Comme le mieux est l’ennemi du bien, ces excès risqueraient de se retourner contre leurs auteurs en poussant des lecteurs critiques à se renseigner et à essayer de comprendre les causes d’une telle haine. Mais une autre particularité des Houriaphobes est la prétention de détenir la Vérité et de ne pas supporter la critique ni les droits de réponse à partir du moment où ils ont décrété que leurs ennemis sont indéfendables et méritent les anathèmes dont ils les affublent. Et quels anathèmes, excusez du peu : sexisme, antisémitisme, « racialisme », communautarisme, homophobie, rouge-brunisme, soralisme… Quiconque ne serait pas d’accord avec ces nouveaux ayatollahs de l’orthodoxie étant automatiquement classé dans les mêmes catégories…

Une autre particularité des ayatollahs est de ne tenir aucun compte et même d’essayer de cacher par tous les moyens les réponses et les analyses contradictoires qui ont été faites à leurs délires, en répétant les mêmes accusations d’une manière pavlovienne.

Ce qu’ils cherchent à occulter derrière les calomnies et les insultes, c’est tout simplement une pensée différente, qui trouve plus difficilement le moyen de s’exprimer car ayant contre elle, en plus, tous les médias du pouvoir, la classe politique unanime et la majorité silencieuse. On peut la voir résumée ici par Eric Hazan :

« Dans Ce soir ou jamais, le 18 mars dernier, un certain Thomas Guénolé s’est livré à une attaque d’une rare violence contre Houria Bouteldja à propos de son livre, Les Blancs, les Juifs et nous. Il lisait ses notes, il avait bien répété. Houria était antisémite au point de vouloir envoyer les Juifs en camps de concentration, elle était misogyne et homophobe, communautaire et raciste, elle délivrait à qui voulait le permis de violer.

On dira que peu importent ces élucubrations d’un folliculaire obscur – mais on aura tort : ces propos ont été repris de façon venimeuse par Marianne et par l’Express, et des extraits de l’émission circulent aujourd’hui sur quantité de sites qui, eux, sont vraiment racistes. Du coup, Houria, qui est depuis longtemps attaquée en paroles et en actes, si elle reçoit de toutes parts des encouragements d’antiracistes, écope aussi d’une foule de messages insultants et menaçants.

Pourquoi Houria, qui n’est pas la seule à dénoncer le racisme « décomplexé » qui sévit actuellement en France, est-elle une cible privilégiée ? La réponse me semble claire : c’est une femme, elle a un maintien noble et fier, elle s’exprime avec tranchant, et en plus elle est arabe. C’est trop. Elle ne se tient pas à la place qui lui revient, elle bouscule la hiérarchie des rapports sociaux, bref, elle exagère.
L’équipe de la Fabrique, qui a édité le livre d’Houria, la soutient et la défendra contre les attaques de ceux qui sont tout autant nos ennemis que les siens. La libre expression en France ? Comme disait Paul-Louis Courier en 1820 :

« Sauriez-vous un pays où il n’y eût ni gendarmes, ni rats de cave, ni maire, ni procureur du roi, ni zèle, ni généraux, ni commandants, ni nobles, ni vilains qui pensent noblement ? Si vous savez un tel pays sur la mappemonde, montrez-le moi, et me procurez un passeport. » »

En ce qui concerne les accusations de sexisme et d’homophobie, la réponse cinglante a été donnée dans Yagg Magazine, certainement mieux placés que les islamophobes pour en juger :

Thierry Schaffauser, militant politique, analyse, dans sa tribune, les accusations d’homophobie prononcées par le politologue Thomas Guénolé à l’encontre d’Houria Bouteldja, la porte parole du Parti des Indigènes de la République :
http://yagg.com/2016/03/21/les-indi

En écrivant cette tribune publiée dans Libération, Océanerosemarie le sait : prendre la défense d’Houria Bouteldja, militante antiraciste et porte-parole du Parti des Indigènes de la République (PIR), c’est prendre le risque de se mettre à dos pas mal de monde. Qu’à cela ne tienne, l’auteure et humoriste entend bien dire ce qu’elle pense, quitte à s’attirer les foudres (ce ne sera pas la première fois !) des « identitaires républicains en crise actuelle de psychose, obsédés par la soi-disant “islamisation de la France” » :
http://yagg.com/2016/06/02/qui-a-pe

