Le bulletin no 163, mai 2017 du petit journal mobile recto-verso A4 du réseau Résistons ensemble contre les violences policières et sécuritaires est sorti. Pour lire l’intégralité et télécharger ce bulletin mis en page au format pdf :http://resistons.lautre.net/spip.php?article574

L’OPA de l’ex-banquier
On aurait pu s’attendre à des hordes d’extrême droite menaçantes se pavanant sur le terrain balisé par la gôche. On a eu le banquier de chez Rothschild, adoubé par le patronat. Lui il n’est pas martial, il sourit sans grimacer. Les résultats du second tour des législatives sont éloquents. Les 58 % d’abstentions (jusqu’à 70 % dans certains quartiers populaires) et 10 % de votes blancs sont une condamnation de cette comédie électorale. Macron et le Modem n’obtiennent que 8 millions de voix sur 47 millions soit 17 % du corps électoral. Il n’empêche que le « parti du président » a bourré à craquer l’Assemblée nationale de son fan-club et de quelques vieux politicards recyclés.
Un président « au-dessus des partis », un parlement à la botte, c’est la Vème République comme « coup d’État permanent », dénoncée par Mitterrand… avant qu’il n’accède lui-même au pouvoir.
La nouveauté ? Macron gèrera la France en manager impitoyable et décomplexé. Comme tout bon PDG au service de ses actionnaires capitalistes, il fera son chantage aux salariés de l’entreprise France: puisque l’usine n’atteint pas le taux de profit escompté, ou bien vous votez les baisses de salaires, les licenciements, la « réforme », la « modernisation » ou bien vous êtes tous virés. Alors faut-il blâmer les exploités qui ont cédé à ce chantage allant parfois jusqu’à voter Macron ? Certainement pas. Il faut blâmer la gôche parlementaire qui, par la prolongation constante de l’état d’urgence, le renforcement des lois « antiterroristes » et l’adoption de la loi El-Khomry, a ouvert un boulevard au candidat direct du MEDEF.
Celui-ci a pour seul projet (déclaré c’est ça le pire !) de poursuivre en la radicalisant encore davantage la même politique de casse sociale qui exige de faire encore monter d’un cran la violence policière et judiciaire : le Banquier veut pérenniser l’état d’urgence, toujours sous le même prétexte de danger terroriste, en inscrivant dans la loi « ordinaire » ses pires pratiques (assignation à résidence, interdiction de manifester, perquisitions sans limites….), choix que n’ont fait aucun autre pays pourtant menacés par les mêmes attentats : Allemagne, Grande-Bretagne, États-Unis.
Les mobilisations de l’an passé ont donné naissance à une pratique nouvelle et porteuse d’espoir, dite des « cortèges de tête » où se sont mélangés des individus solidaires, car soudés par une même lutte malgré leurs différences, syndiqués, non-syndiqués, chômeurs, salariés du public comme du privé, lycéens ou retraités… la police a elle aussi inauguré et systématisé une nouvelle et terrible pratique : le « nassage » visant à réprimer et isoler ce nouveau type de manifestants des troupes encore contrôlées par les bureaucrates.
Aujourd’hui, les lois macronistes visent elles aussi à nasser par l’enfumage politique, l’extrême précarisation et la matraque dans le but d’empêcher la renaissance d’un cortège de tête qui puiserait ses forces grandissantes parmi celles des millions d’abstentionnistes, mais aussi parmi ceux qui ont été embrouillés par ce mini-Bonaparte.
Face au nassage macroniste, construire dans les têtes, dans la rue, dans les quartiers populaires, sur nos lieux de vie et de travail un nouveau « cortège de tête »… c’est la voie de résistance.

 

‘ ‘ ‘ ‘ ‘ ‘ ‘ ‘ ‘ ‘ ‘ ‘ ‘ ‘ ‘
au sommaire

> L’OPA de l’ex-banquier

> chronique de l’arbitraire
Jérôme Laronze tué par la gendarmerie et Mickaël Simon par la BAC
Pour que le cauchemar de Foued et de sa famille cesse !
« Vous inquiétez pas, on va bientôt débarquer et on vous aura tous »
Dernière minute, Akram dans le coma et un homme mort à Créteil
La police tue et fait payer ceux qui continuent de protester
Solidarité avec Amal Bentounsi en GAV
Une justice d’exception au pied des pistes de Roissy
Une voiture de la PAF fonce dans un rassemblement
Quand un flic sort son arme, les manifestants finissent en taule
8 ans après la mort d’Ali Ziri
10 ans après la mort de Lamine Dieng

> A g i r
Adama, Bagui et Youssouf Traoré