07 juin 2003 : communiqué des travailleuses de Brukman.

Après 50 jours de lutte pour la récupération de notre fabrique, les travailleurs de Brukman venons de nous assembler avec tous ceux qui nous appuient pour discuter de la situation du conflit et comment continuer. Furent présents les compagnons de Zanón, des auxiliaires professeurs de Ensenada qui portent une lutte exemplaire pour augmentation de salaires, des délégués de Pepsico et de IOMA, des travailleurs d’Etat, des professeurs, des piqueteros de la FTC et de Teresa Vive, des partis politiques comme le MAS, le MST, DO et le PTS, des représentants du PO et de la CCC. Nous accompagnèrent également des assembléistes, des lycéens et des étudiants qui apportèrent le bilan positif de la campagne pour le Fonds de Grêve : 8000 signatures et plus de 3500 pesos.

Nous avons ouvert la réunion en informant de ce qui c’était passé la semaine dernière pendant laquelle nous avons réalisé une mobilisation à la Municipalité, nous nous sommes entretenus avec le nouveau secrétaire des Droits de l’Homme, Eduardo Luis Duhalde, à qui nous avons dénoncé les irrégularités du juge Rimondi, entre autres actions. Mais nous voulons informer qu’une information nous est parvenue que les Brukman sont en train de contracter des personnes pour vider la fabrique ce lundi 9 juin. Pour cela nous voulons dénoncer cette situation devant toute la communauté et les autorités et dire que nous accusons comme directement responsables le juge Rimondi et le chef de la Police Fédérale, Roberto Giaccomino -qui nous a brutalement réprimé le 21 de abril- de toute nouvelle agression à l’encontre des travailleuses et de leurs soutiens. Nous invitons ce dimanche à partir de minuit les organismes de Droits de l’Homme, les syndicats, les mouvements de chômeurs, les assemblées populaires, les étudiants et les habitants en général à venir nous soutenir devant ces provocations et à nous accompagner ce lundi.

Ce même lundi, nos avocats font faire une présentation où ils vont clairement exposer les irrégularités du juge Rimondi et de ses complices. Ils réaliseront une conférence de presse à midi au Tribunal. Nous convoquons également une réunion d’avocats, de personnalités et d’organismes des Droits de l’Homme pour redoubler la dénonciation de cette situation. Elle aura lieu ce mardi à 14 hs dans notre tente.

Un autre point principal de la discussion fut l’organisation de la convocation que nous sommes en train de faire à plusieurs organisations combatives pour la Rencontre Nationale de Travailleurs, Chômeurs et secteurs en lutte qui se réalisera les 21 et 22 juin. Cet après midi a fonctionné une commission avec des représentants de diverses organisations piqueteras, de fabriques occupées, de commissions syndicales, de partis politiques et d’assemblées de quartier, où se discutèrent les axes de la rencontre. Nous voulons que ce soit une rencontre démocratique, représentative et classiste où puissent se discuter non seulement notre propre conflit mais aussi les tâches des travailleurs et du peuple en général.

Le mercredi 11 juin, nous réaliserons une grande marche unitaire avec des dizaines d’organisations en lutte. Elle partira depuis Liniers à 11 h, passera par notre fabrique à 14 h où nous réaliserons un acte. Ensuite nous marcherons avec les organisations piqueteras et les partis politiques à la Place de Mai et au palais présidentiel.

Pour fermer la semaine, le vendredi 13 juin, les assemblées sont en train d’organiser une journée de lutte. La proposition est de commencer à 11 h Avenue de Mai en installant des tables pour diffuser nos réclamations et réunir plus de signatures pour le retrait de la police et le vote de la loi d’expropriation. A 18 h sera projeté sur le bâtiment de la Mairie le documentaire « Ouvrières sans Patron ». Ce lundi, lors de notre assemblée nous discuterons la possibilité de réaliser un nouvel « maquinazo » pour démontrer que les ouvrières pouvons mettre la production au service de la communauté, en confectionnant pour le peuple de Santa Fe. De plus, nous voulons informer que ce matin est partie pour cette province une délégation de travailleurs de notre fabrique avec des dizaines de sacs pour nos frères innondés. Le chargement contient des abris que nous avons réalisés avec nos propres mains, des aliments et des vêtements qui furent apportés par des travailleurs de l’ IOMA de La Plata, de l’ UTD de Berisso et des assembléistes de la Capitale.

La réunion s’est achevée comme toujours en réaffirmant l’engagement de continuer la lutte pour l’expropriation de notre fabrique, afin que nous puissions travailler et pour que les travailleurs puissions avancer dans la coordination de Nos Luttes pour triompher.

Travailleuses et travailleurs de Brukman