Le Gasprom condamne fermement la répression
à l’encontre des personnes exilées sur l’agglomération nantaise.

En désaccord profond avec la politique de fermeture migratoire de l’État français et de l’Union Européenne, nous ne pouvons que nous révolter des traitements subis par différentes personnes exilées et leurs divers soutiens.

Localement et malgré les déclarations de solidarité des collectivités locales suite à l’expulsion du square Daviais, le compte n’y est pas. C’est le moins que l’on puisse dire. L’expulsion de l’ancien EPHAD dit de Bréa a entraîné la mise à la rue de 70 personnes. Aucune solution ne leur est proposée. Pire, depuis une semaine le campement des « Fonderies » a été régulièrement évacué par les forces de l’ordre jusqu’à être finalement fermé par des barrières et des vigiles. Comme l’avait annoncé Madame Johanna Rolland plus aucune occupation de l’espace public n’est tolérée.

Ce mépris, qui consiste à ne rien proposer et à s’opposer à toute formes d’auto-organisation, sur la question de l’hébergement se renforce actuellement. La répression s’intensifie.

Tout d’abord, les 140 « relogements » évoqués publiquement concernent des hébergements en centres d’accueil et d’examen des situations (CAES). Ces lieux ne sont donc pas, contrairement aux dires des autorités, des lieux spécifiques à l’hébergement mais bien des lieux destinés au tri des personnes exilées selon leur situation administrative.

Lors des expulsions de l’EPHAD, quatre personnes ont été enfermées au Centre de Rétention administrative (CRA) de Rennes. Les enfermements en CRA sont fréquents. Cette fois-ci, l’État a décidé de réprimer lors d’une opération de « mise à l’abri ». Les quatre personnes ont été libérées au bout de 48 heures pour vices de procédure, preuve qu’il s’agit d’une politique de harcèlement des exilé-e-s tendant à rendre le quotidien insupportable : pas d’endroits où dormir si ce n’est en prison !

Jeudi 11 octobre, suite à un jugement, un squat a été expulsé. Comme lors de l’expulsion de l’EPHAD, la police aux frontières (PAF) s’est joint aux autres corps de police pour réaliser des contrôles ciblés et agressifs. Une personne exilée a été arrêtée et emmenée par la PAF au commissariat Waldeck Rousseau. A l’heure actuelle, nous ne savons pas ce qu’il va advenir pour cette personne. Un rassemblement de soutien a alors été appelé. Durant celui- ci, dix membres de la brigade anti-criminalité (BAC) sont intervenus très violemment pour arrêter une personne en soutien. Vingt minutes plus tard, une quinzaine de policiers nationaux ont chargé les soutiens présents au niveau de la sortie du commissariat. Deux autres personnes en soutien ont été arrêtées puis relâchées.

Mentionnons aussi les dégradations commises par la police dans les locaux d’une association de solidarité suite à l’enfarinage de la maire de Nantes le 8 octobre, tout comme le caractère disproportionné des inculpations prononcées contre les auteurs présumés de cet acte.

Ces faits ne sont que quelques exemples très récents et ne signifient pas que ces pratiques sont nouvelles. Elles sont le reflet d’une politique étatique basée sur le repli, le profit et l’autoritarisme.

Cette politique d’humiliation et de traque des exilés et de leurs soutiens ne parviendra pas à casser le mouvement de lutte pour l’égalité des droits.

Nous demandons :

– La libération des personnes enfermées

– Un logement inconditionnel pour toutes et tous

– La liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous