Si je dis un truc, là, ça va pas être neutre, je suis une fille.
Ça, c’est pas la norme, c’est la différence.
Ce que je dirais là va donc être lu « différemment », mais pour le coup, tant mieux car cette norme, j’en veux pas.

On est construits socialement, à travers plein d’idées stupides. Les genres, s’en est une.

On nous dit qu’une fille c’est comme si ou comme ça, que ça doit être comme ci ou comme ça, et bien je vais vous faire une révélation: tout ceci est un mensonge, ce sont des rôles, et comme tous les rôles, il faut savoir les détruire.

Plein de gens ont l’air de croire que c’est facile, de dépasser ça, et bien, laissez-moi vous le dire (subjectivité radicale): c’est faux.

Moi, je voit pas grand chose pointer son nez, que ce soit chez les gros gars de « la rue » (la fameuse, facile de rejeter la faute!!), comme chez les militants, qui peuvent parfois être pire, dans l’intimité par exemple…
Je ne suis pas en train de faire de procès à qui que ce soit, j’aimerai pouvoir dire que de réfléchir auxquestions de genre, c’est trop cool et classe (ça êut l’être, tout dépend de la méthode) mais c’est parfois très douloureux. Je voudrais bien ne plus me « prendre la tête », sauf que pour détruire le patriarcat, il va nous en falloir des efforts.

Peut-être ne pas attendre de « rupture historique », ou de « révolution sociale et libertaire », mais commencer maintenant, et essayer de ne pas avoir peur de son statut de « dominant », construire d’autres rapports entre nous, vivre des amitiés fortes entre garçons et filles qui n’incluent pas l’amour par exemple, réfléchir à ses propres désirs qui, eux aussi sont bel et bien construits et que l’on peut donc, à l’occas’, tenter de « dé-construire », tranquillement mais en se demandant, autre exemple, pourquoi on ne crée pas un « objet » de désir genré mec..

On a intégré des valeurs, racistes, sexistes, hétéro-centrées, et, d’une manière ou d’une autre, on est « coupables », parce que quand on parle à une personne black, et qu’on est blancs-blanches, il faut faire gaffe, se demander ce qu’on représente à ses yeux, et bien c’est pareil pour les filles.

Il faudrait donc pouvoir se rapprocher des sentiments de l’autre, savoir quand il ou elle a mal, et pourquoi. Il faudrait pouvoir accepter pleinement la position de « représentant-e-s d’un système de domination », et ne rien imposer. Il n’y a pas de solution, juste des tentatives individuelles.

Et tant pis si on passe par des conflits, mais quand même, j’ai envie de dire aux keums de réfléchir histoire de les éviter, parce que surtour ils ne voient pas les conflits dans nos têtes, et qu’ils peuvent même y prendre du plaisir il paraît, mais il faut y réfléchir, il paraît.
Let’s go!