On était une quinzaine avenue de Lyon à avoir les yeux à moitié ouverts à 6h45, quand on est arrivé.es devant l’entrée de la base de vie du chantier TESO, Toulouse EuroSudOuest. Deux employés sont rapidement arrivés, comme chaque matin travaillé, pour ouvrir le portail et garer leurs voitures. On les a d’abord laissés rentrer, estimant que nous n’étions pas encore assez nombreux.ses. Puis, une fois qu’on était vingt, on est allé les voir, leur expliquant simplement que s’ils voulaient sortir, eux et/ou leurs véhicules, c’était maintenant ou dans longtemps. Ils étaient un peu étonnés, l’un d’eux un peu énervé, mais ils nous ont laissé faire.

Une voiture avec 3 bakeux, (une ford escort grise) est arrivée. Ils sont sortis de leur caisse, mis leur brassard police, puis nous ont demandé ce qu’on faisait là. On leur explique qu’on fait une action d’information et qu’on bloque le chantier, tout en essayant de retenir dans la gorge tout le mal et la haine qu’on ressent pour eux, l’idée étant de ne pas leur donner trop de prétexte pour nous embarquer. Ils nous demandent si on compte mettre le feu aux pneus… on échange deux trois regards, « nooooon, pas du tout ! ». Et ils s’en vont. On décidera de ne pas les enflammer, même si ça nous aurait fait kiffer de voir quelques flammes et cette grosse fumée noire qui les accompagne.

Pendant ce temps-là, les banderoles recouvrent les grilles de ce chantier et de celui de la démolition du 16 bis avenue de Lyon, entrepris par Avenir Déconstruction. Un « laisser pourrir pour mieux détruire », « vos projets gangrenent le quartier », « une démocratie en carton pour un quartier en béton », « métro boulot TESO », « prenons la ville bloquons la métropole, non au TESO », « on veut décider pas être consulté.es ». On installe une table avec des brochures, les thermos de café et de thé et les viennoiseries du ptit dej devant les grilles et les pneus. Des tracts sont distribués aux passant.es et habitant.es, et on constate que la majorité n’était pas au courant de l’existence de cette enquête publique et que beaucoup ne sont pas d’accord avec le projet TESO.

Le parking du dépose-minute pendant quelques 30 minutes à 1 heure, sera complètement gratuit.
Suite à une sorte de discussion/négociation avec la policière nationale qui a l’air d’être en charge du délire, on nous accorde jusqu’à 10h30.

A 10h30, on est fatigué.es. On pourrait tenir plus longtemps, les keufs ne sont pas encore sortis de leur camion, ils restent au chaud, on est encore une ptite vingtaine, mais on décide de partir à ce moment-là, en allant très doucement tout de même. On aurait été relayé.es, le blocage aurait pu tenir toute la journée. Reste à juger de l’utilité de bloquer physiquement toute la journée, quand on sait que, même si l’on a levé le camp en milieu de matinée, les ouvriers ne sont pas venus travailler de la journée (par contre on sait que cette journée leur a été payée).

On reviendra, un matin, des matins et des soirs, faire perdre 6000 euros à Toulouse Nécropole et enrayer son projet morbide !

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