Voici la retranscription du premier sujet du journal de France Inter ce 12/01/05 à 8h, pour ceux qui l’auraient loupé. Sans commentaire :

Ouverture du journal de 8 heures, France inter, le 12 janvier 2005.

Présentateur : après le déchaînement de la nature, c’est la nature humaine qui reprend le dessus, deux semaines et demie après les tsunamis en Asie, on répare, on reconstruit, et en Thaïlande, on relance le commerce. Commerce bien particulier, celui de la prostitution. Vous allez l’entendre, ça peut en choquer certains, mais sur l’artère principale de Patong, sur l’île de Phuket, les bars ont rouvert, Véronique Robeirote, et les premiers touristes occidentaux reviennent, même s’ils sont encore peu nombreux.

Envoyée spéciale : derrière le front de mer, la rue principale de Patong a été épargnée par la vague. De part et d’autre, des bars, des restaurants, des hôtels, habituellement pleins à craquer. Les néons multicolores et les baffles surpuissants donnent encore une impression d’effervescence, mais à l’Angel Bar, Georges, un Belge de 57 ans, cheveux blancs, gominés en arrière, se lamente comme tout le monde, la saison est bel et bien foutue : « pour le commerce, déjà, on a perdu je dirais facilement 70% des clients, en général, heu, je parle en général, par bar, il faut compter entre 10 et 15 filles par bar. Moi, j’ai un, une baisse de filles, je dirais, j’en avais 15, j’en ai plus que 4 ». Certaines sont allées chercher momentanément le réconfort ailleurs. Mais impossible pour Line, un travesti, de lâcher son gagne pain. Pas question non plus de s’appesantir sur ce qui s’est passé, alors le client : « je ne crois pas qu’ils aient de la compassion pour nous, en fait, les clients comme nous on fait tout pour retrouver l’ambiance d’avant ».

Christian, un suisse tout en muscles amateur de jeunes filles, est arrivé le 31 décembre à Patong, non sans avoir hésité à venir. Mais il ne regrette pas son voyage, il n’attend même qu’une seule chose, pouvoir revenir le plus rapidement possible en toute bonne conscience : « y’a une école qui a été rasée, et ils sont en train justement de faire une collecte en Suisse pour pouvoir reconstruire c’t’école ».
Envoyée spéciale : vous pouvez à la fois aider et participer ici à l’économie locale, ça ouais ? « si on fait vivre les bars, on fait vivre aussi toutes les familles, faut pas oublier »

Envoyée spéciale : les 20000 prostitués, homme et femmes, de Patong, gagnent entre 200 et 1000 euros par mois, ce qui leur permet de faire vivre des familles entières, mieux que n’importe quel don, ont fait remarquer les habitués des lieux.

A Phuket, Véronique Robeirote, Laurent Lucas, France Inter.

Présentateur : oui et ces dons, qui sont quand même globalement indispensables pour aider l’océan Indien à renaître…

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