Appel à une assemblée de luttes.

Dans la droite ligne des gouvernements précédents, s’accentuent avec les nouvelles lois en cours d’écriture les inégalités et l’exploitation imposées par l’Etat. Des mesures liberticides et répressives de l’état d’urgence (interdiction de manifestation, extension de la légitime défense pour les keufs, perquisition des domiciles et assignation à résidence sur simple soupçon de subversion, militarisation de tous les espaces…) à  la précarisation accrue des conditions de travail (loi travail 2), en passant par la mise au pas des chômeurs, des chômeuses et des retraité-es, ou le durcissement des conditions de survie des migrants et migrantes, Macron et ses potes renforcent toujours plus leurs privilèges.

Sous couvert d’état d’urgence, l’augmentation de la répression ayant eu cours contre le mouvement du printemps 2016 contre la loi travail première mouture ne fait que dévoiler un tournant toujours plus policier du pouvoir. C’est ainsi que la fraction la plus riche du pays entend imposer ses intérêts.

Et ce n’est pas un petit tour de chaises syndicales, permettant d’adoucir certaines aspérités pour que la pilule sous ordonnance n’irrite pas trop la gorge, ou quelques concessions qui rendront plus digestes les attaques du pouvoir. Il va falloir que ça déborde ! C’est encore moins un sauveur suprême à la Mélenchon qui nous libèrera de ce monde du fric et de la taule.

Nous, les exploité-es, opprimé-es et révolté-es, n’avons pas besoin de chef-fes ou de représentant-es pour lutter. Les partis et les syndicats sont des structures trop conditionnées par ce monde mercantile et autoritaire, elles ne servent pas à nous émanciper. Il n’y a rien à attendre de la politique, comme les échecs de Syriza en Grèce et Podemos en Espagne sont venus le rappeler. Quant aux syndicats, malgré des syndicalistes de base combatifs et combatives, leurs bureaucraties freinent et enterrent  les mouvements. A l’occasion, certains services d’ordre participent au travail de la police. Les bureaucraties syndicales passent plus de temps à négocier qu’à faire grève, et ont depuis longtemps oublié le mot d’ordre du vieux mouvement ouvrier : l’abolition du salariat par la grève générale et le sabotage. Comment vas-tu obtenir ta liberté si tu te soumets à une hiérarchie ? Pourquoi chercher des chef-fes supplémentaires, nous qui avons déjà des patrons et patronnes, des managers, des conseillers et conseillères Pôle emploi, des profs, des mâtons, des flics et des juges ?

Il n’y a de toute façon plus beaucoup de miettes à négocier pour nos prétendu-es représentant-es : l’époque des acquis sociaux et de l’Etat-Providence est révolu et le réformisme est une impasse. Bon vent. Nous ne voulons pas négocier le poids des chaînes. Dans la rue comme dans notre vie de tous les jours, il est essentiel de foutre en l’air les dominations et les oppressions, qu’elles soient capitalistes, racistes, sexistes.

Pour cela, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. C’est pourquoi nous appelons à une assemblée de luttes après cette manifestation, ouverte à toutes les personnes souhaitant lutter avec pour base l’auto-organisation et l’action directe.

La lutte ne fait que commencer, et il va falloir s’organiser pour construire un rapport de force par la grève, l’autodéfense collective contre les pressions patronales, administratives, policières et judiciaires, les blocages et perturbations d’axes de circulation et d’industries stratégiques, les occupations de lieux institutionnels, le sabotage des infrastructures et des industries, et toutes les expressions de révolte contre l’ordre existant. Nous n’aurons que ce que nous prendrons, et que crèvent le pouvoir comme ses prétendant-es.

Des antiautoritaires en lutte.