LA CNT A UN BRILLANT AVENIR… DERRIÈRE ELLE *

Critiquer en public ou dans des petits groupes les militants et les compagnons qui occupent des postes de responsabilité c’est dévaloriser l’Organisation.
Aucun camarade conscient ne critique les Comités en public, parce qu’il sait que cela favorise les buts de l’adversaire.
L’anarcho-syndicalisme et l’anarchisme organisé se régissent par la loi des majorités, etc.

Ce n’est pas par méchanceté que je cite ces léninismes inscrits sur notre propre carte confédérale. La méchanceté aurait consisté à rappeler sans plus ces paroles chantées par Lluis Llach [1] :

Ce n’est pas pour ça, compagnons ce n’est pas pour ça
Que sont mortes tant de fleurs
Qu’ont pleuré tant d’espoirs
Peut-être devons-nous être courageux [2] encore une fois
Et dire non, mes amis, ce n’est pas ça…

Je voudrais cependant dissiper une confusion à laquelle ces vers peuvent induire, je ne quitte pas la CNT par sensiblerie morale, par purisme sentimental ou infantile, ni pour ne pas supporter plus longtemps les manoeuvres politiciennes que les diverses factions déploient dans la CNT. Il se peut qu’à l’âge de vingt ans c’eût été l’écœurement qui m’aurait poussé à déchirer ma carte mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Jusqu’à ce mois de mai 1979 j’ai accepté tout à fait consciemment de porter une carte avec des phrases aussi réactionnaires que celles que j’ai citées plus haut, et je l’ai fait parce que j’assumais pleinement deux options qui étaient pour moi fondamentales :

1. Que la CNT devait être une vaste organisation ou, pour le dire rapidement bien que je n’aime pas ce terme, une organisation de masses. Nous savons bien que plus une organisation est vaste plus pesants sont les appareils de pouvoir qui la structurent et plus intenses sont les relations de pouvoir qui l’agitent. Je n’ai donc pas été vraiment surpris ni déçu par le désagréable spectacle de ces luttes inévitables.

2. Que la CNT devait être une organisation insérée dans son siècle, enracinée dans son temps, en parfaite osmose avec la quotidienneté du présent. Cela signifie donc une organisation nécessairement contaminée par l’esprit du temps et dans laquelle les individus, leurs relations et leurs pratiques, sont seulement un peu (mais si peu) différents de ce que nous pouvons contempler en dehors de l’organisation. Les armes employées dans les inévitables luttes pour le pouvoir ne pouvaient pas être bien différentes de celles existant en dehors du milieu libertaire, et de l’avoir constaté une fois de plus ne pouvait pas trop me décourager.

Je ne pars pas par purisme et je ne m’en vais pas non plus à cause de la direction que certains facteurs conjoncturels ont imprimée à la CNT. Les circonstances de la reconstruction, l’hétérogénéité des positions de départ, l’influence de l’exil, l’affaire de la Scala [3]… ce sont des éléments qui expliquent les phénomènes de surface qui ont lieu dans l’organisation mais qui n’ont rien à voir avec les mécanismes de fond qui marquent la trajectoire de la confédération. Je crois que j’ai rendu ma carte pour une raison plus fondamentale : je me suis rendu compte que mon adhésion à la CNT reposait, en dernier ressort, sur un simple acte de foi, sur la croyance dans un miracle, sur la cécité propre à tout croyant. Quand on jette une pierre en l’air, il faut une solide dose de foi pour parier qu’elle ne retombera pas ; il ne fallait pas une moindre dose de foi pour croire que la CNT existait encore… comme si le simple fait d’être une organisation d’inspiration libertaire lui avait permis d’échapper aux lois régissant la matière sociale. Il est vrai qu’après tant d’années de militantisme dans un secteur libertaire réduit à sa plus simple expression tant au niveau numérique qu’au niveau d’une efficacité autre que de témoignage [4] les espoirs réveillés par le resurgissement cénétiste étaient suffisamment excitants pour troubler la capacité d’évaluation critique et fausser les analyses. Dans mon évaluation de la CNT après la reconstruction, j’avais oublié de prendre en compte la dimension temporelle, le poids de l’histoire. J’avais oublié qu’une organisation n’est pas seulement l’ensemble de ses membres, la qualité de ses structures, la validité de ses contenus et la nature de ses mécanismes de décision, mais qu’une organisation est aussi son histoire. J’avais oublié qu’entre l’instituant et l’institué les années ne passent pas impunément, j’avais tout simplement oublié que la CNT était née au début du siècle et que nous nous approchons de sa fin. Pendant trois années j’ai vécu la CNT sur la base de ces oublis.

