapport a eu lieu, elle ne m’a pas dit qu’elle voulait qu’on s’arrête, relisez ce qu’elle dit, elle a eu mal et m’a demandé d’enlever la capote…
Comment dans ces conditions me situer vis-à-vis du traumatisme raconté dans cette brochure ? Comment comprendre mon attitude pour travailler dessus et tout faire pour que jamais ça ne se reproduise ? Comment faire ça lorsque des anonymes me traitent de violeur en série. Quand je suis réduit à être présenté comme un prédateur sexuel qui hante la scène à la recherche de proies et qui a forcément une vision du monde profondément sexiste.
Ces « féministes atterrées » qui ont harcelé les camarades antifas lyonnais expliquent que « On ne peut donc pas espérer de sa part une représentation non sexiste d’une femme ». Véritable monstre gluant du patriarcat le plus ignoble, j’ai osé représenter sur une affiche pour unfestival antifa une fille et un garçon côte à côte. Le type tient un fumi, la fille une batte. Scandale, « la fille porte une jupe, ses formes son mises en valeur grâce à un débardeur, elle a un casque et une batte participant au folklore antifasciste, alors que le mec est représenté sans aucun attribut viril notable ». Scandale, la fille a des seins… J’ai dessiné une fille en débardeur. Dans une posture sexy ou équivoque ? Non, j’ai simplement dessiné une fille, en débardeur, et en jupe ! De plus, j’ai fait l’erreur d’utiliser le folklore antifasciste (représentant deux personnages prêt à en découdre dans la rue) pour un festival… antifasciste. Bref, l’accusation que je dois assumer détermine à vie l’ordure que je dois rester. A vie. Elle conditionne simplement tout ce que je fais comme étant l’expression d’un violeur, d’un sexiste, du patriarcat.
Alors puisque vous avez pris du temps à lire ce texte, posez-vous quelques questions… Quel sens prennent les accusations qui fleurissent un peu partout, depuis des années. Pourquoi, et sur quoi elles reposent… Repensez à ce que cette brochure décrit et repensez à vos vies…
Il y a de nombreuses choses à dire et à penser sur le consentement. Sur ce qu’on s’impose, sur le fait de se mettre en danger pour répondre à ce que la société attend de nous. Ou de ce qu’on imagine devoir faire pour être « à la hauteur », « reconnuE », « estiméE »…
14 ans après cette soirée, 5 ans après cette brochure, j’ai l’impression d’un vaste gâchis. L’incapacité de régler d’une manière ou d’une autre cette situation a tendance à déteindre partout. Elle oppose des gens les uns contre les autres, créé des problèmes où il ne devrait pas y en avoir. Est-ce que c’est ce qu’il faut pour réfléchir à la question du consentement, est ce que c’est ce qu’il faut pour que le milieu évolue positivement sur ces questions, est ce que c’est bien pour cette fille et est-ce que la situation lui apporte ce dont elle avait besoin pour se reconstruire de cette histoire vieille de prêt de 15 ans ? J’ai l’impression que le bilan est mitigé.
Et moi ? Qu’est-ce que je dois comprendre de tout ça. Des années après, je ne comprends toujours pas. Je ne comprends toujours pas, en lisant ses mots, ce que j’aurai pu faire d’autre. Comment refuser un rapport qu’on te demande alors que la personne, finalement, le demande pour de mauvaises raisons ?
Je n’ai jamais agressé personne, personne n’a à avoir peur de moi. Tous les gens qui me fréquentent un peu partout, depuis 20 ans le savent bien. Ces questions auraient dû être traitées par le dialogue… Mais aujourd’hui on en est loin, finalement la brochure a laissé place à autre chose. Je suis le symbole de l’agresseur du milieu, celui qui est protégé par ses amis, et au bout du compte, quoiqu’il se soit passé, ça n’a plus d’importance, plus je me débats plus je semble faire pour certains, malgré moi, la démonstration de la puissance sournoise du patriarcat.
Alors me voilà, avec un gout amer dans la bouche, observant horrifié la tournure des évènements pendant que les gens qui m’accusent sans savoir de quoi ils parlent n’auront, eux, jamais à se justifier.
Alors au-delà de cette histoire, je me pose de nombreuses questions sur ce que ça dit de notre scène, du militantisme et du travail qu’il reste à accomplir.
