Post-modernisme contre universalisme : un faux débat
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Catégorie : Global
On peut parfois entendre amalgamer sous le nom de post- modernisme, de façon d’ailleurs assez arbitraire, les divers courants intellectuels, surtout français, de la seconde moitié du vingtième siècle qui ont entreprit une remise en cause des modèles de pensée occidentaux, notamment l’universalisme, la notion de sujet et plus généralement la pensée métaphysique.
Pour définir un peu : la métaphysique [1] est la partie de la philosophie qui traite des catégories dite a priori du jugement, comme la Vérité, la Justice, l’Amour avec une majuscule etc. Ces catégories sont dites a priori du jugement parce qu’elles ne sont pas élaborées à posteriori d’une méthode expérimentale. Ne reposant pas sur une méthode expérimentales elles ne sont donc pas réfutables mais reposent sur une croyance, elles ne sont pas critiques mais normatives : elles s’imposent telles qu’elles, ou se refusent telles qu’elles, sans se discuter.
Rapidement, les catégories expérimentales sont élaborées selon une méthode scientifique dans une démarche critique, c’est-à-dire basée sur l’observation, la formulation d’hypothèses mesurables et réfutables par des expériences reproductibles où l’on cherche à démontrer leur fausseté. En cas d’échec à les considérer comme fausses, elles sont considérées comme vraies… pour le moment.
On reproche au « post- modernisme » d’être relativiste mais c’est une critique absurde : il ne s’agit pas d’un courant philosophique mais simplement de l’irruption de la méthode scientifique en matière de théorisation du social.
Or la science est « relativiste » dans la mesure où elle n’est pas dogmatique mais critique : une théorie scientifique n’est jamais une loi d’airain, elle n’est qu’une hypothèse considérée momentanément comme vraie car permettant d’obtenir des résultats prédictibles et reproductibles, et elle est susceptible d’être abandonnée à la prochaine découverte. La théorie de la relativité générale d’Einstein supplante la mécanique Newtonienne pour expliquer les phénomènes de gravité : ce n’est pas parce que la science est relativiste mais parce qu’elle est discipline critique, dont les découvertes peuvent donc être réfutées en permanence.
Le conflit d’une partie de l’extrême- gauche avec le « post- modernisme » n’est donc pas un conflit idéologique mais une réaction contre la méthodologie des sciences- sociales. Pour résumer : on peut globalement analyser l’histoire de la philosophie en Occident comme celle d’une méta- discipline, d’une espèce de matrice qui contenait toutes les futures sciences : physique, mathématique, sciences- sociales etc. Au fur et à mesure de son histoire, chaque discipline s’est détachée de la philosophie pour devenir une discipline à part entière : ce fut d’abord le cas des dites « sciences- dures » (terme qui ne veut pas dire grand chose) puis, vers la fin du 19e siècle, des sciences- sociales.
Cependant, s’il ne viendrait plus aux philosophes l’idée de prétendre donner leurs avis sur des équations de physique quantique, ceux- ci ont encore du mal à admettre que l’analyse du social est aussi une science, et qu’elle fait l’objet d’une spécialisation et d‘une formation spécifiques. En réalité, avec l’émancipation des sciences « dures » et des sciences- sociales, c’est toute la tradition critique qui a progressivement quitté la philosophie : la philosophie en est désormais réduite à une discipline non- scientifique, donc non- critique.
Dans ces conditions pourquoi la philosophie existe-t-elle toujours comme discipline ?
Ici nous allons faire un peu de sociologie, justement. Le degré d’abstraction et la portée non- critique de la philosophie contemporaine se prêtent parfaitement à la fonction qui lui est assignée : reproduire, via le système d’enseignement supérieur, une fraction spécifique de l’élite intellectuelle chargée elle-même de produire l’éventail des discours dominants. La métaphysique, la morale, et la science- politique sont ainsi devenues ses domaines de prédilection (ne manque que l’économie qui fait bande à part dans les discipline de propagande) ; et l’essai ou le pamphlet ses genres favoris parce qu’ils ne reposent sur aucune donnée empirique ou expérimentale.