Les compagnons des GAA [5], ou plutôt le processus qu’ils ont suscité, ont agi sur moi comme un analyseur de la confédération, comme un révélateur de tout ce que mon acte de foi m’empêchait littéralement de voir. Les expulsions ne sont pas le plus important, ce sont les caractéristiques du processus qui se révèlent réellement instructives et qui m’ont permis enfin de me poser la question de la CNT dans des termes non religieux. Si la CNT est une organisation (et elle l’est), si toutes les organisations, du fait même qu’elles sont des organisations, sont régulées par des mécanismes sociaux spécifiques, par des lois qui leur sont consubstantielles, par des processus non contingents (et tout cela est effectivement ainsi), alors la CNT est elle aussi affectée nécessairement par ces mécanismes, ces lois, ces processus. S’il est certain (et je crois qu’il y a des éléments suffisants pour accepter qu’il en soit ainsi) que tout groupe humain dont la cohésion se fonde sur des éléments idéologiques, sur des valeurs partagées, sur un corpus de croyances communes, tend inexorablement vers la forme-église, c’est-à-dire qu’il tend à se transformer en une organisation dont le fonctionnement repose sur des mécanismes régulateurs de type orthodoxe, alors il n’y a aucune raison pour supposer, sauf acte de foi, que la CNT échappe à cette transformation.

Par le poids de sa propre existence, par le simple écoulement du temps, par le jeu même de son métabolisme social [6] la CNT avance inexorablement vers la forme-église. Les organisations ont un cycle de vie déterminé, même si lorsque celui-ci s’achève elles peuvent continuer à subsister sous forme d’église. Les idéologies aussi, bien que ce cycle soit plus long [7]. La CNT se trouve, et c’est bien normal, déjà très engagée dans le processus ecclésiastique. En tant qu’organisation formelle, elle peut subsister encore de longues années, mais, en tant qu’organisation simplement fonctionnelle par rapport à ses objectifs constitutifs, la CNT se trouve dans le même état que toutes les organisations qui sont proches de la forme-église, c’est-à-dire, morte, défunte, finie. La CNT est morte pour ses fins, même si elle demeure vivante pour se perpétuer elle-même.

Ce que j’ai exposé jusqu’ici peut être considéré comme une opinion et en un sens ce n’est effectivement qu’une opinion à laquelle on peut opposer d’autres opinions tout aussi légitimes. Quand les débats consistent en une confrontation d’opinions, ils peuvent être agréables ou ennuyeux, stimulants ou fatigants, jamais théoriquement valables ou pertinents. L’exposé et la confrontation d’opinions, satisfont de nombreuses fonctions sociales mais pas précisément celle de permettre une compréhension plus précise de la matière abordée. Je crois qu’une opinion doit expliciter ses bases, énoncer les conditions précises de sa formulation, indiquer les matériaux sur lesquels elle s’articule, dévoiler sa logique interne, offrir en définitive les conditions de vérification et de réfutabilité à partir desquelles le débat cesse d’être affaire d’opinion pour devenir pratique théorique. J’affirme donc que la CNT, victime de l’écoulement du temps, a cessé d’exister il y a longtemps et que le référent des trois lettres CNT est une forme-église, mais j’expose ensuite certains des symptômes de cette situation et certaines des caractéristiques de la forme-église.

