Le carnaval des Agité-e-s, organisé par les étudiants en lutte, s’est déroulé sous un vent houleux et un dispositif policier parfaitement ridicule. Pour cet événement, une centaine de personnes se sont retrouvées sur la place Bouffay. Sans rien changer de son absurdité, des cohortes de CRS ont collé le cortège sur les côtés, guidées par des chefaillons qui conservent un air sérieux et professionnel. Les énormes dispositifs précédents – un policier par manifestant – n’étaient visiblement pas suffisant, la préfète aligne à présent quasiment un camion de CRS pour chaque contestataire !

« De la Bretagne à l’Aquitaine, nik les cohortes urbaines! », « Néron, Macron, même combat! », « La BAC a triché, elle n’est pas déguisée! ». Jean Sarkozy était bien dans son rôle, scandait : « plus de flics, moins de Smic », « Laissez les pauvres, défiler, ils vont croire, que ça peut marcher ».

Plusieurs fourgons de CRS, et même un bus, suivent le cortège. Les passants regardent le carnaval, amusés. Au lieu de s’engager dans le Cours Saint Pierre, les carnavaliers et carnavalières font demi-tour devant la préfecture, pour sillonner le cours des 50 otages dans l’autre sens. Les CRS commencent une nasse, avant de se rendre compte qu’ils ne sont vraiment pas dans les clous. Retour place Bouffay. Bouclé de toutes parts, le carnaval ne peut poursuivre sa course. Une passante, excédée, exprime son exaspération: « tous ces CRS pour un carnaval ?! Ils sont sérieux ?! ».

Tout au long de ce court défilé, une ambiance joyeuse a parcouru tout le carnaval. La plupart des policiers sur place étaient énervés, poussaient du bouclier chaque personne qui traversait leurs rangs. Cette petite mobilisation est parvenue à tourner en ridicule l’ensemble du dispositif policier, composé d’agents qui ne savaient pas trop où se mettre, et qui n’ont réussi qu’à s’enfermer dans une position inutile et penaude, moquée par de nombreux passants. Cette action a surtout permis de restaurer à Nantes, l’esprit d’un Carnaval créatif qui se moque des puissants.

Bref, loin du carnaval subventionné, aseptisé et commercial que nous vend la mairie depuis trop longtemps.