Sans Papiers
en lutte>>>coordination nationale

SAINT-BERNARD AN VIII
De plus en plus de répression contre les sans-papiers

Huit ans après les coups de hache du gouvernement Juppé dans la porte de l4église Saint6Bernard pour en déloger les sans6papiers, le gouvernement Raffarin frappe plus fort encore aujourd4hui. Parmi ses derniers faits d4armes :

– la  » loi Sarkozy  » du 26 novembre 2003 qui durcit considérablement les règles de l4entrée, du séjour et de l4éloignement des étrangers en France ;

– la  » loi Villepin-Sarkozy  » sur l’asile du 10 décembre 2003 qui diminue beaucoup les chances déjà très maigres que les persécuté-e-s obtiennent une protection en France ;

– la répression du square Séverine à Paris, prétexte à l’expulsion d’une dizaine de manifestants ;

– les arrestations de demandeurs d’asile, le 22 juillet, dans les locaux de la préfecture de police de Paris alors qu’ils avaient reçu un rendez-vous pour déposer leur dossier.

Cette répression sommaire se fait souvent contre des hommes et des femmes qui ont des années durant contribué au développement de l’économie française, cotisé pour les prestations sociales, tissé des liens sociaux et familiaux en France, et qui n’ont pour seul tort que de revendiquer le droit de vivre dans la dignité. Les contrôles au faciès, arrestations et expulsions se multiplient. Les centres de rétention sont pleins et les expulsions sont exécutées avec une brutalité qui dissuade quiconque manifesterait la moindre velléité de refuser un embarquement.

M. De Villepin veut faire du chiffre, et autant que possible mieux que M. Sarkozy. Et pour fournir de la matière pour cette politique, la machine à fabriquer des sans papiers déboutés fonctionne à plein régime dans les Préfectures : refus de dossiers au guichet,  » insuffisance des preuves de la durée du séjour « ,  » preuves non probantes « ,  » insuffisance d’insertion dans la société française « , tracasseries lors du renouvellement de la vignette de un an, etc. Les sans papiers sont poussés au désespoir et adoptent des formes ultimes de lutte qui mettent en péril leur intégrité physique avec des grèves de la faim souvent très longues.

Cette politique contre les étrangers, qui se décide désormais à l’échelle de l’Europe, fortifie les sentiments racistes et xénophobes, et assure au patronat un  » matelas de sécurité  » avec le travail non déclaré. Elle n’est évidemment pas détachée du contexte d’agression contre les travailleurs et les précaires par les différents gouvernements Raffarin : démantèlement des acquis en matière de retraite, de sécurité sociale, attaques contre les intermittents, etc.

Nous, sans papiers et nos soutiens, disons au gouvernement que nous ne renoncerons pas à la lutte pour la dignité. Nous lui disons que nous ne retournerons pas dans l’ombre. Au contraire, nous continuerons à renforcer notre organisation à l’échelle de l’Europe, avec des initiatives comme la marche Bruxelles-Paris.

Huit ans après Saint-Bernard, nous sommes toujours là et nous appelons toutes les organisations, toutes les personnalités du monde artistique, politique, à manifester pour :

– dénoncer les expulsions, les charters de la honte ; exiger le retour des expulsés ;

– dire non au  » délit de solidarité avec étranger  » sans papiers ;

– la fermeture des centres de rétention ;

– la libération des personnes emprisonnées pour défaut de papiers ;

– la régularisation de tous les sans papiers avec la carte de 10 ans ;

– l’abrogation des lois Pasqua/Debré/Chevénement/Sarkozy ;

– le respect du droit d’asile ;

– une politique progressiste, humaine et d’égalité des droits pour l’immigration.

MANIFESTATION NATIONALE
Samedi 21 août à partir de 14 Heures
de la Place de la République à l’Eglise Saint-Bernard

Le 11 août 2004

Premiers signataires : Coordination Nationale des Sans Papiers, PCF, les Verts, Alternative Couleur Citoyenne, Mouvement Européen pour la Paix (MEP), LCR, SUD Culture, Comité local du Mrap de Creil , Alternative Citoyenne 92, Commission « migrations » du syndicat Santé Social CNT RP, ACA (Lille), l’Association des Marocains en France (AMF), Réseau Stop Précarité, AC!, SUD Education, SUD PTT, DAL, LO, MRAP, GISTI…