Le conflit entre « post- modernistes » et « universalistes » est donc un faux conflit qui en dissimule un autre, à savoir que la tradition philosophique ne veut toujours pas abandonner le terrain du discours sur le social à la méthode scientifique.
Même si dans le « post- modernisme » on amalgame également un certain nombre de philosophes (Deleuze, Guattari), à l’heure actuelle ceux que l’on appelle les « post- modernistes » dans les milieux contestataires sont, en réalité, ceux qui privilégient un discours issu de la méthode critique et des sciences- sociales sur le discours philosophique et la métaphysique. Ceci ne veut nullement dire que toute personne considérée comme « post moderniste » est rigoureuse ou méthodique, nous parlons de « privilégier un discours issu de cette méthode » et pas de privilégier cette méthode elle-même. Ainsi, certaines personnes qui seraient normalement rangées sous l’étiquette de « post- modernistes » et étalant leur avis sur les réseaux sociaux se contentent bien souvent de reprendre des morceaux de discours élaborées à partir de méthode scientifique, sans reprendre la méthode elle- même. Or c’est celle- ci qui importe, faute de quoi on annule la portée réellement critique des conclusions qu’on en tire pour en faire des arguments d’autorités.
Il y aurait plusieurs autres exemples à donner, mais on peut également s’arrêter sur un des plus courants, à savoir l’utilisation du mot déconstruction. La déconstruction désigne initialement une méthode d’analyse consistant à considérer un discours comme une construction. Derrida l’utilise pour décrire une méthode d’analyse de discours. Se déconstruire soi- même, en revanche, relève de l’abus de langage du milieu gauchiste, et qui s’est généralisé par la suite. Se déconstruire ne veut rien dire, on n’abolit pas les rapports sociaux de dominations parce que… il s’agit de rapports sociaux justement, pas de disposition d‘esprit individuelle. Si le socialisme- dans- un- seul- pays ne fonctionne pas, l’antiracisme- dans- une- seule- personne encore moins : on peut essayer d’être critiques et méthodiques, et si on arrive un tant soi peu c’est déjà pas mal, mais on ne peut pas être déconstruit.
Pour un autre exemple on peut encore évoquer La question des premiers concernés
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NOTES
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[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9taphysique
Georges Politzer. Principes élémentaires de philosophie. Troisième Partie. Chapitre 1. p117. (Editions sociales). 1969.
https://mignonchatonblog.wordpress.com/2016/07/23/post-modernisme-contre-universalisme-un-faux-debat/
l’auteur de l’article a beau être un #######, ce texte est pas mal du tout excepté la fin, la comparaison socialisme/ individu est stupide. la mention de cet autre ####### de politzer et son matérialisme idiot aurait pu être évitée.
Un bon exposé du niveau master de sciences sociales et humaines :
allez, encore un effort pour diversifier les sources de lectures et appréhender, comprendre et exposer une pensée plus révolutionnaire qu’universitaire-critique
« il ne s’agit pas d’un courant philosophique mais simplement de l’irruption de la méthode scientifique en matière de théorisation du social. »
>> Weber était « postmoderne » ?
« Le conflit d’une partie de l’extrême- gauche avec le « post- modernisme » n’est donc pas un conflit idéologique mais une réaction contre la méthodologie des sciences- sociales. »
>> Faux. Le conflit d’une partie de l’extrême-gauche est plus idéologique que scientifique. Le féminisme et l’antiracisme qui se réclament de penseurs postmodernes sont leurs cibles.
« la philosophie en est désormais réduite à une discipline non- scientifique, donc non- critique. »
>> Faux. Quantité de physiciens collaborent avec des philosophes, quand ils ne le sont pas eux-mêmes.
« reproduire, via le système d’enseignement supérieur, une fraction spécifique de l’élite intellectuelle chargée elle-même de produire l’éventail des discours dominants. »
>> Marxisme vulgaire.
« et l’essai ou le pamphlet ses genres favoris parce qu’ils ne reposent sur aucune donnée empirique ou expérimentale. »
>> Faux.