L’INSTRUMENT FINIT PAR INSTRUMENTALISER SES PROPRES FINS

Une organisation ne se constitue à l’origine que comme un moyen conjoncturellement valable pour atteindre une finalité qui est extérieure à elle-même. Son unique valeur réside dans les opérations qu’elle permet d’effectuer. Le coût de la mise sur pied ou du maintien de l’instrument doit être notablement inférieur à la valeur des opérations qu’il permet, et l’instrument est abandonné ou il est modifié dès que les opérations qu’il autorise cessent d’être rentables par rapport aux objectifs assignés. Avec le temps l’organisation tend à s’ankyloser, l’activité de ses membres se consume dans la simple persistance de cette organisation, dans des opérations de maintenance. L’organisation qui n’est pas parvenue à atteindre les objectifs pour lesquels elle a été créée produit un nouvel objectif : subsister. L’instrument est sacralisé. Son existence est substitutive de ses fins. Sa valeur ne se calcule plus en fonction de la valeur des opérations qu’elle permet de réaliser car l’organisation acquiert tout bonnement la valeur même de ses fins.

En quoi consiste aujourd’hui la principale activité des militants de la CNT ? Sur quoi portent les contenus des assemblées ? Est-il concevable d’évaluer la CNT comme un simple et vulgaire outil ? Les réponses ne laissent pas lieu au doute.

ÉLOIGNEMENT PROGRESSIF DE LA RÉALITÉ, ET SON COROLLAIRE : FONCTIONNEMENT SUR UN PLAN PUREMENT IDÉOLOGIQUE

Ce qui est institué est nécessairement conservateur. Il l’est déjà à l’instant même où il jaillit de l’acte instituant. En effet, le succès du processus instituant réside dans la permanence de ses effets et la condition de possibilité de cette permanence repose sur la mobilisation de forces suffisantes pour résister au changement et à la continuelle reformulation. Le conservatisme est donc une caractéristique des organisations en tant que celles-ci sont le produit d’une création et ceux d’entre nous qui continuons à penser que l’organisation est malgré tout un instrument nécessaire, nous devons accepter ce fait. Mais, de même qu’il y a des molécules plus ou moins instables, il y a aussi des organisations plus ou moins durables. Le fait qu’une organisation perdure au long du temps révèle la force des liens internes qui la maintiennent en état et qui lui confèrent l’évidente capacité d’esquiver le changement, moyennant quoi ce qui paraissait vertu, la longévité, se transforme en défaut. En effet, des outils comme une roue ou une pioche peuvent demeurer immuables pendant des millénaires, mais quand la matière sur laquelle s’applique l’instrument est inévitablement changeante ou bien nous modifions l’instrument ou bien son efficacité devient purement symbolique. La CNT naquit comme un instrument adapté, et je dirais même très bien adapté, à une réalité sociale déterminée. Personne ne niera que cette réalité sociale a énormément changé et sans doute l’instrument a changé lui aussi. Mais les mêmes forces de résistance au changement qui ont rendu possible la survivance de la CNT sont également responsables de ce que le changement subi par l’organisation soit plus lent que le changement qui affecte la réalité. Au fur et à mesure que les années passent, ce déphasage s’amplifie, et il se trouve que les années écoulées depuis la création de la CNT sont déjà bien nombreuses…

Quand une organisation se trouve fortement déphasée par rapport à la réalité pour laquelle elle a été conçue il ne lui reste que deux solutions : se transformer elle-même ou bien transformer la réalité. Comme les deux choses sont assez difficiles, c’est généralement une solution onirique qui est adoptée : on transforme idéologiquement la réalité afin de masquer le déphasage. C’est alors un fonctionnement purement idéologique qui s’installe et qui se meut dans les limites d’une idée de la réalité. N’est-ce pas ce qui se passe dans la CNT ? Pourrait-il se faire que l’on attribue à l’organisation et à ses contenus l’absence d’une d’incidence réelle ? Généralement on pense plutôt qu’il s’agit simplement d’une mauvaise passe et que viendront bientôt des temps meilleurs, ou bien on argumente que ce sont des aspects conjoncturels tels que les luttes internes, etc., qui freinent l’éventuelle incidence, ou bien encore, et c’est fabuleux, on pense que, bien qu’imperceptibles, informels et souterrains, les effets que parvient à produire la CNT sont réellement impressionnants.

