Tout commence avec une bonne centaine de lycéen-nes (et quelques soutiens), bien décidé-es à se montrer dans cette manif.

Le petit cortège démarre de St Sernin, pour se placer devant la CGT entre Arnaud B et Compans. De vigoureuses discussions s’amorcent avec le service d’ordre de la cgt qui part d’un fait irréfutable : « de toute façon, vous resterez pas devant ». Leurs arguments vont des plus débiles (« qu’est ce que vous venez foutre dans notre manif ? ») aux plus rigolos (« prenez votre carte à la CGT et allez manifester avec l’UNEF »).

Finalement, le cortège tient bon et s’élance en tête de manif vers Arnaud B où il est rejoint par des centaines d’étudiant-es puis par le pink bloc, le witch bloc et plein de non-encarté-es.

Le cortège festif et deter est composé de plus de 1000 personnes (1500 ?). On peut y entendre deux sonos bruyantes, plein de chants et slogans (« les CRS dans la Garonne ! ») ; des boules de peinture sont jetées sur des banques, des flics et des assurances ; trois fachos qui filmaient la manif se font confisquer leur smartphone et reçoivent quelques bleus en compensation.

Seul hic, on se demande ce que le NPA n’a pas compris dans le mot d’ordre : « cortège indépendant des partis et syndicats ». On devra leur dire que le P de NPA, c’est pour « parti ». A grand renfort de drapeaux, quelques lourdos d’entre eux se sont mis en tête de jouer les leaders étudiants et se sont placés devant les banderoles du cortège. Leur mégaphone avait du mal à couvrir les réguliers  » tout le monde déteste le npa ! « .

Arrivé au terme de la manif classique à françois verdier, une grosse majorité du cortège ne veut pas en rester là et part en manif sauvage. Les accès sont verrouillés, les flics sont partout. Il ne reste plus qu’à remonter la manif en poussant les syndicalistes et travailleurs à nous rejoindre.

La flicaille est prise de vitesse au niveau de l’espace Saint George. Tout le monde s’engouffre dans le quartier Peri. La course devient frénétique, des poubelles sont renversées, des vitrines d’agence immobilière et de boite d’intérim sont défoncées, des « hourras » retentissent dans la foule. Une allégresse de courte durée. Une lourde charge de CRS et baqueux vient frapper plusieurs personnes au hasard, avec une arrestation à la clef. Ils en profiteront pour gazer tantôt au poivre, tantôt à la lacrymo. Ce qui reste de la manif sauvage repart avec les flics au cul vers le point de dispersion de la manif classique.

Même si tout n’a pas été parfait, cette manif peut être considérée comme une réussite, en oubliant évidemment pas d’apporter tout notre soutien à la personne arrêtée. C’est la première fois depuis longtemps qu’un cortège autonome, massif et offensif se retrouve dans les rues de toulouse.

Il s’agit maintenant de créer des cortèges où la police ne puisse pas rentrer quand elle le décide, d’apprendre à se protéger en portant foulard et masque de plongée, d’être assez fort-es pour envoyer chier les leaders autoproclamés et autres petits récupérateur de mouvement, d’être assez ouvert pour faire venir toujours plus de lycéen-nes, étudiant-es et précaires(ou pas) avec nous, et aussi et surtout d’être assez inventif-ves pour voir plus loin que les manifs ponctuelles, qui vont fatalement finir par nous lasser.

Bref, on continue de s’organiser, on a la patate et on n’a pas finit de les pourrir !

On se rechecke le 19, bisous !

http://iaata.info/Manif-du-10-octobre-un-gros-cortege-de-tete-une-manif-sauvage-et-au-moins-une-2237.html