M.
[1] Ce mail, le voici :
Salut
Je viens de tomber sur ton texte, et, en cascade, sur le site infokiosk, ton blog, la brochure… Je sais pas comment te dire ça mais je suis stupéfait. Je me pose tellement de questions et beaucoup sont contradictoires.
Je n’ai pas le même souvenir que toi et je ne peux m’imaginer t’avoir violée ce soir là. Par contre, t’avoir vexée parce que je ne manifestais pas autant d’intérêt que toi dans notre relation, sûrement. Je me souviens également que tu t’étais arrangée avec Fany et Doudou pour venir passer du temps chez nous à Pau, sans m’en parler. Je me rappelle ta déception sur l’aboutissement de ces vacances. Est ce que ton ressenti aurait été différent si ces vacances s’étaient passées autrement ? Te sentais tu déjà aussi blessée que tu l’es aujourd’hui ?! Es tu si mal que plutôt que venir m’en parler à moi, directement ou par mail, tu préfères le dire à tout le monde ?! Il y a beaucoup de choses que je ne comprends pas, et je suis stupéfait de la situation dans laquelle tu es aujourd’hui… J’aimerai vraiment comprendre comment est ce que j’en suis arrivé à te faire aussi mal… Est ce que c’est possible qu’on en parle, par mail ou en vrai ?
PS, j’ai un problème avec ton texte, tu écris « Peut être que si il s’était pas juste vidé les couilles et parti, j’aurais pas relevé »… à quelques lignes de ça tu parles de moi comme M. le « punk violeur », c’est une accusation grave, cette accusation tient juste au fait que je me sois cassé le matin ? J’aimerai comprendre.
(décembre 2008)
Comment informer cette femme sur qui Tomjo fait circuler sur Internet des insultes, rumeurs et calomnies? Est-il prêt à lui dire en face que c’est une menteuse, qu’elle n’a jamais été violée mais qu’elle a juste voulu se rendre intéressante?
Salut.
Je participe jamais ici, ou en tous cas ça fait des années que je ne suis pas venue, et je ne pensais pas au début me mêler de cette affaire, mais il faut bien reconnaître que ça prend des proportions extravagantes.
Je précise tout de suite que M n’est pas mon meilleur pote, et que je ne connais que très peu S.
J’ai lu « Combien de fois 4ans » il y a déjà pas mal d’années, je ne connaissais ni l’un ni l’autre, et mon sentiment a toujours été le même, alors aujourd’hui, je le dis publiquement, quitte a perdre des potes ou a passer pour l’amie du violeur, tant pis.
Je ne comprend pas pourquoi on écoute une version et pas l’autre (sensiblement les mêmes d’ailleurs), c’est bien facile de dire « tu te met du coté du bourreau, la parole des violeurs ne doit pas être décomplexée et blablabla » et de signer « des féministes en colère ».
Je suis féministe aussi, très féministe, c’est même un de mes sujets phare, et pourtant je ne suis pas d’accord.
Si on va par là, si demain je me pointe a une réunion antifa et féministe et que je dis « machin m’a violée!! » sans aucune preuve ni rien, et qu’il se défend, on va le jeter dehors et le voir comme un violeur jusqu’à’ la fin de sa vie?? C’est ça être libertaire? Bah mon cochon…
Je pensais qu’il fallait réfléchir pour ça.
Et si demain un mec est accusé de racisme par quelqu’un qui veut se venger de lui, on le vire sans écouter une seconde sa version aussi? Bah il faudrait pas se mettre du coté de l’oppresseur, tant pis si pour ça, on doit arrêter de réfléchir.
Dans le premier texte, S dit qu’elle a dit « non » pas très fort, dans le deuxième elle dit qu’elle ne sait même plus si elle l’a dit.
C’est assez dingue, ça n’interpelle personne?
Sans parler de phrases genre « s’il ne s’était pas juste vidé les couilles je n’aurai même pas relevé »
Ah bon, donc en fait, s’il était resté et qu’une belle histoire d’amour avait débuté, elle ne se serait pas sentie violée.
Donc on parle bien de ressenti là.
Si je ramène un mec chez moi et qu’il ne veut plus, mais ne me le fait pas savoir, comment je sais? Je suis censée lire dans ses pensées?
