Comme les billes de mercure…

Dans les lycées, le pouvoir s’attendait à une résistance face à la sélection sociale et territoriale que représente le « parcours sup’ ». Or un combat s’est levé… mais pas de la part de ceux qui en sont directement les victimes : les lycéens. Les matraquages, exclusions, intimidations préalables ont fait leurs œuvres… ces derniers n’ont pas, ou très peu, bougé. Ce sont les étudiants qui manifestent, occupent, bloquent contre une agression qui, pourtant, ne les concerne plus directement.
Et les cheminots ? Ils ne luttent pas pour une augmentation de salaire, pour eux-mêmes, mais, entre autres, contre la suppression de leur statut… qui ne frappera que les futurs embauchés.
Il en va de même pour les zadistes de Notre-Dame-des-Landes… Ils ont gagné, fait reculer l’État, et on leur promet des situations en règle… à la seule condition qu’ils abandonnent la lutte collective qui leur a justement permis de gagner, qu’ils rentrent dans la « normalité » du monde du profit.
L’équipe Macron ne comprend plus, elle flaire le danger : la mise en cause par la lutte de cette société de rapaces capitalistes et de leurs règles. Le pouvoir est surpris, mais frappe sans pitié. Se sentir obligé d’envoyer 2 500 gendarmes robocops, des hélicoptères et blindés contre quelques centaines de zadistes ou des centaines de CRS contre des amphis occupés est un aveu de faiblesse. Les fascistes ont bien saisi ces failles de l’État et sortent de leur trou, comme à la fac de Montpellier.
Ces trois luttes qui défient les règles nous laissent donc entrevoir une autre société, juste et fraternelle : la fin du « chacun pour soi », du « premier de cordée », du « tu es ce que tu mérites », chers à la Macronie.
Vous connaissez le mercure ? Répandu, il forme de minuscules billes, des sphères parfaites, brillantes, miroirs de la réalité. Mais celles-ci sont en équilibre instable. Soit elles se dispersent, soit elles convergent, entrent en contact, les forces moléculaires invisibles les unissant, créant des billes de plus en plus grosses et puissantes. Il en est ainsi aujourd’hui avec les luttes des cheminots, étudiants, zadistes, retraités, sans-papiers, réfugiés, postiers, personnels de la santé, de l’éducation, des EHPAD… Elles sont aussi belles que les billes de mercure. De leurs convergences pourrait naître un autre avenir.

 

‘ ‘ ‘ ‘ ‘ ‘ ‘ ‘ ‘ ‘ ‘ ‘ ‘ ‘ ‘
au sommaire

> Comme les billes de mercure…

> chronique de l’arbitraire
« Si la fac nous prend pas, nous on prendra la rue »
Gaël doit être réintégré à la Poste
Un photographe du collectif militant La Meute
À Bure, un mois après l’expulsion
Perquisitions à Toulouse
« Le groupe de Tarnac n’existe pas »…
Jouad est mort au mitard de la prison de Seysses
ASVP – Argenteuil-Stop-Violences-Policières
Justice pour Marie Reine
Flic violent et flics menteurs
La chasse au sans-papier bat son plein,
Encore un mort de la frontière
La loi « asile et immigration » au Parlement.
Les fachos en actions
3 policiers condamnés

> A g i r
Conseils en manif
Semaine d’autodéfense populaire