Suite à la lecture durant l’assemblée des usages du texte « la bataille de l’ouest », je me sens obligée de réagir, étant plus ou moins citée dans ce texte en tant qu’ « habitante de Saint-Jean ferme ». Le procédé qui consiste à écrire des textes à propos de situations que l’auteure n’a pas vécues est franchement désagréable, comme le fait que l’on fasse dire des choses que l’on a pas dites, ou qu’on utilise des paroles afin de diffamer d’autres personnes. Cela ne correspond vraiment pas aux manières de faire ensemble qui existent dans le quartier. Car s’il y a une chose qu’on a réussi à tenir dans le « grand ouest », c’est qu’on règle nos différends face à face, en se parlant. Tout le monde a toujours eu une attention à ne pas amener ici les embrouilles de la zad et à se dire les choses quand il y avait un problème. Sans parler à la place des autres, comme ce texte le fait. Cela ne veut pas dire qu’on est tous toujours d’accord ou qu’il n’existe aucune tension, bien sûr, mais qu’il y a je l’espère du respect et une volonté commune de bonne entente.

Et maintenant, voilà qu’une personne tente de nous monter les uns contre les autres, et de répandre des calomnies partout, sur la zad, sur internet, dans le mouvement. Je me demande quel est le but de ce genre d’écrits haineux et mensongers qui entretiennent et amplifient l’ambiance de lynchage public qu’on vit en ce moment. Et dans ce cadre-là, écrire cela c’est prendre la responsabilité de participer à ces appels au lynchage et à leurs possibles conséquences. Je refuse que mes paroles servent d’appui à de tels projets et à de grossières tentatives de division. D’ailleurs je n’ai été ni avertie ni consultée que mes conversations se retrouveraient déformées et lues dans une assemblée, qui ne s’en est pas remise. Ce qui est décrit dans ce texte n’est pas ce que j’ai vécu ou vu ce vendredi-là.

Pour le reste, il n’y rien à répondre à une personne qui profère des accusations immondes telles que « balances », « fascistes » ou découpeurs de cadavres dans des coffres… Quant au fait d’être « désolée », oui, c’est le cas, je suis désolée de ce que mes voisins/voisines ont subi de la part des flics, parce que leurs cabanes ont été détruites ou leur maison expulsée, désolée aussi de n’avoir pas su ou pu faire plus ce jour-là. En revanche, je demande à la personne mal intentionnée qui a écrit ce texte en s’appuyant sur les émotions qu’elle suppose de la part des autres, de laisser les miennes tranquilles. Pour ce qui concerne les gens du quartier, j’espère que nous pourrons continuer à faire ce qu’on a fait par le passé : se parler et ne pas hurler avec les loups.

Une habitante de la ferme de St Jean