Sous le soleil, couvert-e-s de paillettes, au rythme de Beyoncé, les queers et leurs soutiens marcheront une nouvelle fois ensemble, pacifiquement, pour la Marche des fiertés 2018. Mais le 30 juin, pendant que tu sortiras ta tenue la plus queer, que tu riras aux jets de pistolet à eau du FLAG ou que tu te mouvras devant des chars scintillants de toutes les couleurs, rappelle-toi d’une chose : la première Pride était une ÉMEUTE. Depuis des années, la marche du 30 juin est dépourvue de toute profondeur politique.

A l’heure où des milliers d’homosexuel-le-s sont tué-e-s chaque année à travers le monde, où les agressions physiques envers les personnes LGBTI en France ont augmenté de 15% en 2017 [1], où les États et leurs polices tuent, violent et discriminent les gouines, les putes, les trans et les pédés, où l’Ecole apprend encore à « ses enfants » que l’hétérosexualité est la norme majoritaire et naturelle, où notre identité est devenue la propriété de gouvernements corrompus, où le Pink Washing se réapproprie nos luttes et nos identités collectives, où Paris a le toupet de recevoir le prix de la ville la plus « gay friendly » tandis que Macron et le gouvernement Phillippe imposent des lois qui nous précarisent davantage, où l’islamophobie et l’incrimination des femmes voilées font l’objet de lois, où la société civile, ultra binaire, nous rejette, nous genre, nous humilie, nous nie ; nous avons la nécessité de nous organiser politiquement, de trouver les moyens pour nous défendre et de contre-attaquer. Les bisous et la techno n’aboliront pas seuls le patriarcat.

Voilà pourquoi nous devons marcher ensemble en tête de la manifestation pour une Pride politique et révoltée. Nous revendiquons un féminisme total résolument queer, anti-raciste, anti-capitaliste, anti-impérialiste et anti-colonialiste qui ne se limite pas aux portes de « l’égalité homme-femmes ». Nous luttons pour un renversement total de l’ordre blanc-cishétéropatriarcal et ethnocentré dont le régime hétérosexuel, la dictature du genre, le racisme et le capitalisme constituent les organes. Nous luttons contre les instances fourbes qui alimentent ces systèmes d’oppression. Ce pour quoi nous dénonçons les pratiques répressives des États-Nations, des gouvernements droitistes, de la Police, des organisations fascistes et refusons la présence de tou-te-s leurs représentant-e-s.

Samedi 30 juin, RDV à l’entrée du métro Tuileries (côté jardin) à 13h30 heure pour partir ensemble. Le cortège ne se limite pas au cercle autonome ; tous les groupes se réclamant des mêmes revendications sont invités à nous rejoindre. Allié-e cis-hétéro : chek tes privilèges, ne prend pas toute la place dans le cortège, et écoute ce qu’on a à te dire.

Le genre tombera, le patriarcat mourra, le queer-féminisme vaincra.

Féministement et révolutionnairement,

Des queers vnrs organisé-e-s.

Si vous êtes intéressé-e-s pour participer à l’organisation rdv à l’Université de Nanterre à 16h le mercredi 13 juin (à confirmer).

Notes

[1] SOS homophobie, Rapport sur l’homophobie 2018, https://www.sos-homophobie.org/article/rapport-sur-l-homophobie-2018-les-temoignages-de-lgbtphobies-encore-la-hausse