Mes frères et sœurs d’arme me laissent entendre que ce qui se passe en ce moment est intéressant, en tous cas, que ça chasse la morosité (sociale ambiante).

Désolé les potes, mais le menu de samedi 1er décembre 2018 me file plutôt des nausées, comme si j’étais suspendu dans une nacelle au-dessus du vide, après avoir repris trois fois du cassoulet.

On a droit : à St Nazaire, à un défilé syndical sur le mode traditionnel « marchez-marchez, ça-n’avancera-à-rien-mais-au-moins-vous-aurez-eu-l’impression-de-faire-quéquchose » ; et à Nantes, à une action de blocage-sur-rond-point suivi d’une manif-à-la-Préf’ de type « on vous promène », mais sans les syndicats ; du syndicalisme sans les syndicats, quoi (comme l’a dit le vieux sympatoche de la gauche coco et tout).

Du vide, et encore du vide (mais du vide « auto-organisé »), euh… c’est ça qui chasse la morosité ?

Quel apolitisme, bordel !

Ça me redonne pas du souffle, camarades, ça m’asphyxie, ce vide !

Des ballades, des blocages, mais c’est quoi ces berceuses ?

Mais non de Dieu de bordel de merde, comment peut-on penser qu’on va entraîner les zotres en leur montrant qu’on a justement rien à leur proposer, sinon de se trimbaler sur la chaussée comme des zombies !? Rien qui puisse leur donner envie de nous rejoindre !

« Ce qu’on fait est vide et creux, venez donc avec nous ! »

Bon, j’vais pas m’éterniser dans l’écoeurement, ça me fout des nœuds dans l’estomac et ça me fout tellement en boule que j’en ai envie de partir vivre en ermite très loin, sur le mont de la province reculée de Vouh’m’fhet’schié. (Bises)

Pour juste dire de proposer quéquchose, y aurait déjà ça : plutôt que de s’appeler « les gilets nantais » ou « les caleçons marseillais », nom qui ne parlent pas à celle.eux qu’on veut gagner à la lucha, se dire des « comités contre la vie chère » : un truc qui parle, d’emblée. Et qui iront en groupe, en escouade et en bataillon (avec un gilet de la couleur qu’on veut) là où les (hyper-)commerçants nous pompent notre flouze, les convoquer, et obliger tous les marchands de ce monde de marchandise à baisser leur prix (leur faire part de nos décisions collectives, autoritairement et sans négociation, avec exécution immédiate en balançant, changeant, ré-imprimant ou brûlant les étiquettes à XX9,99 euros). Et contre la hausse des prix du gaz, de l’electrik-cité, de l’eau, et tutti quanti, idem, faire des comités d’usagers qui iront (là où ça se décide) convoquer les cravatés et imposer par la force de leur mines patibulaires la baisse des tarifs. Et ce, en lien avec les travailleurs travailleuses du secteur.

Sinon, deuxième étape : envahissements, ré-appropriation, saisies et redistribution, administration directe par les comités, etc… prémices à la Commune ?!

Oui, arrêtons de marcher et de rond-pointiser comme des cons, réflexissons avant l’action, déterminosont les points où porter le conflit (en y montrant qu’on décide et qu’on exécute immédiatement nos décisions collectives, publiques et publicitées), actiontisont en proposant du solide et du dur et du chiadé à tous et toutes les celleusses qui nous regardent…

(J’perd mon latin et mon françouze à force que ça m’énerve, mais j’enverrai un lexique complet contre un timbre postal en tarif normal aux ceusses qui demanderont) (Bises)