L’expulsion de ces jeunes ne pourrait qu’aggraver leur situation, déjà extrêmement précaire.

C’est pourquoi, militant-e-s syndicalistes, membres du personnel de l’Université de Nantes, nous interpellons la Présidence de l’Université :

prenant acte de la tolérance dont elle a fait preuve jusque-là à l’égard de l’occupation des bâtiments de l’Université, nous lui demandons de maintenir l’hébergement provisoire de ces mineurs, tant que les pouvoirs publics n’auront pas mis en place des solutions pérennes.

Nous nous opposons fermement à toute intervention des forces de l’ordre sur le campus, qui mettrait à nouveau ces mineurs à la rue.

Nous attendons également de la Présidence de l’Université de Nantes qu’elle interpelle les pouvoirs publics (préfecture, conseil départemental et mairie de Nantes) pour que des solutions viables d’hébergement et de prise en charge soient proposées aux mineur-e-s concerné-e-s, comme l’a fait Nathalie Dompnier, présidente de l’Université Lumière Lyon 2, confrontée à la même situation.

Pour le droit à l’éducation des mineur-e-s

Par ailleurs, suivant la ligne du Conseil Départemental, qui conteste la minorité de certain-e-s de ces jeunes, l’inspection de l’Académie de Nantes s’oppose à leur scolarisation. C’est ainsi que certain-e-s mineur-e-s se sont vu-e-s refuser leur inscription dans des établissements publics d’enseignement secondaire qui étaient prêts à les accueillir, au prétexte que leur minorité n’était pas établie. Or, selon Action Jeunesse Scolarité, qui assure leur suivi scolaire, les recours visant à faire reconnaître leur minorité aboutissent dans la plupart des cas. En refusant de leur accorder une présomption de minorité, l’inspection académique leur interdit donc l’accès à un droit essentiel : le droit à l’éducation, pourtant théoriquement garanti.

C’est pourquoi, militant-e-s syndicalistes, enseignant-e-s du primaire, du secondaire et du supérieur, nous demandons au rectorat et à l’inspection de l’Académie de Nantes un accueil inconditionnel de ces jeunes dans les établissements d’enseignement public.

Pour un vaste mouvement de solidarité

Nous appelons l’ensemble des personnels du primaire, du secondaire et du supérieur à se joindre au vaste mouvement de solidarité qui se constitue en soutien aux mineur-e-s isolé-e-s étranger-e-s et à se rendre sur les lieux occupés pour y apporter leur aide. Les formes de soutien sont variées, des cours de soutien aux dons de fournitures scolaires. Nous les invitons ainsi à prendre directement contact avec Action Jeunesse Scolarisation1, qui, face à l’abandon des pouvoirs publics, assure la scolarisation des mineur-e-s grâce à un réseau d’enseignant-e-s bénévoles ou par leur inscription au sein de l’enseignement privé.

Nantes, le 29 novembre 2017

Signataires le 29 novembre :

Les organisations syndicales de l’université de Nantes : Sud éducation, Solidaires étudiants, Snesup-FSU, SNTRS CGT, SGEN CFDT, UNSA éducation, UNEF ; Solidaires 44 ; FSU 44 ; Union locale CGT ; Collectif des précaires de l’ESR ; Sud santé sociaux 44 ; Sud rural territoires