Je suis d’accord que M n’a pas été très finaud ce soir là, et que comme première fois c’est vraiment glauque.
Je comprend qu’il y a vraisemblablement eu incompréhension.
Je comprend que l’une voulait une vraie histoire et l’autre juste un plan vite fait.
Je comprend que S se soit sentie violée, mais là on parle de ressenti.
Je comprend qu’elle lui en ait voulu.
Mais sincèrement mettre le mot « viol » sur ça, pour moi c’est une erreur.
Traiter quelqu’un de violeur c’est juste le tuer socialement parlant.
Sur la base de quoi…?
Alors que ça soit clair, S je ne renie pas DU TOUT ton ressenti.
Parfois les gens nous font du mal sans le vouloir, sans s’en rendre compte, c’est connu.
Si on ne leur fait pas sentir clairement, ça peut arriver que l’autre ne s’en rende pas compte, surtout dans une telle situation.
Je n’excuse en aucun cas un violeur là, je dis qu’il y a incompréhension, et pas viol.
Je crois aussi que c’est arrivé a tout le monde des plans glauques, mais qu’il ne faut pas coller ce mot a la légère.
Pour ce qui est de l’affiche et toujours en tant que féministe (en colère?)…
Je ne vois pas du tout ce qu’elle a de sexiste.
Alors quoi, dessiner une fille en jupe c’est sexiste? Donc on ne dessine plus que des nanas en pantalons?
C’est quoi cette manière de voir les choses?
Ce n’est pas mieux que de dire qu’on ne peut pas être féministe et porter un foulard.
Pour moi n’importe quelle femme a le droit de porter ce qu’elle veut, si elle se sent bien comme ça, c’est ça le féminisme, pas imposer ses choix aux autres femmes.
Sinon on appelle ça… Du paternalisme…
Je suis bien consciente que je risque de perdre des potes avec ce texte, tant pis, j’assume mon avis, mais j’espère quand même, qu’on va bien me comprendre et qu’il est bien tourné.
Je ne suis pas très douée a l’écrit, c’est pour ça que je ne participe plus aux forums et autres débats, car en général je me fais mal comprendre ou alors on change carrément le sens de ce que je veux dire.
Encore une fois tant pis.
Une féministe fatiguée.
« Finalement, il m’a pénétrée, sans la capote, alors que j’étais sous lui et que je lui disais « attend, attend, aïe, aïe ». Je ne sais plus si je lui ai dit non, mais j’étais assez paniquée, et ça m’a fait très mal quand il est entré. »
Pour info:
– Quand une fille n’a pas envie, c’est un viol.
– Même si le gars plaît à la fille, même si au départ elle était d’accord, si elle dit « attend, attend, aïe, aïe… » il ne faut pas continuer, ou bien… c’est un viol.
– Même si le mec était bourré au moment du viol, c’est quand même un viol.
Si une femme dit qu’elle a été forcée, violée, si elle témoigne que sa première expérience, car cette fille avait bien prévenu qu’elle était vierge, on s’interroge sur sa propre attitude, on ne se cherche pas d’excuse hypocrite, genre: « peut-être c’est parce que tu as été vexée que tes sentiments n’étaient pas partagés que tu m’as injustement calomnié »?
Si on a une chance que le viol disparaisse des milieux militants c’est en encourageant les mecs qui se comportent comme des salauds, en interrogeant la notion de viol (c’est quand la fille n’a pas envie!), en interrogeant toute une vision de ce que doivent être les rapports sexuels: se vider les couilles dans une fille vierge en train de souffrir et paniquer!
Et quand une fille témoigne de son viol, on l’écoute avec bienveillance, on ne l’accuse pas sur Internet d’être une menteuse qui a voulu se rendre intéressante.
Ce qui me pertube dans la réaction de Tomjo, dans les réactions de ceux qui accusent cette femme de mensonge, c’est surtout ce qu’ils ne disent pas. Rien au sujet des femmes violées, des agressions sexuelles par des militants, qui ne peuvent pas toutes être des mensonges de femmes vexées, quand même?
A « féministe fatiguée »: tu prends des risques très limités de perdre des copains en disant que cette femme qui disait « Attends, attends, aïe, aïe » n’a pas vraiment été violée, vu que ton intervention est anonyme.
