A l¹appel d¹une Journée d¹Action de la Coordination Nationale des
Intermittents et Précaires, nous occupons ce jour, mardi 7 décembre 2004, le
SCRE (Service de Contrôle de Recherche de l¹Emploi) de la Direction
Départementale du Travail et de l¹Emploi, au 4ème étage de la tour Bretagne
à Nantes.

Alors que se vote actuellement à l¹Assemblée Nationale la loi Borloo, nous
sommes là où se décide déjà le sort de milliers de « bons et mauvais »
chômeurs, seuls face à un collège paritaire d¹une dizaine de personnes
représentantes du Medef, des Assedic, de l¹Anpe, de la DDTE et de syndicats
à la présence aléatoire. Avec le renforcement des obligations et des
sanctions contre les chômeurs, c¹est autant qui viendront attendre leur
tour. Grâce à l¹article 7 du plan Borloo, ils pourront aussi se voir réduire
plus subtilement leurs allocations jusqu¹à plus de docilité de leur part.

Le protocole d¹accord du 26 juin 2003 des annexes 8 et 10 des intermittents
du spectacle procède de la même logique d¹exclusion en confortant les plus
aisés et en expulsant les plus précaires, soit disant moins volontaires,
moins professionnels.

Nous prenons cependant acte du rapport gouvernemental Guillot rendu publique
mercredi dernier et qui dénonce enfin :

– une réforme qui « ne semble pas permettre de réduire le déficit » du
régime d¹un secteur dont « la valeur ajoutée est d¹un peu plus de 11
milliards d¹euros, soit autant que celle de la construction aéronautique,
navale et ferroviaire » et dont « 80 % des indemnisés ont un salaire annuel
de référence inférieur à 1,1 Smic ».
– la mauvaise volonté des partenaires sociaux à renégocier un nouvel accord,
et donc la responsabilité du gouvernement à les y inciter « si nécessaire,
par la contrainte » avec une future proposition parlementaire de loi.
– la nécessité du « retour à une date anniversaire fixe », comme nous
l¹avons toujours légitimement réclamé et le rôle de remplacement et non de
complément des allocations chômage, comme nous l¹avons toujours si justement
dit.

Nous restons vigilant quant à une « politique volontariste de l¹emploi dans
le secteur » censé réduire la précarité et qui ne prendrait pas en compte la
mobilité inhérente à ces professions et contraindrait à l¹excès à la
permanence, cependant nécessaire et cohérente pour une partie du secteur, en
particulier dans la production audiovisuelle

Le débat d¹orientation consacré à l¹emploi culturel du 9 décembre à
l¹Assemblée Nationale sera encore une fois prétexte à
«professionnalisation», les experts s’appliquant à dessiner un portrait de
l’artiste en excellence culturelle, se traduisant par des dispositifs
nouveaux de sélection et d’exclusion… A cela nous répondons : « A emplois
discontinus, revenus continus». Alors que la précarisation devient norme
d¹emploi, il est urgent d¹obtenir de nouveaux droits collectifs pour toutes
les formes de chômage.

Renaud Donnedieu de Vabres a beau jeu de reconduire sur 2005 un Fond
Spécifique Provisoire de 80 millions d¹euros dont seulement environ 2
millions auront été dépensés en 2004 de part l¹incompétence avérée des
Assedic à informer les allocataires qui auraient pu y prétendre.

D¹autre part, l’absence de transparence de l’Unedic, organisme dont dépend
le quotidien de millions de salariés et dont nous réclamons légalement
depuis plusieurs mois la base de données chiffrée, est un indéniable déni de
démocratie et cache potentiellement une fatale incapacité de gestion.

Nous n¹oublions pas la CFDT et le MEDEF qui collabore activement à
l¹écrémage d¹une profession sous couvert de sauver un régime avec une
réforme inadaptée et injuste. Ceci étant à présent, de fait, incontestable.

Nous refusons le principe de capitalisation qui nous est actuellement imposé
et nous revendiquons la mutualisation comme fondement à tout nouveau
système.

Nous exigeons toujours :

– le déblocage de quelques 30 000 dossiers Assedic, sous traités de façon
irresponsable par l¹Unedic
– l¹abrogation du protocole d¹accord du 26 juin 2003
– la réouverture de négociations avec les partenaires sociaux de l¹Unedic
sur la base du Nouveau Modèle d¹indemnisation chômage pour les emplois
discontinus de la Coordination Nationale des Intermittents et Précaires,
avec notamment remise en cause du paritarisme de l¹Unedic et recherche de
nouvelles sources de financement
– le retrait de la loi Borloo de « coercition sociale »

La CIP LA (Coordination des Intermittents et Précaires de Loire-Atlantique,
membre de la Coordination Nationale), soutenue par des militants d¹AC !, de
la CGT Anpe, d¹autres structures associatives et syndicales, des précaires,
chômeurs et salariés.