Washington

– La Maison Blanche a fait une déclaration choc qui risque fort bien de donner une nouvelle allure à la guerre en Irak. Lors d’une conférence de presse éclair, Karl Rove, conseiller républicain, a annoncé que le président des États-Unis, George W. Bush sera envoyé au front en Irak pour combattre et

« mettre un terme à l’anarchie qui règne dans le pays. »

Les républicains espèrent ainsi faire taire les critiques qui accusent Bush d’avoir utilisé l’influence de son père, George Bush, afin d’éviter de servir au Vietnam. Du même coup, en se joignant à la 519e compagnie d’infantrie des Marines, Bush veut démontrer que la situation en Irak n’est pas aussi désastreuse que l’on croit, tel qu’il l’a affirmé pendant son élocution:

« Les médias libéraux font une couverture biaisée des événements en Irak. Ce n’est pas si dangereux que ça. Demandez-le au sergeant Boomgarten qui est en Irak depuis octobre 2003. S’il est sain et sauf après tout ce temps, c’est que ce n’est pas si dangereux. Selon les statistiques, s’il était dans sa ville natale de Detroit, sergent Boomgarten aurait subi deux agressions armées depuis octobre 2003. Deux! Cela ne se produirait jamais en Irak. »

Le Secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld a voulu justifier cette nouvelle stratégie:

« Nous allons utiliser tous les atouts en notre possession pour combattre Osama bin Laden. Et bien, Bush est un atout en notre possession, et il peut être utilisé pour tracer Oussama Ben Laden. Donc il sera envoyé en Irak. »
« Je ferai régner la peur chez les combattants d’Abou Moussab al-Zarquaoui. »

d’ajouter le président Bush, en brandissant son nouveau M-16.

Rumsfeld n’a pas voulu répondre aux questions suite à son discours. Au moment de l’impression, il est impossible de savoir s’il est un atout en sa possession et s’il sera aux côtés de Bush dans sa lutte personnel au terrorisme.

Les détracteurs en sont bouche-bée

Alain-Rémi Lajeunesse, opposant à la guerre en Irak depuis la première heure, se retrouve à court de critique pour celui qu’il qualifie de « Terroriste International ». Il y va même jusqu’à sacrer cette stratégie de

« véritable coup de génie qui découle de la logique la plus pure, »

qui lui permettra, pour une fois, de se dire en réel accord avec le président américain.

« Je dirais même qu’il est finalement à l’écoute de ses critiques, »

ajoute-t-il en pointant vers une pancarte portant le slogan

« Larguez Bush, pas des bombes ».

En effet, si tout se déroule comme prévu, le président américain arrivera en Irak à bord d’un avion militaire, duquel il sera largué muni d’un parachute

Stars & Stripes

le 32 novembre. Par la suite le président procédera à la mise en marche d’un nouveau puit pétrolifère. L’opération sera fortement médiatisée et le tout sera diffusé en direct sur les grands réseaux de télévision américains, ainsi que sur la BBC.

Les représentants des forces démocrates, qui ne se sont toujours pas remis de leur défaite électorale, n’ont pas voulu commenter la nouvelle stratégie républicaine. Mais selon les rumeurs, une contre-attaque médiatique est déjà à un stade avancé de développement. Il est très fort probable que le candidat démocrate défait John Kerry et ses anciens compagnons de combat du Vietnam se réunissent pour un nouveau combat. Cette fois-ci le commando de Kerry se rassemblera sous des conditions exceptionnelles pour infiltrer la forteresse du chef d’état nord-coréen Kim Jong-Il et libérer les prisonniers affamés à l’intérieur. Le tout serait aussi diffusé sur les réseaux de télévisions américains. Il est impossible, par contre, de savoir si un tel geste pourrait redorer l’image des démocrates en vue des élections présidentielles de 2008, étant donné l’absence d’indignation médiatique accordé à la situation en Corée du Nord.

Malgré l’émoi provoqué par de tels déclarations, il n’est pas inhabituel pour un chef d’état de servir sur le front avec ses troupes. En 1968, Mao Zedong s’était joint aux Valiantes Masses Prolétariennes du Premier Comité Central de la République Populaire de Chine pour encourager leur lutte contre les Sentinelles du Capitalisme Malveillant. De plus, en 1996, Jean Chrétien s’était rendu à Sarajevo pour combattre avec les Casques Bleus de la Force de stabilisation en Bosnie Herzégovine (SFOR). Il en était revenu avec de graves séquelles qui ne lui ont pourtant pas empêché de demeurer premier ministre du Canada pendant plusieurs années.