« Wesh Professeur ! »

Volée de crachats à la face des hypocrites contremaîtres de l’ordre établi

« Wesh Professeur », faut qu’on te parle, on a passé nos vies à écouter tes conneries et à t’obéir en fermant nos gueules, tu vas bien nous écouter cinq minutes à ton tour.

A l’heure où s’annonce un énième « mouvement de l’éducation », cette mascarade qui voudrait faire de toi le héros martyr de la pure et innocente « République- des- droits- de- l’homme- et- des- lumières » menacée par le vilain Capital, il nous a semblé nécessaire de faire entendre un son discordant au sein du chorus tonitruant des clochers syndicaux appelant les fidèles à cette messe traditionnelle.

Parce que les manif’ à la con on y croit pas plus que cette connerie de bulletin de vote, parce qu’à la réalité le « travail » auquel on nous astreint, de l’école à la retraite, sert à nous déposséder du libre emploi de notre vie quotidienne, sur laquelle on délègue le pouvoir tous les cinq ans après l’habituelle brève comédie électorale.
Parce que, à l’heure où la politique n’est plus que de la « gestion », que le « gouvernement des hommes » a abdiqué à l’ « administration des choses », que l’Etat n’est plus que le valet décentralisé du Capital, la seule vérité est qu’il n’est ni utile de manifester pour aménager le travail (dont ton « école » fait partie »), ni de voter pour se choisir de « meilleurs » représentants politique : il est urgent de détruire le Travail et de se réapproprier la Politique.

Parce que ta « république » n’a jamais eu d’autre fonction que de nous confisquer la politique en nous imposant le travail, parce qu’elle n’a jamais eu d’autre vocation que d’être la pute du Capital, le catéchisme citoyenniste avec lequel tu endors tes ouailles n’est qu’une fumée d’encensoir vous faisant oublier la triste réalité que voici : les « enfants de la république » sont tous des enfants de putain, et toi, professeur, son fayot le plus zélée, son rejeton le plus lèche- cul et le plus moralisateur.
Parce qu’on t’emmerde toujours, sale flic de prof, et qu’on ne se mobilisera pas pour sauver ton petit cul et ton sale boulot, mais pour détruire ce monde qui te produit.
Parce qu’on ne s’illusionne plus des artifices de la « contestation- spectacle » menée par ta clique de gauchistes, ni sur sa volonté de renverser réellement cette société dont cette « extrême- gauche » hypocrite est, finalement, le rempart le plus sournois.
Parce que votre discours œcuméniste d’union de la « Gauche » ou de l’ « Extrême- gauche » nous passe largement au dessus de la tête, ou en dessous de la ceinture, à nous qui voulons détruire la Gauche comme la Droite, la Gauche autant que la Droite, nous qui voulons combattre le système sur le terrain de son imaginaire et de sa fausse bonne conscience militante tout autant que sur le terrain de ses offensives concrètes.
Parce que ce Monde, c’est sa Police, c’est à dire autrement, ses dispositifs, ceux qui assurent, en tous temps, en tous lieux, l’ininterruption du règne de la « situation normale, celle où la Marchandise est produite, consommée et où règne son statut, que ce soit sur les objets comme sur les formes- de- vie et leur rapport entre elles et au monde qu’elle façonne.
Et parce que ce monde est sa propre Police, dans ton petit cortège « pacifiques » toi et tes amis manifestants qui vous faites une fierté de n’avoir « rien à vous reprocher » à l’égard du Pouvoir, imbéciles heureux qui confondez être « pacifistes » avec être « inoffensifs » et « collaborer », attendez vous toujours à être la cible de ceux qui ont tout à reprocher à cette société et ne s’illusionnent pas lâchement sur l’impossibilité d’éluder l’affrontement direct.
Craignez d’être la cibles des « casseurs », car, au même titre qu’un cordon de flic, une vitrine d’agence bancaire, un mobilier urbain, un panneau publicitaire, une caméra de surveillance, une école, un ministère, une prison, le « calme Républicain » auquel vous appelez et auquel vous voulez collaborer est la « situation normale » que nous voulons perturber et détruire par la grève véritable, générale et insurrectionnelle.
Parce que, professeur, le « savoir », que les laquais du Vieux Monde de ton espèce, se flattent de « transmettre » ne pourra jamais être réduit à l’«éducation », qui n’est que le dressage aux fins de la reproduction d’un système pourri qui n’est pas réformable … ni par sa droite ni par sa gauche.
Parce que, au-delà du débauchage, sans cesse plus ouvert et putassier, de ce prétendu « savoir » par le Capital, l’éducation républicaine est, comme son nom l’indique, l’école de cette société à détruire ; à ce titre elle existe pour nous apprendre à accepter passivement, comme « allant de soi » tout ce que nous devrions rejeter.
Elle existe pour nous apprendre l’acceptation de l’enfermement et du temps volé dans les salles de cours pour répondre au sacro- saint impératifs d’être « dynamique, participatif et productif », cette productivité étant « sanctionnée » par le « bulletin » de note et ses « appréciations » (du « satisfaisant » au « très insuffisant »), qui préparent à la future « fiche de paie » et aux lettres de licenciement comme aux avis d’expulsions de logements, aux Ordonnance de Quitter le Territoire, aux Condamnations Judiciaires, et à tous les autres « avis de décès » que la Marchandise réserve à ce qui n’est pas ELLE.

