Résumé

Pouvez-vous définir ce que l’on entend par écriture inclusive ?

Maria Candea : Le terme peut avoir un sens très large et peut recouvrir une grande diversité de techniques, plus ou moins stabilisées, utilisées pour construire un langage non discriminant par rapport aux personnes de genre féminin ou plus largement, par rapport aux personnes non binaires. Dans ce sens large, le même ensemble de pratiques a aussi été appelé langage non discriminant, épicène, égalitaire, non sexiste, dégenré, français démasculinisé, ou même féminisation…

Julie Abbou : Cela peut recouvrir des emplois très différents, d’une tournure syntaxique impersonnelle (penser au lectorat, par exemple) à un choix lexical (droits humains au lieu de droits de l’Homme) en passant par des jeux de flexion (auteure, auteur) ou des dispositifs typographiques (certain·e).

MC : Lorsqu’on utilise le mot inclusif on fait allusion au fait que le masculin est censé avoir une valeur générique mais désigne, ou du moins va être perçu, dans de nombreux contextes, comme désignant des humains masculins ; on considère alors que le masculin exclut de sa référence les êtres humains de genre féminin, et qu’il est nécessaire de trouver une manière de les « inclure ». L’écriture inclusive s’oppose ainsi à l’écriture au masculin, l’écriture présentée par l’Académie française comme la bonne écriture, qui n’est pas assez inclusive. Mais le terme peut parfois prendre un sens très restreint, notamment dans des contextes polémiques : il désignera dans ce cas uniquement la technique qui consiste à abréger étudiant ou étudiante par une notation de type étudiant·e.

LIRE LA SUITE DE L’ENTRETIEN EN PDF