Personne parmi les « commentateurs » pour rappeler que les GJ se sont mobilisés mardi dernier, soit 4 jours avant : 300 000 gilets jaunes et gilets rouges dans toute la France. Et qu’une moindre mobilisation dans la même semaine n’est pas scandaleuse en soi. De toute façon, la messe est dite : les médias aux ordres de l’Elysée peuvent traiter autant qu’ils veulent les GJ de « minoritaires » et de « violents », cela n’a et n’aura aucune incidence sur leur courbe de popularité dans l’opinion. Les français leur font massivement confiance, point barre.

Autre procès venimeux instruit par les médias vendus : LCI reproche ce matin aux gilets jaunes leurs « dégradations et violences »(sic). Mais qui a arraché sauvagement la main de ce jeune gilet jaune hier, sinon la Police, dont les gendarmes ne veulent plus faire partie ??? Qui a déployé des « détachements d’actions rapides » (DAR), en réalité des nervis pour endiguer la révolte ? Quand le 8 décembre 2018, les GJ sont nassés sur les Champs Elysées, dans l’impossibilité d’en sortir, on voit des groupes d’hommes encagoulés, armés, recrutés sur le seul critère de la violence, attaquer chaque groupe de GJ, en tirant dans toutes les directions. Les GJ tombent les uns après les autres explique Nantes Révoltée. C’est donc l’hôpital qui se moque de la charité, les hyperviolents du système, les utilisateurs forcenés du flasball (cf oeil éborgné de Jérôme Rodrigues) ou de la grenade de désencerclement ( cf main arrachée hier et décès de Rémi Fraisse), qui donnent des leçons de morale à ceux qu’ils traitent comme des « êtres jetables » comme écrivait Aimé Césaire, comme les anciennes métropoles traitaient les Peuples colonisés (dixit Éric Werner). La Police menant une véritable guerre de basse intensité contre les militants pacifiques.

Et pour bien enfoncer la matraque dans la plaie qu’elle a ouverte, on a droit à tous ces commentaires des « zélites » du moment : l’ivrogne et ami de Macron Berleand déclarant délicatement sur RTL que « les Gilets Jaunes le font chier »(sic). Jean Quatremer parlant de « ce mouvement de beaufs poujadistes et factieux »(sic) (cf Le Monde diplomatique de février 2019, dans l’article « Lutte des classes en France » de Serge Halimi et Pierre Rimbert). « Ces hordes de minus, de pillards, rongés par leurs ressentiments comme par les puces » (Frantz-Olivier Giesberg, cf Diplo op cot). Tandis que Julliard s’alarme : « combien de morts ces nouveaux beaufs auront-ils sur la conscience ?(Dilplo op cit) « . Tandis que Vincent Trémolet de Villers s’alarme : « les bas instincts s’imposent au mépris de la civilité la plus élémentaire » (Diplo op cit).

La prolophobie abjecte de tous ces médiacrates, oeuvrant au seul service du système et de l’immobilisme social, traitant la France d’en bas de pelés, de galeux de la fable, juste bonne à voter Le Pen est une forme de violence symbolique, qui vaut certainement une voiture incendiée, et dont personne jamais ne parle, y compris sur les réseaux sociaux, comme de paroles « normales », « allant de soi ».

Que la « haute » classe nous traité de sous-merdes, elle n’empêchera pas l’essentiel. Avec les 13 journée de mobilisation le samedi, la grève du 5 février, l’occupation des ronds-points, le Peuple français, jusque là invisible, méprise de tous, se réveille et lutte pour son émancipation, à travers les gilets jaunes, comme aurait dit Alain Badiou dans son ouvrage : « Qu’est ce que le Peuple ? « , édition La dispute, 2014. Nous vivons un moment rare : le Peuple en mouvement, conscientisé, se battant pour une vie meilleure, est une REINVENTION du Peuple traditionnel, juste bon à voter une fois tous les 5 ans. En rupture total avec le corps électoral passif, amorphe, qualifié abusivement de « Peuple français », mais en réalité, ne servant à rien.