Les habitants de Rojhilat ont lancé des boycotts dans les 8 provinces frontalières. Leur protestation prend la forme du boycott le plus étendu et le plus durable des 40 dernières années en Iran.

 

Les kolbers (porteurs de marchandises) et les kesibkars (commerçants frontaliers) protestent tous les jours depuis une semaine. Chaque jour, des manifestants défilent devant les bureaux du gouvernorat contre les politiques économiques destructrices de l’Iran contre le Kurdistan oriental.

Dans toutes les provinces du Rojhilat, les imams ont exhorté l’État iranien à résoudre le problème dans leurs sermons lors la prière du vendredi, appelée Imam Cuma, en Iran.

Le quatrième jour, le chef religieux iranien Ali Hamaney a envoyé le député national Asayish Said Celali dans la province de Bane pour calmer les protestataires, mais les habitants ont protesté contre Celali et n’ont pas écouté son discours.

Un jeune manifestant enlevé

Un jeune kesibkar kurde du nom de Yadgar Sediqi a protesté contre le discours de Celali : « Les enfants sont tués à la frontière. Vous avez fermé les portes de la frontière et vous nous avez privés de notre gagne-pain. Nous n’avons plus peur de vous, nous ferons tout ce qui est nécessaire. »

Un jour après ce bref discours, Yadgar Sadiqî a été enlevé et on ne sait rien de lui depuis.

Celili a annulé sa visite dans la province de Seqiz après les protestations. Le régime iranien s’est engagé au plus haut niveau pour rompre et mettre fin au boycott. Le député de la région de Serdesht du Parlement iranien a fait une déclaration vendredi en guise d’avertissement sévère au gouvernement iranien : « La fermeture des portes de la frontière a coûté leur emploi à 80.000 kolbers et 6 millions de kesibkars ».

Déclaration du gouverneur mais les protestataires attendent une application pratique

Le gouverneur Behman Muradniya s’est adressé samedi à l’agence iranienne Isna : « Tous les obstacles empêchant l’ouverture des portes de la frontière pour les kolbers ont été supprimés. Les résultats de la réunion sur cette question seront annoncés prochainement. Les portes de la frontière devraient s’ouvrir dès que possible. »

Les protestataires ont dit ne pas faire confiance aux promesses des représentants du gouvernement et qu’ils continueront leurs protestations jusqu’à ce que les portes de la frontière soient ouvertes.

Pendant ce temps, les citoyens de la région de Hewreman, près de la frontière de Merîwan, ont déclaré qu’ils fermeront la route menant à la porte de la frontière Ba?bax et qu’ils empêcheront les camions de passer vers le Kurdistan méridional.

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