A propos de « l’incompréhension »: un mec qui se préoccupe un tant soit peu de la personne avec qui il fait l’amour ne se préoccupe pas que de son propre désir. Il la regarde et il l’entend: « Attends, attends, aïe, aïe » c’est quand même assez clair. Surtout quand on est prévenu que la fille est vierge. Dans ce cas si on entend rien c’est qu’on a rien voulu entendre. même bourré? Même bourré. Même bourré, on ne tabasserait pas un noir si on n’est pas raciste, n’est-ce pas? Eh bien même bourré un mec qui respecte un tant soit peu les femmes tient compte de ses réactions de peur et de douleur. Et il ne s’en tire pas ensuite en suggérant que la fille a juste été humiliée d’avoir été larguée sitôt ses couilles vidées, il se pose des questions sur son comportement.
Quant à la « mort sociale », eh bien… on dirait qu’il a encore pas mal d’amis et de soutiens inconditionnels, non?
Moi, ce que je ne parviens ps à comprendre, c’est ce que ça apporte, cette manière ultra judiciarisée de « régler » (ou plutôt de faire perdurer telle quelle, à vif) une histoire comme ça. Et surtout sérieusement, qu’est-ce que ça apporte à la personne qui en a souffert au départ? Quand on accuse on souffre moins ? Il faut faire durer ce moment-là éternellement ? Ce n’est pas plutôt la parole, l’élaboration avec la personne en cause si c’est possible et/ou d’autres personnes qui peut faire avancer tout le monde ? Cette élaboration n’est souvent pas possible, en particulier quand les gens sont effectivement « des violeurs » (et ça existe). Mais là, la personne mise en cause est (ou était du moins) volontaire pour comprendre, parler, s’excuser même d’après ses différents textes. Pourquoi refuser ce chemin-là, même l’empêcher alors qu’il est possible ? Pourquoi personne ne prend soin de personne dans une histoire comme ça, et pourquoi ce que font les amies de la fille à la place, c’est encourager l’accusation et la vengeance, comme si c’était soignant ? C’est globalement maltraitant, et pour tout le monde. Pire que la justice qui s’appuie sur les mêmes principe (trouver un coupable et le punir résoud tout vos problèmes…).
Pour avoir été moi même victime de violences sexuelles, quoique pas par un militant, je comprends quel intérêt il y a à sortir du silence.
Quant à échanger avec un violeur? Le mec dont parle « Combien de fois quatre ans » n’est absolument pas dans le désir de comprendre ce qu’il a fait, tout ce qu’il dit c’est qu’il ne « comprend pas », il ne l’a pas du tout violée, « est-ce que c’est parce que je t’ai larguée que tu m’accuses injustement? »
S’il ne comprend pas tout seul, si ses soutiens ne comprennent pas tout seuls pourquoi continuer à baiser une fille, même si elle n’est pas vierge, alors qu’elle dit: « Attends, attends, aïe, aïe »… On n’est pas près de sortir de la merde.
Mes soeurs, mes frères, oui il y a aussi des hommes qui sont violés, sauf exceptions par d’autres hommes, n’ayez pas peur de parler, ne restez pas à souffrir en silence.
J’ai lu ça dans le long article de Tomjo au milieu d’une litanie d’insultes « Le CCL abrite depuis 1987 une bibliothèque, une salle de concerts, et une salle deréunion pour les associations. Des punks, des anars, des végans, des féministes… J’y suis donc passésouvent, mais j’en avais ras la capuche de leurs airs constipés, peine-à-jouir et flagellant, de leur liste de comportements et de mots interdits longue comme le bras(sexistes, racistes, homophobes,validistes, transphobes, spécistes, etc); bref: comme disent les pompeux, de leur orthopraxie decurés. »
Je suis un punk anar à l’air constipé et peine à jouir. Je lutte contre le sexisme, le racisme, l’homophobie, le validisme, la transphobie. Pas vegan enfin pas encore vegan même si je crois qu’ils ont raison de lutter contre la souffrance animale. Et je ne vois pas en quoi ça mérite des insultes.
Ce texte a trop trainé. Il y a assez d’éléments dans les commentaires pour comprendre pourquoi la position de l’auteur est suffisament pourrie pour qu’on le refuse. Et qu’il est bien mal placé pour venir se positionner en victime lui même. Il aura qu’à le faire publier ses potes trans/homo/phobes de PMO.