Imaginer le festival de théâtre de rue, à Aurillac ou ailleurs, comne une occasion informelle de se rencontrer l’été pour en faire à notre spontanée guise, et surtout sans programme pré-mâché pacificateur comme il est d’usage lors d’événements militants estivaux.

Par exemple: occupations sauvages des rues, manif toutes aussi sauvages, squats, cabanes, tracts, banderoles, graffiti, carnaval parallèle du seum, feux de joies, radio pirate pour les prisonniers, les idées fusent.

Parce que toujours plus de police et de vidéosurveillance pour fliquer le festival;

Parce que batucadas nocturnes pour mener le troupeau et la danse, sous la surveillance de la BAC;

Parce que les pauvres qui font leur numéro sans numéro ou autorisation se font de plus en plus rares;

Parce que les barrières sont en train de se pérenniser pour entrer en centre-ville, annoncent peut-être une future entrée payante: moyen définitif de sélection du public;

Parce que ces fumeuses barrières s’immiscent de plus en plus dans les rues du centre-ville pour délimiter des espaces réservés au spectacle;

Parce qu’un des pricipes du théâtre, c’est bien la barrière-frontière entre public et acteur.es;

Parce que public fait silence obéissant à acteur.es obéissant à scénario: trop fantastique pour l’ordre public;

Parce que public et acteur.es obéissant.es, c’est aussi ça la gentrification du festival;

Parce que gentrification du festival renforce processus de gentrification locale;

Parce que le spectacle de l’obéissance est à détruire.

Sans hésiter.

 

Ce festival 2018 fut affligeant à quelques rares exceptions près qui résonnent comme ces secrets qui font rigoler tout*e seul*e la nuit.