ContraMadriz / jeudi 9 mai 2019

Nous n’avons pas oublié la réforme du travail, qui a normalisé et étendu la précarité la plus absolue pour la plupart d’entre nous, mais nous ne vous avons pas attaqués pour cela. Ni à cause de tout l’argent que vous volez aux gens pour financer votre parti et garder votre vie corrompue et luxueuse ; ce n’est pas pour cela que nous avons vandalisé votre siège. Nous savons que vous avez utilisé le discours à propos des squats pour votre propagande électorale, présentant une image manipulée de notre réalité – celle de tous les gens et collectifs qui occupent des immeubles – et menant une offensive sans précédent. Cependant, ce n’est pas pour cette raison que nous avons cassé vos fenêtres.

Nous vous attaquons avant tout à cause la campagne en cours, avec laquelle vous vous opposez entre vous afin d’exercer le pouvoir sur nous [le 28 avril 2019 ont eu lieu les élections législatives en Espagne; NdAtt.]. Nous méprisons vôtre parti, tout comme nous méprisons tout autre parti politique. Nous vous attaquons parce que cela est notre campagne électorale à nous et qu’elle est écrite avec des actions et non avec de fausses promesses.
Vous promettez de résoudre nos problèmes. Nous pensons que le problème c’est vous, et voilà notre façon de le résoudre. Et le vote que nous appelons est le vote de l’action.

Nous avons pris un marteau, cherché un siège politique et brisé les vitres pendant la nuit. C’est un acte simple à la portée de tous.Voilà ce qui signifie abstention active. Nous ne votons pas, mais pas par apathie, ni par inertie, ni par passivité. Nous ne votons pas parce que nous parions sur d’autres façons de régler les problèmes. Le sabotage des partis politiques n’est que l’un d’entre eux. Occuper une maison quand t’es sans abri en est une autre.

Pour l’action directe et pour l’anarchie – sabotage de la démocratie !

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Ils veulent le pouvoir, nous voulons le détruire ! Des locaux politiques vandalisés à Tetuán

ContraMadriz / jeudi 9 mai 2019

Dans la nuit du 24 avril, nous avons fait une promenade à travers Tetuán [un arrondissement de Madrid ; NdAtt.], chargés de boites et d’extincteurs pleins de peinture. Le siège d’Izquierda unida [Gauche Unie – comme le nom le dit, une belle cible ; NdAtt.] a été entièrement recouvert de peinture, couvrant ainsi leur propagande et dégradant façade et fenêtres ; le PSOE [le Parti socialiste espagnol, « gagnant » de ces élections,  ; NdAtt.] n’a pas échappé non plus à notre visite, qui a laissé sa façade de deux étages, avec ses bannières, fenêtres, portes, recouverte de haut en bas… Les deux façades portent respectivement le symbole anarchiste et les tags  » Choisir le moindre mal n’est pas la liberté  » et  » Démocratie = Mascarade « .
La démocratie nous offre le choix entre le mal et le pire de différentes possibilités, des possibilités basées sur le fait de donner aux autres le pouvoir de décider de notre vie. Toute option en dehors de celles-ci est invisible, marginalisée, éliminée de notre imaginaire. La démocratie utilise le tour de passe-passe de montrer et de cacher au même temps, en définissant comme seule possible une réalité adaptée à ses intérêts. La gauche du spectre électoral est sans doute composée de spécialistes dans l’utilisation de la récupération et de l’exclusion, qui mènent une répression qui peut se passer du visage le plus agressif du pouvoir, s’habillant de fausses libertés.
Les élections sont arrivées, où l’on nous offre quelques miettes de participation politique qui réduit toute notre capacité d’action à la simple délégation de nos volontés. S’ils nous refusent notre capacité d’action et de résolution, de gestion de nos vies, s’ils rendent invisible toute gestion possible de la vie en dehors de leur système, nous nous approprions de notre possibilité d’action sans intermédiaires et si une autre fois cela peut servir à satisfaire des besoins collectifs ou à affronter des conflits, aujourd’hui elle répond à leur farce des  » élections libres « . Nous choisissons de rejeter toutes les options que nous offre la démocratie et de le montrer par l’ attaque. Nous n’avons pas de bulletins de vote pour leurs urnes, seulement de la rage et le désir de répondre avec nos propres armes.

Mort à l’État et vive l’Anarchie