Elle nous conditionne à accepter la soumission inconditionnelle à ton autorité, et à l’autorité en général, comme à l’acceptation et au respect de toutes les hiérarchies, dont les échelons se gravissent au rythme d’une compétition perpétuelle, qu’on nous fait accepter sous la condition dérisoire d’une fumeuse « égalité des chances » (comprenez « égalités des chances de départ) qui n’est, de toute façon, pas le dernier des mensonges d’un système corrompu à tous ses étages.
L’arsenal punitif de l’ « éducation républicaine » n’est qu’une des facettes de ce laboratoire d’expérimentation des formes- de- vie futures, fonctionnant par un minutieux travail de préparation basé sur la sélection la criminalisation et l’exclusion des vie non-conformes à l’ordre régnants : malheur aux « déviants » et aux « élèves à problème » refusant le travail, la compétition, la sanction, refusant d’accepter de se considérer à travers des notes et des appréciations, malheur à toute vie qui déborde du cadre autorisé par l’institution : toi et tes connards de collègues, dont c’est le rôle foncier, tout comme les conseillères d’orientation ou d’éducation, assistante sociales psychologues scolaires, êtes là pour faire rentrer dans le droit chemin ceux qui s’en écarteraient, par la prévention psycho- sociale ou la répression judiciairo- économique ; tout comme les « chercheurs » et autres troufions d’intellectuels universitaires au service de ce système ne sont pas les derniers, ni les moins dangereux, de ses flics.

Parce qu’elle est un des premiers, et des plus important, dispositif de conditionnement de notre rapport aux autres et au monde selon la logique de l’autorité, l’éducation scolaire est toujours dégueulassement politique, elle n’est pas ce que tu veut nous faire croire avec ta fiction mièvre d’un apprentissage « neutre » et d’une préparation globale à « la vie en société » ; elle est un dispositif policier préventif, un outils de pacification sociale visant à l’intégration, consentie ou forcée, à ce monde, et à l’organisation de la non- vie dans cette société ci.
Ton « éducation », « Professeur », comme ta République, on lui chie dessus, on la sabote et on veut l’éliminer à tout jamais, comme on veut éliminer l’autorité de nos vies !

On veut libérer le savoir et l’apprentissage individuel, qui ne se confondent pas avec le gavage surgelé qu’on fait ingurgiter aux pigeons du dressage de masse dont tu es le petit contremaître.
Nous sommes du coté des cancres, des branleurs, des rêveurs du fond de classe, de ceux qui regardent par la fenêtre et n’écoutent pas, du coté des perturbateurs, du coté de ceux qui rient trop fort, courent dans les couloirs, foutent des boules puantes, de ceux qui sèchent les cours, du coté de ceux qui te répondent, te crachent dessus, emmerdent ton autorité, du coté des collés, des virés et jusqu’aux émeutiers qui crament les écoles publiques.

Du côté de ceux qui piquent les ordinateurs ou qui les cassent gratuitement, comme les distributeurs Selecta, du côté de ceux qui allument l’alerte incendie, tagguent les amphi, défoncent les portes, pètent les serrures, les murs et les barreaux des fenêtres, du coté de ceux qui arrivent en retard ou jamais et baisent dans les salles de cours.
Du coté de tous ceux qui « te niquent », sale prof, qui niquent ton école et ton université de merde, du coté de ceux qui ne veulent pas la sauver mais la détruire, du coté de ceux qui sifflent la marseillaise et qui « niquent la république ».

Nous sommes du coté de ceux qui ne seront jamais ni des élèves, ni des étudiants, ni des travailleurs ni des citoyens. »

http://mafia12.fr.gd/Du-r%F4le-du-professeur.htm