Les accusations d’antisémitisme, pour leur part, c’est vraiment du niveau de la propagande officielle pour laquelle la moindre critique d’Israël ou du sionisme est une preuve d’antisémitisme. On était habituée à cette rengaine de la part du CRIF, de la LICRA et des plus hautes instances de l’Etat, voilà maintenant qu’elle nous revient par l’intermédiaire de la pensée « Charlie » retransmise par les Coleman-Guillon dont on se demande en quoi ils se distinguent des Zemmour ou Houellebecq dans ce domaine. Pas la peine de s’étendre là-dessus.

En ce qui concerne la proximité avec Soral et les rouges-bruns, il suffit de lire leurs textes pour démonter la calomnie :

http://indigenes-republique.fr/pour

http://indigenes-republique.fr/comp

Idem pour Dieudonné :

http://indigenes-republique.fr/hour

Quant au terme de « racialisme », on a bien compris que c’est une pirouette sémantique de l’ultragauche raciste pour dénoncer celles et ceux qui ont l’outrecuidance de se défendre par soi-même sans s’aligner sur la supériorité occidentale. C’est le vieux thème éculé du « racisme anti-blanc ».

http://lmsi.net/De-l-urgence-d-en-f

http://www.ujfp.org/spip.php?article2567

http://blog.mondediplo.net/2012-09-

Tout ça ne signifie pas qu’on doive s’abstenir de critiquer Houria Bouteldja, mais pas sur le mode de la phobie et de la haine. Beaucoup l’ont fait, comme cette tribune parue sur Libé :

« Avec les idées d’Houria Bouteldja, certains d’entre nous ont des divergences et de francs désaccords, d’autres non. Mais depuis la publication à la Fabrique de son livre, Les Blancs, les Juifs et nous, vers une politique de l’amour révolutionnaire, elle est traitée dans plusieurs médias d’antisémite, d’homophobe, de communautariste anti blancs, et même suspectée de trouver des circonstances atténuantes à Omar Mateen, le tueur d’Orlando. Comme tout texte, son livre appelle le débat, la critique robuste mais ne mérite aucunement cette campagne de lynchage. Ce qu’elle montre, c’est qu’en France aujourd’hui il n’est pas anodin d’être une militante politique autonome et arabo-musulmane de surcroît, qui exprime avec force des opinions qui ne vont pas dans le sens général de la marche. Surtout dans une maison d’édition dont les livres ne se coulent pas, eux non plus, dans le consensus ambiant. Dans un climat politique aussi délétère qu’inquiétant, le livre d’Houria Bouteldja est pourtant une invitation à penser la conjoncture. Il n’a rien à faire dans le camp de l’horreur.

Enfin, cette campagne diffamatoire ouvre aujourd’hui la voie à une offensive émanant des plus hautes sphères de l’État qui vise à interdire le Parti des Indigènes de la république, l’organisation dont Houria Bouteldja est membre fondatrice : l’autoritarisme étatique frappe à tout va, ne le laissons pas faire brèche. »

Rony Brauman, médecin, essayiste, Maxime Benatouil, animateur du réseau Transform, Sonia Dayan-Herzbrun, sociologue, Alain Gresh, journaliste, Didier Lestrade, fondateur d’Act-up et de Têtu, Michèle Sibony (bureau de l’UJFP – Union Juive Française pour la Paix), Maboula Soumahoro historienne, Isabelle Stengers, philosophe, Françoise Vergès, politologue.

Dans un souci de dédiabolisation, on peut aussi lire ceci :

https://lundi.am/Une-indigene-au-vi

https://blogs.mediapart.fr/gavroche

http://la-feuille-de-chou.fr/antira

Et se poser une question : pourquoi cette similitude dans les insultes avec tout ce que l’extrême droite peut vomir contre Houria Bouteldja et le PIR ?

https://grenoble.indymedia.org/articles-4/non-locaux/2016-10-20-Qui-a-peur-de-Houria-Bouteldja-et?q=%2F2016-10-20-Qui-a-peur-de-Houria-Bouteldja-et&lang=fr