Action

Un groupe d’environ 40 personnes bien déterminées a rejoint le lieu de rendez-vous afin d’empêcher le départ du bus qui est arrivé à 8h.

Empêcher le départ de ce bus, c’est bien ce qui nous a motivées à nous lever aux aurores ce dimanche matin. Un couple de « marcheurs », pensant que nous allions prendre le bus pour la marche, nous accompagne pour trouver leur route jusqu’au lieu du rendez-vous. Eux décident de monter. De notre côté, nous nous sommes simplement positionné.es à l’avant et à l’arrière du véhicule. Nous avons déployé la banderole « AVORTEMENT ACCESIBLE ET GRATUIT POUR TOU.TES ». Le groupe de percussions commence à jouer, et nous scandons les slogans : « A Paris, vous n’irez pas ! Mon corps, mon choix, ça n’vous regarde pas ! » ; « Gouines, bi.es, trans et pédé contre l’hétéronormativité » « Ah, Ah, Ah, antipatriarcat ». Nous chantons, dansons pour se réchauffer, et pour égayer le tout, nous ajoutons de la couleur avec quelques fumigènes.
Des jeux s’improvisent sous les yeux et caméras des « marcheurs » ratés planqués à l’intérieur du bus et d’un pauvre RG de permanence un dimanche matin. Au lever du jour, des camarades nous apportent thé, café et viennoiseries.
Il est 10h30, et le car n’a toujours pas démarré.

Un monde parallèle

A l’intérieur du bus, les occupants sont moins rigolos. Une personne du bus a tenté d’arracher le masque d’une camarade, déséquilibré par son geste, il s’effondre sur la barrière ainsi que sur elle. Quelques insultes ont fusé, puis ils se sont tous réfugiés dans le bus.
Plus tard, une fervente chrétienne s’impatiente, pointe son chapelet vers nous. Malheureusement, nous n’avons pu éviter ses bénédictions.

Espérant rejoindre la marche, les réseaux sociaux les occupent. C’est ce que nous avons pu constater sur leurs comptes twitter.

Pourquoi nous définissent-ils spontanément comme des « antifas » et non comme des féministes ? Se considéreraient-ils comme des fascistes ?!?

Les marcheurs pour la vie ont appelé la police. Une voiture est arrivée, puis un flic est venu nous parler afin de nous dire que nous avions bien joué notre coup. En effet, puisque nous ne gênions pas la circulation, nous pouvions rester. Il a ensuite rassuré les marcheurs immobilisés en leur disant que nous n’étions pas un black block ! Après nous avoir demandé à quelle heure nous comptions partir, il a conclu ironiquement « ah, ça va, vers 10h30 ils vont rater la messe ».

Suites et fin

À 11h15, deux voitures arrivent, de la brigade cynophile et de la sécurité départementale. Pas très matinaux et certainement habillés à la va-vite : mi-uniforme mi-civil, ils ont permis au bus de repartir. Après être resté 4h, le moteur allumé, le bus est donc parti puis s’est arrêté, à l’abri des regards, pour déverser des « marcheurs » ratés rennais qui sont retournés à leurs voitures.

À bientôt dans la lutte et en attendant : chantons !!!