Pourquoi défendons nous la ZAD aujourd’hui ?

L’État et les médias mainstream nous expliquent que comme l’aéroport ne sera pas construit à NDDL, il n’y a plus d’enjeux pour les personnes à rester vivre sur la ZAD sans un projet concret (si possible lié à l’agriculture). Ce qu’ils oublient sciemment de préciser, c’est que le combat qui a été mené contre l’aéroport l’a aussi été contre « son monde ». Ces deux aspect sont indissociables. Le « contre son monde » représente la lutte menée contre une société basée sur les rapports marchands et les rapports autoritaires, directement responsables de la destruction de la vie sur cette planète ou nous habitons. Quelles chances aujourd’hui nous reste t’il pour pouvoir continuer à l‘habiter ?
Si beaucoup de personnes sont venues s’installer sur zone afin de mener ce combat,
c’est parce qu’il leur semble au moins aussi important que celui mené contre un énième aéroport qui effectivement trouverait sa place dans la logique capitaliste.
Refuser à des personnes de rester vivre dans les habitations qu’illes ont construites tout au long de ces années de luttes équivaut à renier ce point primordial. Le droit pour des personnes, sur la ZAD ou ailleurs, d’occuper des terres libérées et soustraites à la propriété privée afin d’inventer et d’expérimenter d’autres façons de vivre est un droit qu’il nous faut défendre coûte que coûte.
L’État n’est pas dupe, il sait que ces expérimentations chaque fois essaiment et apportent de l’espoir à celles et ceux qui, innombrables, rêvent d’un monde qui échapperait à l’hégémonie capitaliste. Supprimer une partie des expérimentations tout en en promouvant une autre (les projets agricoles) inclurait la récupération de toutes
ces années de combat dans le schéma capitaliste. Pour que la ZAD reste ce qu’elle
est, un espace de liberté et d’expérimentation, on ne peut en sacrifier une partie pour en garder une autre.
L’État s’évertue à fausser le débat en utilisant le caractère illégitime qu’il y aurait à vivre sur la ZAD sans payer de loyer ni d’impôts, c’est à dire sans être en permanence sous la coupe écrasante des rapports d’argent (qui n’a jamais rêvé d’échapper à cette pression?).
La répression énorme de ces derniers jours n’a d’autre explication que cette peur qu’a l’État de voir de nouvelles initiatives expérimentales concrètes pour une autre façon de vivre émerger !
Cette répression disproportionnée ne fait que renforcer notre déterminatio n et notre certitude de la pertinence de cette lutte !