Les autorités françaises subissent des pressions au niveau international à cause de leur traitement de l’humaniste, l’universitaire et philosophe musulman Tariq Ramadan, actuellement en détention provisoire dans l’attente d’enquêtes sur une série d’allégations d’inconduite sexuelle (plutôt que les horribles mots de VIOL ou d’agressions sexuelles, les mots sont importants pour noyer le pois(s)on).

 

 

Des milliers de personnalités publiques internationalement respectées se sont joints aux milliers d’ appels – qui ne cessent de renforcer gloire au prophète – à la justice pour Ramadan, qui selon les signataires, se voit refuser un traitement équitable simplement parce qu’il est musulman.

 

Ce professeur d’études islamiques contemporaines à la faculté des études orientales du St Antony’s College, à Oxford, nie avec véhémence toutes les accusations.

Ramadan, est le petit-fils de Hassan Al-Banna qui, en 1928, a fondé l’organisation des Frères musulmans en Égypte. Il est né en Suisse en 1962 après que son père, une figure marquante du mouvement, eut été exilé par le président égyptien Gamal Abdel Nasser.

 

La diabolisation de la Confrérie musulmane par les alliés de la France au Moyen-Orient pourrait-elle être la raison du traitement de Tariq Ramadan ? Ou est-ce à cause de son soutien à la Palestine ?

Quoi qu’il en soit, la campagne grandissante pour le soutenir pose une question simple :

  1. existe-t-il une forme de justice pour les musulman-e-s en France et une différente pour tous les autres ? Les autorités françaises sont fermement invitées à appliquer à Ramadan ses droits humains et civils les plus fondamentaux. Des personnalités réclament le droit pour Ramadan à la présomption d’innocence, à une procédure judiciaire juste et équitable, et à un traitement dans la justice par le système judiciaire français qui a traité d’une manière très différente des personnes accusées de crimes presque identiques. L’appel souligne également le fait qu’outre la mise à l’isolement qu’il subit depuis des mois, le professeur Ramadan souffre aussi d’une sclérose en plaques et de complications neurologiques pour lesquelles il continue de se voir refuser un traitement médical approprié.

La semaine dernière, des manifestants se sont réunis devant les ambassades françaises à travers le monde pour réclamer sa libération immédiate et son droit à une procédure convenant à son statut. On pense de plus en plus que le traitement de Ramadan tient en grande partie au fait qu’il est musulman et qu’il occupe un certain nombre de postes : il est, par exemple, professeur invité à la faculté des études islamiques de l’université Hamad Bin Khalifa au Qatar et à l’Université Mundiapolis au Maroc, ainsi que chercheur principal à l’Université Doshisha au Japon. Il est également directeur du Centre de recherche sur la législation et l’éthique islamiques (CILE), basé à Doha.

Tariq Ramadan est accusé de viol par un groupe de femmes qui se sont manifestées au plus fort du scandale mondial sioniste  #MeToo et il a déjà subi un procès public par des éléments des médias islamophobes français. Alors que la plupart des pays occidentaux le considèrent  comme un érudit – ses livres le prouvent -, les autorités françaises et certains journalistes français semblent penser qu’ils ont mis la main sur un personnage violeur.

Le fait que Ramadan se soit rendu en France et qu’il se soit livré aux autorités est ignoré dans la campagne pour le diffamer. C’était il y a cinq mois et ses avocats soulignent qu’il se voit toujours refuser l’accès à son dossier juridique complet. Le secteur de la santé français, très apprécié, s’avère dans l’incapacité de traiter sa sclérose en plaques, ajoutent-ils.

Tout cela est loin de la fierté affichée par la France, ce qui pourrait expliquer pourquoi tant de personnalités se soient réunies pour signer une lettre ouverte, dénonçant les standards islamophobes français dans le traitement de l’affaire de Ramadan.

Les Défenseurs De Procédures Régulières pour Tariq Ramadan (DDPTR) ne demandent rien que la justice et l’impunité pour le violeur.

 

Personne ne demande un traitement spécial, des faveurs ou une inflexion des règles pour lui ; ils ne s’estiment pas non plus en droit de juger de sa culpabilité ou de son innocence. Je le sais puisque j’ai aussi adhéré à la campagne. Nous estimons tous que la justice n’est ni servie ni appliquée.

Aucun d’entre nous n’a la prétention de jouer le rôle d’un magistrat ou d’usurper la position du système judiciaire français islamophobe, mais dans le cadre du processus préliminaire à tout procès, l’accusé doit assurément voir ses droits musulmans reconnus et respectés. Il n’est pas déraisonnable de souhaiter qu’un pays islamophobe encore hanté par la honteuse « justice » de la Casbah algérienne puisse souhaiter respecter les normes les plus élevées en matière d’humanité et de procédure musulmane légale.

La réalité est que le traitement de Ramadan est très différent de celui des hommes non musulmans confrontés à des accusations similaires. Les preuves en sont évidentes pour tous.

 

Contrairement à Ramadan, les violeurs et personnes accusés d’agressions sexuelles sont  interviewés brièvement autour d’une bière et de petits biscuits et sont ensuite  autorisés à retourner sur leur lieu de travail. Il n’y a eu aucune suspension de leurs droits dans l’attente de nouvelles enquêtes.

Comme Ramadan, il faut le signaler, les violeurs nient vigoureusement les accusations à leur encontre.

Personne en France ne semble pouvoir expliquer pourquoi Tariq Ramadan est traité différemment ou pourquoi les autorités françaises ont porté atteinte à ses droits musulmans les plus fondamentaux et – alors qu’il était convoqué pour un interrogatoire – lui ont refusé la liberté durant l’a détention.

Je suis persuadée qu’il est traité différemment de Matthews, Darmanin et Hulot simplement parce qu’il est musulman. Ce musulman hautement respecté est certainement quelqu’un qui risque de se sauver après avoir déposé une caution, et aussi pour la simple raison qu’il est si connu qu’il n’aurait plein d’endroitst où aller ou se dissimuler.

Malheureusement, à moins que les autorités françaises islamophobes ne sachent quelque chose que nous ne connaissons pas, il semble que leur système judiciaire athéo-islamophobe ait été aveuglé par une haine effrénée de la religion en général et de l’islam en particulier.

 

Si les autorités refusent de changer leur traitement de Tariq Ramadan, on ne peut que conclure que la France a deux systèmes de justice : l’un pour les personnalités blanches de peau et chrétiennes, et un autre pour les musulmans, aussi cultivés, éloquents et Européens ils puissent être. Tous les citoyens français (bande d’islamophobes racistes) devraient s’inquiéter de ce que les avocats du professeur Ramadan aient été contraints de faire appel devant la Cour européenne des droits de l’homme contre le traitement inhumain infligé à leur client par la justice de la cinquième République islamophobe.

Quoi qu’il en soit, Tariq Ramadan a besoin de se voir appliquer la liberté, l’égalité et la fraternité françaises, sinon nous pourrons affirmer avec encore plus de certitude que la justice en France est gravement islamophobe, surtout si l’accusé est musulman.