« Faux. Quantité de physiciens collaborent avec des philosophes, quand ils ne le sont pas eux-mêmes. »
En fait ça va dans le sens du texte : des physiciens et des philosophes collaborent contre les rôles qui leur sont assignés. C’est très bien sauf que ça reste une minorité.
Ca relève un peu le niveau
Le post-modernisme répond parfaitement à la fonction qui lui est assignée :
reproduire, via le système d’enseignement supérieur, une fraction spécifique de l’élite intellectuelle chargée elle-même de produire l’éventail des discours dominants.
« reproduire, via le système d’enseignement supérieur, une fraction spécifique de l’élite intellectuelle chargée elle-même de produire l’éventail des discours dominants. »
Comme une bonne part des marxistes universitaires antipomos, de Loren Goldner à Vivek Chibber en passant par Frederic Jameson, les éditions Delga, l’Ecole de Francfort.
Encore un effort pour ouvrir les liens qui vont tout t’apprendre :
https://mignonchatonblog.wordpress.com/2016/07/23/la-question-des-premiers-concernes/
c’est quoi l’idée de publier un texte de 2016 issu d’un blog ayant déjà pas mal tourné et dont l’auteur a été sujet à grosse shitstorm à part faire du trollage ?
une réaction contre plusieurs types de réponses de gauche qui ont toutes en communs d’être des avatars « respectables » d’un même discours raciste.
Le discours humaniste social- démocrate fait du racisme une cause morale abstraite, soluble dans un grand fourre- tout qui regrouperait indistinctement toutes les formes de dominations, réduites à de simples discriminations [3] et les dépolitise ainsi en empêchant de les analyser dans leurs spécificités respectives.
Il est assez proche, finalement, du discours anarchiste- individualiste à ce sujet, dans la mesure où l’anarchisme individualiste ne s’est ouvert ni à la critique de l’économie politique (comme les communistes- libertaires), ni aux sciences- sociales : dépourvue de méthode et de critique de la méthode, ce courant est donc resté bloqué au paradigme de la philosophie des Lumières et sa réflexion est essentiellement moraliste.
De façon assez parlante, l’anarchisme-individualiste et la sociale- démocratie ont également en commun le fait d’être les courants idéologiques les plus virulents contre la non-mixité politique, allant jusqu’à la comparer au fascisme [4].
De son côté, le discours marxiste- orthodoxe, s’il n’essaie évidemment pas d’évacuer en douce la question de classe, essaye d’y inféoder la question raciale en faisant du racisme un simple faux discours dont le seul effet néfaste serait de briser la solidarité au sein du prolétariat. Le racisme n’est donc pas traité pour lui- même, comme rapport de domination particulier, mais comme simple idéologie, qui ne serait problématique que du point de vue de la classe.
Bien que ces discours soient de gauche, l’accusation de division, typique de l’argumentaire raciste, n’est jamais bien loin. Pour la gauche, le racisme reste au mieux une lutte secondaire, et sa mise sous tutelle paternaliste est obligatoire. Les racisés doivent accepter de rester de simples victimes du Racisme, dont on prend généreusement soin comme les petits- enfants de l’aide humanitaire, et ne doivent surtout pas tenter de se constituer en sujets politiques autonomes. Dès que les racisés n’acceptent plus de dissoudre la spécificité de leur oppression et de la rendre invisible ou secondaire voila que les potes d’hier auxquels il ne fallait pas toucher deviennent soudain ni plus ni moins que les nazis d’aujourd’hui pour avoir commis le crime de prétendre s’organiser en non- mixité.
Cette nostalgie de l’unité et de la conscience de classes perdues que déplore Alain Soral est partagée par de nombreux gauchistes qui, au lieu d’en rendre l’immigration responsable comme le fait l’extrême- droite, adoptent le discours, plus respectable, d’en rendre les mouvements antiracistes responsables. Ce sont donc les luttes spécifiques qui feraient barrage à l’unité du prolétariat….
https://mignonchatonblog.wordpress.com/2016/08/29/pour-en-finir-avec-le-mot-racialisateur/
Texte pas tout neuf, sans doute posté là pour troller.