LA RÉCUPÉRATION DE LA MÉMOIRE COMME MANIÈRE DE REVIVRE LE PASSÉ

La forme-église, la transmutation du moyen en but, et le fonctionnement idéologique s’accompagnent généralement d’un puissant appel à la tradition. Pour beaucoup de compagnons, récupérer la mémoire historique des luttes, et tout particulièrement celle de l’organisation anarcho-syndicaliste, représente un travail positif pour affronter le présent. Ce dont ils ne se rendent pas compte c’est de l’effet castrateur que produit cette mémoire. En effet, lorsque récupérer la mémoire historique signifie récupérer les sigles, les symboles, les congrès, etc., c’est une véritable régression que l’on effectue. Récupérer la mémoire avec ses tonalités d’époque comme si le temps s’était figé, c’est se transporter à ce moment-là et c’est aussi concevoir le futur comme une manière de revivre le passé, comme une renaissance qui reproduira l’âge d’or. Le passé de la CNT, qui pour tout authentique mouvement d’émancipation constituerait un trésor inappréciable, tout comme la Makhnovchtchina ou Cronstadt, représente pour la CNT actuelle, et parce qu’il s’agit précisément de la CNT, un stigmate de mort. N’est-il pas vrai, en effet, qu’aujourd’hui la CNT est, avant tout, son passé ? Que sa plus grande aspiration est de parvenir à être ce quelle fut ?

LES STRATÉGIES DE PROTECTION DE L’ORGANISATION

Lorsqu’une organisation se trouve suffisamment engagée dans le processus de transformation orthodoxe, lorsque sa propre survie s’érige en objectif primordial et quand son rapport à la réalité ne répond plus à ses buts constitutifs, alors les mécanismes qui ont pour fonction essentielle la préservation de la cohésion interne du groupe deviennent prépondérants. On élabore par exemple un langage pour initiés qui sert à la fois de critère d’appartenance et de procédure d’exclusion. Ce langage chargé de subtiles connotations, en plus de constituer un symptôme et un effet de la coupure avec la réalité, sert aussi à immuniser contre le changement et il dresse une barrière difficilement franchissable contre tout élément instituant, contre tout élément théorique en provenance d’un autre lieu. Le cercle se referme, la base sociale de l’organisation devient chaque fois plus exiguë et par conséquent toujours plus tournée vers le prosélytisme, en même temps qu’elle est plus dogmatiquement convaincue de posséder la vérité. Il en est ainsi parce que quand la réalité se refuse à nous offrir des succès, c’est-à-dire à justifier d’une certaine manière la validité de nos positions, c’est alors dans la seule force de notre conviction que nous cherchons les signes de cette validité et du coup notre conviction n’a plus le droit de se montrer vacillante. Le ritualisme s’installe ainsi dans la forme-église et organise la répétition comme meilleur moyen pour éviter les hérésies. Psalmodier les textes ne permet peut-être pas de beaucoup évoluer mais cela permet d’éviter les discours qui n’attestent pas la doctrine.

Les militants qui assistent aux séances plénières n’ont-ils jamais eu l’impression d’assister à une situation ritualisée qui satisfait des fonctions très différentes de celles qui sont supposées ? L’exégèse des textes acquiert une importance primordiale, on discute les diverses interprétations du recueil des normes de fonctionnement. Ce recueil s’institue comme dernier et décisif recours pour régler les questions car, plus que la justesse d’une formulation, ce qui prime c’est sa conformité aux écritures. Parler de textes, de mémoire, d’orthodoxie, c’est aussi parler de gardiens du passé. Il y a donc des légataires de l’histoire chargés de veiller à la pureté de la trajectoire, chargés d’authentifier le présent à partir du passé. Ce qui importe c’est de maintenir un instrument qui soit un témoignage du passé, qui aide à le matérialiser aujourd’hui et surtout qu’il ne le souille pas rétroactivement.

