Dans un mouvement d’euphorie et d’émotion collective, malgré une certaine confusion, l’assemblée décide de partir débrayer les autres campus universitaires, afin de partir toutes et tous ensemble en manifestation. Une première incursion dans le campus Tertre. Des chants, des slogans, des sourires parsèment les couloirs de la fac, égayant des lieux devenus bien mornes. Tout en grossissant au fur et mesure des amphis zbeulifiés, le cortège s’élance à l’assaut de la faculté de sociologie, puis en langue, puis en droit où la sécurité à tenter d’interpeller violemment un étudiant qui aurait déclenché l’alarme incendie. Le silence des couloirs et des amphis où règne la solitude des étudiant.e.s précarisé.e.s et isolé.e.s s’est vu brisé par le rassemblement spontané des étudiant.e.s, prof, personnels de l’université.

C’est donc un cortège de plus de 800 personnes qui s’élance vers la fac de science. De retour pour jouer un mauvais tour, l’alarme incendie est déclenchée, et une prise de parole devant les étudiant.e.s en blouse blanche convainc certaines personnes à se joindre à nous. Ce mouvement d’émulsion collective, où l’on se découvre, où l’on se parle, où l’on reprend des slogans ensemble, se confronte une nouvelle fois à un dispositif policier délirant. La nouvelle préfète à bien décidée de nous interdire toute manifestation vers le centre ville. La stratégie du pouvoir est claire : empêcher toute possibilité de contestation. Nous savons depuis toujours, que nous étudiant.e.s sommes de potentielles étincelles dans les luttes sociales. Le mouvement du printemps 2016 l’a bien prouvé. Craignent-ils un nouveau mai 68 ?

Un hélicoptère, la BAC, la CDI, des gendarmes mobiles, des CRS mais aussi des agents de la DGSI, ont été déployé une nouvelle fois. Un dispositif hallucinant, et dans l’illégalité quand des policiers chargent, gazent et matraquent directement sur le campus de science. Une foule d’étudiant.e.s gazée et matraquée, sans n’avoir été violente. Et quand bien même. Dans la colère, spontanément, des jeunes chantent « liberté, liberté, de manifester ». Un symbole de ce nouveau pouvoir sûr de lui, ultra sécuritaire, qui nous laisse pour seul droit de manifester, d’être nassé.e.s entre deux campus, encerclé.e.s par une centaine de policiers, cagoulés, armés. Un seconde AG de 200 personnes s’est rassemblée une nouvelle fois pour discuter de jeudi et pour débriefer ce qu’il venait de se passer.

Nous pensons qu’il est inacceptable que la préfète agisse ainsi. Nous ne pouvons tolérer que la police viennent répandre sa terreur jusque dans nos facs. La police est déjà trop présente dans nos vies, au travail, dans nos quartiers, dans les trams, dans les rues, partout. Nous demandons aux professeur.e.s et au personnel de l’université de se montrer solidaires face à la répression silencieuse que nous subissons.
Voulez-vous une université sélective et élitiste, où la police peut gazer et matraquer tout étudiant.e protestant contre la politique mortifère des gouvernements ?

Nous ne nous laisserons pas faire, nous continuerons à nous mobiliser. Rien n’est fini, tout commence ! Du rectorat au centre ville, on les aura !

RDV : Mercredi 7 février à 12h en Censive pour le comité de mobilisation, suivi d’un atelier création de banderoles.

RDV : BLOCAGE : Jeudi 8 février. Rendez-vous 6h devant le Pôle Étudiant pour bloquer la fac et faire vivre le mouvement.

RDV : Mardi 13 février à 12h en Censive pour se retrouver en Assemblée Générale et discuter de la suite du mouvement.