Le capitalisme nait en même temps que l’Etat moderne, se sont les deux faces d’une même pièce : un système d’exploitation des humains et de la nature capable de détruire la vie telle que nous la connaissons sur terre…

Rappel.

L’Etat est un appareil d’accumulation de pouvoir (coercitif). Le capitalisme est un appareil d’accumulation de richesses. Les deux se fondent sur la discipline, la hiérarchie et la rationalisation (maximisation des processus de production, des profits, des dispositifs de contrôle). Le capitalisme nait en même temps que l’Etat moderne, se sont les deux faces d’une même pièce : un système d’exploitation des humains et de la nature capable de détruire la vie telle que nous la connaissons sur terre.

Ni Macron, ni élection.

Nous destituons Macron, mais nous ne voulons pas d’élections, ni de représentants. Nous destituons Macron et le gouvernement représentatif, en même temps. Nous ne voulons plus être gouverné. Nous ne voulons plus être « représentés ». Nous ne voulons pas prendre le pouvoir, nous ne voulons pas « plus » de pouvoir, nous voulons destituer le pouvoir. Et à sa place nous incarnerons la politique directement, sans intermédiaires, ni bureau de vote. La sagesse populaire, les organisations ouvrières et militantes ont depuis longtemps développé d’autres moyens (assemblées, mandat impératif, mandat unique, révocabilité, rotation des tâches, conseils ouvriers, etc.). Les blocages, les occupations, la rue, etc., ne permettent pas seulement de bloquer l’économie, ils nous permettent de nous retrouver physiquement, de créer des espaces publics oppositionnels pour faire entendre nos voix en mettant nos corps en travers. En occupant l’espace « public » nous reprenons nos vies en main en faisant de la politique avec nos corps, directement.

Ni Macron, ni patron.

Nous ne voulons pas que notre pouvoir d’achat augmente pour continuer dans le même système de servitude volontaire. Nous ne voulons plus nous éreinter à faire tourner la « machine à profits » au sein du camp de travail national. Nous voulons rompre avec la servitude qui permet aux plus riches d’extorquer le produit de notre travail et l’Etat de lui en offrir les conditions pour le faire. Nous voulons nous réapproprier les moyens de production, les moyens de subsistance pour décider ensemble ce dont nous avons réellement besoin, quoi produire et comment le faire. Nous ne voulons plus produire pour des actionnaires qui récupèrent les dividendes et pratiquent l’évasion fiscale (on pense au PDG de Renaud-Nissan le dernier scandale en date). Certains vont dire que si l’Etat veut financer la transition écologique alors, qu’il prélève une taxe sur les transactions financières (qui en sont exemptes) et qu’il rétablisse l’ISF. Mais la transition écologique ne se fera pas à travers une taxe, il n’y a rien à attendre de ce côté là.

Pour rappel, nous sommes dans une société du travail, sans emploi. Nous ne voulons pas des « emplois » pour participer à la servitude volontaire. Nous voulons en finir avec le travail abstrait, c’est-à-dire avec le travail qui n’a pas de sens, qui ne nous épanouit pas. Au contraire il nous aliène car il nous force, la plupart du temps, à faire des choses que nous ne voulons pas. La plupart du temps, ces choses ou ces actions ne sont pas bonnes, ni pour nous, ni pour les autres, ni pour la planète. Et nous en sommes de plus en plus conscientes.

Nous ne voulons plus travailler pour l’Etat policier au service du Capital qui détruit nos villes et nos campagnes et continue la colonisation sous des formes plus ou moins cachées (guerres, bases militaires, ventes d’armes, aides au développement, investissements directs étrangers, prêts du FMI ou de la Banque mondiale, etc.). Nous ne voulons plus être les rouages de la méga-machine industrielle, ni les agents pénitentiaires du camp de travail national qui administre nos vies.

Des communes libres pour l’auto-organisation de la vie quotidienne.

Nous voulons instituer de nouveaux rapports sociaux en dehors de l’Etat et du marché qui ne seraient pas basés sur l’exploitation et le contrôle hiérarchique. Pour cela, il ne faut pas seulement destituer Macron pour en instituer une ou un autre (ce qui pourrait être pareil ou pire). Nous devons donc être prêts, avoir le courage de destituer le pouvoir pour instituer autre chose. Cette « autre chose » doit surgir de l’insurrection, elle doit être auto-institution.

Nous ne voulons pas « plus » de démocratie, qui serait alors « plus » participative. Nous voulons des communes libres, lieux de démocratie directe et d’auto-organisation de la vie quotidienne ! Quand nous parlons de commune, cela n’a rien à voir avec l’utilisation administrative du terme. Nous l’employons en référence à la commune insurgée de Paris en 1871, aux communes autonomes de la révolution espagnole de 1936, aux communes Zapatistes et du Rojava qui démontrent aujourd’hui que cet espoir est possible. Les communes auront le périmètre que bon nous semble.

Nous allons devoir (ré)apprendre à produire notre subsistance commune. Il s’agit de reprendre en main nos vies d’abord au niveau local, pour ensuite se fédérer au travers d’échanges solidaires. Ca ne sera pas facile au début tant nous avons été dépossédés de nos moyens d’existence, des savoir-faire et des pratiques qui vont avec. Mais nous ferons face en continuant à tisser des liens de solidarité tels qu’ils ont émergé sur les blocages (de rondspoints, de sites logistiques, sur les ZAD, sur les facs, etc.). Nous réapprendrons aussi avec celles et ceux qui savent encore (notamment dans le monde rural) et nous expérimenterons. Une fois libérés des contraintes que les impératifs de plus-value, de bénéfices privés, d’usure, etc., imposent sur notre « travail », nous pourrons produire assez pour toutes et tous sans avoir besoin de nous exploiter les uns les autres, ni d’exploiter la nature.

Nous sommes la vie qui se défend.

Ce sont eux qui sont violents, pas nous. Ceux sont eux les extrémistes, pas nous. Le comportement de Macron le montre bien, il est prêt à mettre le pays à feu et à sang plutôt que de renoncer à son idéologie et à son pouvoir. Ce sont eux les fondamentalistes car ils sont prêts, au nom de l’idéologie de marché, du progrès, de la croissance, de l’ordre républicain, etc., à nous réduire en esclavage, à nous gazer, nous tabasser, à laisser mourir des milliers de personnes aux frontières, à provoquer des guerres, à détruire la planète. L’irresponsabilité c’est de les laisser faire. Nous sommes guidés par une pulsion de vie, ils sont guidés par une pulsion de mort.

Macron est annulé.

Ni Macron, ni Mélanchon, ni Marine, ni personne.

Vive la commune, vive les communes libres.