1914-18 : une boucherie impérialiste.

« On croit mourir pour la patrie. On meurt pour des industriels » a écrit Anatole France. La Première Guerre Mondiale est une horreur. Ceux qui ont ordonné ou dirigé cette guerre sont des criminels. S’il y a des célébrations à faire, ce sont celles de ceux qui ont enduré les souffrances des tranchées, des bombardements, des gaz expérimentés sur eux, ce sont les colonisés réquisitionnés et envoyés à l’abattoir. Un siècle après cette guerre, le minimum aurait été de réhabiliter les 675 « fusillés pour l’exemple » comme l’a magnifiquement rappelé Monseigneur Gaillot lors de sa prise de parole place de la République.

Pétain n’est pas le « héros de Verdun », il est un boucher parmi d’autres : Nivelle, Gouraud, Foch, Joffre … Il est l’un des acteurs d’une guerre impérialiste qui n’a pas seulement sacrifié des millions d’êtres humains, mais qui est aussi à l’origine entre autres du démembrement du Proche-Orient.

Pétain et le colonialisme

Tous les généraux et maréchaux de la guerre de 1914-18 ont aussi commis des crimes pendant les guerres coloniales. On retrouve logiquement Pétain pendant la guerre du Rif dans le Nord du Maroc. L’armée espagnole dirigée par un certain général Franco étant en échec, l’armée française vient à son secours (1925). Pétain et Franco utiliseront massivement les armes chimiques et en particulier le gaz moutarde pour écraser l’insurrection.

Pétain retrouvera Franco à Madrid en devenant en 1939 ambassadeur d’une France qui a reconnu le nouveau régime fasciste.

Pétain et le fascisme français

Celui qui déclare le 17 juin 1940 « je fais à la France le don de ma personne » en fondant le régime de Vichy n’a pas été seulement un supplétif de l’Allemagne nazie.

C’est le fascisme français qui a promulgué dès 1940 la loi sur les dénaturalisations puis le statut des Juifs. C’est la police de Pétain qui traquera les Juifs, les communistes, les résistants. C’est elle qui remettra à l’occupant celles et ceux qui sont destiné-e-s aux camps d’extermination. Cette police fera même du zèle en déportant aussi les enfants.

Il n’y a pas « Pétain le héros » et « Pétain qui s’est fourvoyé ». Le Pétain de Verdun annonçait celui de Vichy. Le Pétain qui massacrait au Maroc annonçait le collabo antisémite.

La révision de l’histoire tentée par le Président Macron, qu’elle soit guidée par l’idéologie ou par des considérations électorales est honteuse, bien qu’elle soit cohérente avec l’ensemble de l’action politique de Macron.

Qu’attendre d’autre, en effet, d’un président et d’un gouvernement déterminés à poursuivre les ventes d’armes qui alimentent les guerres actuelles (notamment au Yémen), la traque aux réfugiés et la fermeture des frontières, le démantèlement des services publics et l’accroissement des inégalités en France ? »

Le Bureau national de l’UJFP, le 12 novembre 2018