Alya a été repéré à la gare de Saint Nazaire, pleurant toutes les larmes de son corps. Echoué là, on ne sait pourquoi, comment. Emmené par ses deux soeurs, protégé par elles, en quête d’un avenir meilleur en France. Elles ont disparu pendant le voyage, le laissant seul, complètement perdu, et handicapé. Au cours du voyage depuis la Guinée, il a perdu l’usage de l’un de ses yeux, l’autre est en grand danger si rien n’est fait rapidement.Ses papiers? Il n’en a pas. Probablement perdus au cours du voyage. Son chemin l’a d’abord mené à AEMINA, où il s’est présenté pour être reconnu mineur, demandant protection. Il a été rejeté dans la rue, handicapé, totalement seul, sans autre forme de procès.Nous citoyens, associations, avons nos limites. Nous ne sommes pas en charge de la protection de l’enfance, nous tentons juste de pallier les déficiences d’un système qui nous dépasse.

Face à des discours qui tentent de globaliser des situations individuelles terribles sous le terme de « phénomène migratoire », nous opposons le principe d’humanité, de destins individuels qui doivent faire l’objet de l’attention de tous.Ce jeune a besoin de soin, de protection.Des hébergeurs ont accepté de lui ouvrir leurs portes. Mais ce sont de professionnels dont il a besoin, et auxquels il a droit.Demain, d’après un spécialiste, il peut perdre totalement la vue si aucune prise en charge n’est organisée. Demain, sans le secours des bénévoles, il sera dans la rue face à tous les dangers.

Rester inactif? Un choix institutionnel. Ce n’est pas le nôtre. Le recours auprès du juge des enfants prend, nous le savons, parfois un an. Un an? Le temps de perdre son autre oeil?

Nous demandons au Conseil Départemental de Loire Atlantique une nouvelle évaluation de la situation d’Alya et sa prise en charge immédiate.

Collectif des hébergeurs solidaires de mineurs isolés de Nantes et Alentours