Ce texte est tellement ridicule que je ne vais pas me fatiguer à en faire une réponse, juste souligner quelques points symptomatiques, qui montrent qu’on a un vrai problème…

  • On a une résurgence tout à fait étonnante de l’argument « ces femmes seules avec leur chats », bien typique des arguments anti-féministes depuis le XIXe voire avant. On frôle l’argument sur la femme carriériste….
  •  L’absence totale de conscience des comportements genrés (il faut avouer que la sociologie n’est pas le point fort des auteurs de ce texte, mais un cours de rattrapage pourrait être d’utilité publique).
  • Une belle dénonciation des gender studies, qui visent bien sûr à prendre le pas sur toutes les productions historiques (venus des Etats-Unis d’ailleurs, vous noterez l’anti-américanisme primaire).
  • Une magnifique sortie sur « l’histoire aux historiens » : passons sur le fait que les auteurs font clairement exprès de ne pas comprendre le texte de la tribune, mais soulignons aussi tout ce que cela révèle de leur conception (solitaire) de l’histoire.
  • Et, je vous garde le meilleur pour la fin : « comment osez-vous parler de harcèlement sexuel, avez vous pensé à la peine que cela nous ferait d’être ainsi accusés ? » Car il est vrai que le harcèlement sexuel est un mythe dans le monde universitaire.

Je suis très en colère. Pas que je sois surprise de la part de ces trois collègues. Mais aussi parce que les jeunes collègues femmes de cette université, parfois signataires, se retrouvent de fait dans une situation fausse face à ces personnes en position d’autorité. Il faut discuter de la situation, on peut débattre, on peut ne pas être d’accord sur un point ou un autre. Mais ce type de texte, agressif, adressé nommément y compris à de jeunes collègues, est le symbole même du problème que la tribune dénonçait.