Ensemble et pas sans rien !

 » Les richesses qui nous amollissent embelliront la vie lorsqu’elles
seront des biens communs ; les privilèges qui gâtent leurs détenteurs
les ennoblirons lorsque ce seront des droits. Lorsque la rareté cessera
de conférer une valeur supérieure aux choses de peu d’importance, notre
espèce cessera-t-elle aussi de les confondre avec d’autres, dont la
valeur ne tient pas au hasard, et la formule d’Horace : VIRTUS POST
NUMMOS !* »
Carl Gustav Jochmann.
*  » les sous d’abord, la vertu ensuite ! »

Le 4 décembre dernier, comme des milliers de chômeurs, précaires et
d’autres salariés nous avons manifesté contre la précarisation de nos
vies à l’appel de différentes associations, coordinations et syndicats.
Cette manifestation pour un autre partage des richesses indiquait la
convergence en cours des luttes des premiers concernés.

On a la dalle : Justice sociale !

Alors que tous les indicateurs de pauvreté explosent – on en créerait
même un nouveau -, l’Etat continue de généraliser et gérer la pauvreté
au lieu de la combattre. Le programme du gouvernement et du MEDEF est
clair : précarisation des droits du plus grand nombre ; baisse des
revenus des salariés : salaires, pension de retraites, disparition
programmée de l’ASS, allocations chômage et minima sociaux toujours plus
soumis au risque de suspension, intermittents pourvus d’allocations
dérisoires ou éjectés du régime d’assurance chômage ; développement de
l’emploi obligatoire payé un demi-SMIC mensuel (Loi Borloo) au nom de
l’insertion, 1,5 % seulement de revalorisation des misérables minima
sociaux, développement du contrôle des chômeurs, de l’emploi précaire,
remise en cause du Code du travail, la litanie des mesures de pure
violence sociale organisée contre nous est décidément bien longue.
Soyons clairs : nous ne laisserons pas faire !

Pour 2005 : nous connaissons déjà une partie de leurs projets :
« réforme » de la Sécu, allongement de la durée du travail. D’autres
attaques risquent de survenir, en particulier à l’occasion de la
renégociation par les partenaires sociaux de la convention d’assurance
chômage qui régit l’Unedic.

Un autre partage des richesses produites par tous devient vital.
Les salariés de la grande distribution qui se voient imposés
l’annualisation d’un temps d’emploi flexibilisé, ceux de H&M en grève
expulsés par la police, ceux de Pizza-hut soumis à des conditions de
travail dangereuses, ceux des supermarchés, corvéables à merci parce
qu’ils doivent tout faire pour garder leur emploi et compléter un
salaire insuffisant par des heures supp, sont payés aux abords du SMIC
horaire par des entreprises ultra bénéficiaires. Ces entreprises
réalisent une bonne part de leur chiffre d’affaires à l’occasion de
fêtes de fin d’années auxquelles nombre d’entre nous ne participerons
que très chichement ou pas du tout.

Voilà pourquoi, prenant ensemble, solidaires, ce droit à la joie qui
nous est refusé, nous organiserons un réveillon de lutte et une
redistribution de biens avec des sans-papier-es en lutte.

Avec d’autres organisations de chômeurs de précaires, d’intermittents,
de salariés, nous donnons rendez vous à tous les concernés,

Mercredi 5 janvier à 14H à l’Unedic,
lors de son premier conseil d’administration en 2005
80, rue de Reuilly, 75012 Paris, M°Montgallet

pour exiger l’indemnisation de toutes les formes de chômage en vue de
laquelle nous revendiquons l’ouverture de réelles négociations avec
l’ensemble des concernés.

Assez de cette société d’inégalités et de misère !
Ce que nous défendons, nous le défendons pour toutes et tous

Collectif caddies libres du 30 décembre 2004

— AC! Ile de France