À quoi bon poursuivre ? Il y a beaucoup d’autres symptômes qui condamnent la CNT : l’intolérance devant le conflit, la sacralisation des figures historiques, les luttes tournées vers l’intérieur de l’organisation qui permettent de remporter des victoires compensatoires de celles que l’on ne peut pas obtenir sur l’ennemi, le double circuit des canaux d’information selon qu’il s’agisse de la base ou des responsables, etc.

Le pire est que le futur paraît assez prévisible : accentuation des caractéristiques actuelles.

Auparavant, j’ai cru que la CNT pouvait assumer une fonction de cristallisation, de regroupement, de mise en relation, de catalyseur d’une nouvelle lutte. Je sais aujourd’hui que la CNT joue un rôle négatif, un rôle de frein, d’ankylose, de destruction de ce qu’il y a de libertaire chez ses membres, je ne veux pas contribuer à ce que les filets de la CNT enserrent un espace où je suis sûr que battent des potentialités révolutionnaires innovatrices. Partir, mais pour aller où ? Il est vrai qu’il n’y a pas une alternative qui soit déjà construite. S’il y en avait une, combien de militants jeunes et libertaires resteraient encore dans la CNT ? L’alternative reste à inventer. La réalité européenne peut nous induire à beaucoup de pessimisme sur la viabilité pratique d’une incidence libertaire, mais entre un chemin dont je sais avec certitude qu’il ne peut pas m’emmener où je veux et un chemin hasardeux je ne doute pas un instant.

Il nous faut définir les conditions de possibilité d’un vaste mouvement libertaire qui dépasse une fonction de pur témoignage. Ce n’est pas facile. Mais si cela est possible ça ne peut l’être qu’à travers le développement d’une activité théorique sans restrictions, qui interroge tranquillement les points aveugles et les dogmes de l’idéologie anarchiste sur le pouvoir, l’État, la révolution, la non-division du travail, etc.

Et aussi à travers le développement d’une activité politique [8] insérée dans les nouveaux domaines de la conflictualité sociale qui ne passent pas tous par un axe de classe. Quoi qu’il en soit, les éléments pour une alternative constitueront matière pour une autre réflexion.

TOMÁS
Carte confédérale n° 086.246
Membre du Syndicat de l’éducation CNT
de Barcelone… jusqu’en mai 1979.

[*] Publié en 1979, dans le n° 3 de la revue Nada.

[1] J’ai traduit très librement les paroles suivantes de ce chanteur catalan :
« No es això. Companys, no és això
pel que vàren morir tantes flors
pel que vàrem plorar tants anhels.
Potser cal ser valents un altre cop
i dir no, amics meus, no és això. »

[2] Le courage consisterait ici à affronter quelque chose d’aussi redoutable que la peur de la solitude et à abandonner la chaude sécurité que nous offre l’appartenance à une organisation (… camarades qui avez rompu avec le PC, je comprends enfin vos atermoiements !).

[3] Provocation policière qui fit plusieurs morts dans la salle des fêtes barcelonaise la Scala et qui attribua à la CNT le dépôt de la bombe.

[4] Sauf l’éclair inoubliable de Mai 68 et ses suites.

[5] Les Groupes d’affinité anarcho-syndicaliste (GAA) constituaient un regroupement plus ou moins opaque qui prétendait influencer la CNT à la manière de la FAI et contrebalancer cette dernière. J’imagine qu’il serait abusif d’appliquer le qualificatif de compagnons à tous les membres des Groupes d’affinité anarcho-syndicaliste, mais je ne doute pas un seul moment qu’il soit approprié pour la grande majorité d’entre eux.

[6] J’admets bien volontiers que toute biologisation est dangereuse… mais elle l’est moins si on est prévenu.

[7] Le marxisme et l’anarchisme commencent à montrer des symptômes qu’ils approchent de la fin d’un cycle. Le caractère moins structuré de l’anarchisme fait que les signes de crise sont moins perceptibles que dans le marxisme.

[8] Encore un terme dont l’usage fait encourir le risque d’être excommunié.