Cette situation aurait dû pousser les deux gouvernements rivaux à faire taire leur rivalité détestable. Au contraire, ils persistent à utiliser toute leur énergie à défendre les intérêts égoïstes de leurs partis et à essayer d’écraser l’autre.
Le gouvernement de Ramallah, qui étouffe les libertés en Cisjordanie, a provoqué le chaos à Gaza en diminuant les salaires des fonctionnaires de façon drastique. Chaque fonctionnaire faisant vivre plusieurs personnes, cette décision a provoqué la faillite de nombreux commerçants, faute d’acheteurs et l’apparition de la mendicité.

Début mars, le gouvernement de Gaza a décidé de taxer le pain. Le 14 mars, des milliers de personnes ont manifesté à Gaza, répondant à l’appel spontané « nous voulons vivre ». Ces manifestations massives de la faim ont été très sévèrement réprimées.

Le rapport du PCHR (Centre Palestinien des Droits de l’Homme) de Gaza parle de centaines de manifestants arrêtés, sévèrement battus et torturés. Dans les jours qui ont suivi, tous les témoignages reçus parlent de policiers donnant l’assaut à des maisons, de brutalités physiques, d’arrestations de journalistes, de blessés graves arrivant dans les hôpitaux. La police a interdit au PCHR de visiter les personnes arrêtées.

Plusieurs témoignages montrent aussi que le gouvernement de Gaza s’attaque au tissu associatif qui permet à la population de survivre malgré le blocus et les attaques israéliennes. Des tentatives d’extorsion de fond ont eu lieu.

L’UJFP salue l’action du PCHR qui a toujours dénoncé les exactions contre le peuple palestinien d’où qu’elles viennent. De l’occupant bien sûr, mais parfois aussi des deux gouvernements rivaux.

Face au colonialisme, au blocus, à l’occupation et aux crimes impunis, les autorités doivent se ranger au côté du peuple palestinien pour qu’il puisse continuer de résister dans l’unité.

La Coordination nationale de l’UJFP, le 23 mars 2019

http://www.ujfp.org/spip.php?article7054