Le Collectif Ni guerres ni état de guerre organise le jeudi 11 avril une conférence-débat avec Mathias Delori.

Chercheur CNRS en sciences politiques, il travaille sur les représentations de l’ennemi dans les guerres occidentales modernes (post 11-Septembre). Sa recherche actuelle porte sur l’histoire des bombardements. Parmi ses projets figure aussi la constitution collective d’un Observatoire des violences guerrières.

« Combattants de la liberté », « dommages collatéraux », « bouclier humain »… : les guerres occidentales sont en général et par ce type de vocabulaire naturalisées et leur violence, euphémisée. 
Mais le nombre de morts innocentes causées par les bombes occidentales déjoue de manière implacable le mythe de la guerre « propre ». Dès lors, ces pratiques ne peuvent que renforcer le récit de Daech, selon lequel les attentats seraient une contre-violence aux bombardements. Bombardements et attentats sont les deux faces d’une même médaille.

Il importe de dire les choses clairement : les bombardements ne sont pas une réponse stratégique au « terrorisme ». Au contraire, si l’objectif est de prévenir des attentats sur le sol occidental, il faut arrêter immédiatement les bombardements et suivre la voie empruntée par l’Espagne en 2004.

Ce débat commence à avoir lieu dans différents pays, notamment au Royaume-Uni. À l’inverse, le silence de la classe politique française est assourdissant. 
Il existe aussi un problème structurel dans la présentation des guerres occidentales contemporaines par les médias dominants. 
Que nous disent les imbrications croissantes des champs journalistique et militaire ? 
Quelles sont les sources d’informations alternatives ?

La violence guerrière occidentale joue un rôle central dans la fabrique du « terrorisme ». Documenter le phénomène est déjà une manière de s’y opposer.

https://paris-luttes.info/les-guerres-occidentales-solution-11866