Un vieux beauf qui déblaye la neige, tombée pile sur sa propriété, l’apostrophe. La Civilisation rapplique à coups de bâton. Ce matin-là, le vieux beauf n’accuse pas la chômeuse Peinarde de faire aboyer les chiens du Chenil, comme à chaque fois qu’elle rentre.

« Toute cette neige ! Faudrait faire travailler les chômeurs pour la déblayer ! (Civilisation)

– Et combien leur donneriez-vous ? (Peinarde)

– Rien du tout ! Déjà qu’on leur paye 1500 euros de chômage ! (Civilisation)

– Vous avez raison : peut-être que s’il neige, c’est la faute aux chômeurs. (Peinarde)

– Ça les ferait travailler ! (Civilisation)

– Vous pensez réellement qu’il suffit qu’il neige pour faire baisser le chômage ? (Peinarde)

– Oui ! Quand j’avais votre âge et quand on n’avait pas de travail, il n’y avait pas tout ça. Il fallait bien se débrouiller. Vous auriez fait quoi ? (Civilisation)

– Les chômeurs existent-ils depuis qu’il ne neige plus ? J’aurais léché la neige à votre place. (Peinarde)

– Ah ! Vous voyez bien que vous ne voulez pas travailler ! (Civilisation)

– Non. Et je n’ai pas non plus envie de déblayer la neige pour résorber le chômage. (Peinarde)

– Regardez mes voisins, ces petits vieux. Ils ne peuvent même pas sortir de chez eux avec toute cette neige. Qui va les aider ? (Civilisation)

– Vous, en tant que voisin. Ou alors les chômeurs en tant que chômeurs. (Peinarde)

– Je vous ferais déblayer la neige à coups de bâton, moi, comme avant ! » (Civilisation)

 

Résorber le chômage à coups de bâton…

Le vieux beauf a vraiment le coeur en mille morceaux. Peinarde la chômeuse professionnelle se jura
de ne jamais lui recoller tout ça.