Nous avions choisi de participer à la Marche. Nous avions des pancartes contre toutes les violences sexistes et sexuelles, incluant donc le système de la prostitution.
Nous avions deux pancartes où était écrit “Système de la prostitution / GPA = violence exploitation”. Rien donc de menaçant, d’insultant, et évidemment  aucune hostilité contre des personnes prostituées TDS elles mêmes.
Nous avons accroché banderoles et pancartes sur le socle de la statue de la République et discutions tranquillement entre nous ou avec d’autres participant-e-s.Nous avons dû faire face à une vingtaine de personnes extrêmement agressives qui ont tenté d’arracher nos pancartes, puis exigé que nous les enlevions nous mêmes, dont certain-e-s vociféraient sans discontinuité à 10 cm de notre visage, les autres criant des slogans accusant les abolitionnistes d’être des “collabos” (“Abolos Collabos”), tous-tes pratiquant intimidation, gestes menaçants, violence verbale, insultes et accusations absurdes à notre encontre, sans nous laisser y répondre.

Dos à la statue de la République (symbole ?), nous étions coincées pendant plus d’une demi heure (en tout cas cela nous a paru bien long…), sans pouvoir bouger sauf à laisser détruire notre matériel. Ils -elles ne sont
partis qu’une fois annoncé la fin du rassemblement.

Un premier incident avait eu lieu un peu avant, avec une femme qui avait tenté d’arracher une pancarte, mais qui a pu être maîtrisée. Cependant une vidéaste a été projetée à terre et sa caméra endommagée.
Place de la République, nous étions encore dans le cadre de la Marche. Nous nous trouvions à quelques dizaines de mètres de la tribune. Et ce qui se passait contre nous était très visible –et très audible… Et
pourtant, pendant tout ce temps, aucune réaction des organisatrices. Ni d’associations en tant que telles (des féministes sont venues nous soutenir, mais pas d’association visiblement identifiées en tant que
telles). Pourtant une militante de notre association est allée à 2 reprises alerter l’orgnaisation … Seules 2 organisatrices sont venues, tout à fait à la fin  (et peut être une autre un peu avant mais qui n’a rien fait).

Des participantes à la Marche contre les violences sexistes et sexuelles ont été ainsi l’objet d’une agression organisée et publique durant la Marche.

Nous voulons questionner la façon dont cela a été géré (ou plutôt non géré…) et le fait que de tels groupes hostiles puissent ainsi impunément agir de la sorte dans un événement féministe (en outre alors que eux mêmes avaient pu défiler et s’exprimer sans en être empêchés –et s’étaient même arrogé le pouvoir de se placer en tête).

 

Salutations féministes.
La Maison des Femmes de Paris